Il Était un Jeu

4/5

Stonespine Architects

Avis : Stonespine Architects est un jeu de création de tableau compétitif dans lequel les joueurs incarnent tous un Minotaure qui construit carte après carte le meilleur (et plus dangereux héhé) des labyrinthe possible. Les joueurs jouent simultanément des cartes pour agrandir leurs donjons, ligne après ligne, puis draftent. Pour guider les choix : un plan unique est distribué en début de partie : monstres, trésor et pièges devront se trouver précisément dans une pièce donnée pour scorer. 4 cartes joués et la manche prend fin. Chacun comptabilise l’or amassé par ses cartes avant de les dépenser pour personnaliser son labyrinthe avec ses même monstres, trésors … mais aussi des passages secrets ! Car rappelez-vous : on crée un labyrinthe! Mais réussir à proposer un cheminement tortueux mais faisable voire même un qui réunit Entrée et Sortie, c’est le graal. Au moment de passer notre tour, on récupère de plus un objectif personnel (3 en fin de partie). 4 manches et 16 cartes plus tard, on additionne placement dans l’objectif commun, les 3 objectifs personnels, la récompense de plan de départ et des PV ci et là sur les cartes pour célébrer le vainqueur. Stonespine Architects vis pile poil dans ce que j’en attendais : casse tête familial avec une création de tableau (ici de labyrinthe) avec un gameplay simple et efficace. Rien de neuf mais il remplit sa fonction amplement. Les objectifs communs, personnels, le turnover du marché sont assez diversifiés pour permettent des parties sans cesse renouvelées. Néanmoins, pas de « twist » surprenant qui rendrait l’experience mémorable, ni de montée en puissance. Comme souvent dans le genre les parties à 2 amènent davantage de contrôle en défaussant les cartes avantageuse pour l’adversaire, le draft est plus hasardeux à plus. Le contrat pour ma part est remplit, familial mais casse tête, l’envie de remplir tout les critères de placement et d’optimiser au mieux avec chaque carte est bien présent. Les choix de placements sont quand même assez restreints (au max 4 choix en début de manche, puis dégressif) dans l’univers de Roll Player et Cartographers, j’aime beaucoup cette proposition. 

5/5

Strange World Above the Clouds

Avis : SWATC est un jeu de création de tableau dans lequel chaque joueur va constituer un paysage de 16 cartes. Comme souvent dans le genre, chaque carte, chaque « famille «  va  avoir sa propre manière de générer des PV mais ici aussi … d’en perdre.  La force du jeu réside pour moi dans sa façon d’amener Planification et Possibilité. En effet, on draft simplement 3 cartes pour venir ensuite la apposer dans notre terrain, toujours orthogonalement adjacent pour scorer certes, mais aussi (et surtout !) pour se permettre des placements ultérieurs sans perdre trop de plume !  Car le draft amène son vent de chaos : les cartes Volcans imposent de masquer une carte de notre paysage par une fumerole. Mais trop en donner a l’adversaire lui permettra de créer un Château et les points (dégressifs) qui vont avec. Petit truc en plus : la création de vortex par l’assemblage de cartes particulière permet de choisir parmi des Compagnons, sorte d’objectifs personnels à programmer sur 2 lignes de notre tableau. Les avoir trop tôt dévoilera nos intentions aux autres joueurs, trop tard et les conditions ne seront pas forcément respectées. ❤️❤️❤️❤️❤️ SWATC est un jeu dans la vague des petits jeux de créations de tableau sortis ces derniers mois. Et pourtant il amène son petit truc en plus qui le rend plutôt technique, autant par ses scoring atypiques que par leurs conditions qui n’acceptent quasiment pas d’écart (apposer une Cascade à côté d’une autre impose d’éliminer cette carte en la retournant face « Tzimine »). Mais aussi une dose de chaos par le draft et c’est franchement fun finalement. Le format de la boite et  propre à son éditeur (et son auteur) propose ici un jeu jouable de 1 à 4, je l’apprécie dans toutes ses configurations. Peut être plus à 3-4 pour ce côté chaotique finalement.  Mention spéciale pour les illustrations qui attire et attise le regard, un peu de Rauha non? Chaque carte comportant les éléments thématiques de sa/ses capacités.

5/5

Nains

Avis : Vous connaissez probablement mon amour pour Nidavellir alors mon avis sur Nains pourrait ne pas paraitre très objectif. Pourtant, fort de cet exercice depuis 5 ans maintenant, je m’efforce d’argumenter objectivement chaque contenu, en y ajoutant mon grain de sel personnel indispensable pour moi.  Nains reprend quasi tout de ce qui faisait de Nidavellir un jeu exceptionnel. Mise aux enchères, coin-building, collection de cartes et scoring unique, et ses fameux Héros décisifs autant que les bonus de fin de l’âge 1. Il y a tout ça aussi dans Nains. Gameplay inchangé, mais les scoring si : chaque faction amène un vent de fraicheur dans sa manière d’aborder le jeu, avec je trouve une réflexion un poil plus poussée. C’est déstabilisant pour les habitués du jeu originel sans fragiliser le gameplay. Et ça c’est fort.  Même si je dois avouer que l’application nous a permis de mieux comprendre certaines factions et leur façon de scorer. Car oui, l’application est l’atout charme du jeu, la cerise sur le gâteau quand vient le moment de conclure la partie, les scores dépassant allègrement les 300 points. Mise à jour impeccable et toujours aussi bien fichue. ❤️❤️❤️❤️❤️ J’adore Nains. Mais comment pouvait-il en être autrement. Licence respectée, de la thématique de chaque factions aux illustrations, pourtant je lui préfère Nidavellir sur ce dernier point. Je trouve que les cartes de bases peu détaillées, on les ignore presque. Et le côte inclusif en moins, là où Nidavellir avait été un des précurseurs dans le milieu ludique. Par contre les « Héros » alors là, c’est la grande classe ; les pose qui en impose c’est le cas de le dire (Mr Minguez, j’adore ce que vous faites), mais aussi leurs capacités qui renouvellent l’expérience. Mention spéciale aux combox permis par une classe particulière, amenant à recruter plusieurs Héros à la suite. Gratifiant. Au final les nouveautés de Nains ne surpassent ni ne remplacent celles de Nidavellir et ne justifient à mon sens de passer à la caisse. Pourtant pour les fans de la licence, les adorateurs de Nidavellir et les atteints de collectionnite chronique, alors vous êtes autant malades que moi et je vous conseille de vous y frotter. Parait même qu’on pourra bientôt mélanger les 2 jeux … 

4/5

Dragons des Mers

Avis : Dragons des Mers est un jeu compétitif de collection et de majorité nous proposant de poser tour à tour des dragons de notre couleur sur un plateau. Comment les poser? En choisissant une des 2 cartes de notre main avec chacune une configuration en mode « Tetris » pour poser le corps et la tête de notre dragon. Si on devra débuter par le centre du plateau, les poses suivantes devront respecter 2 conditions : être adjacent à un autre dragon, et aucune partie de notre dragon ne devra être adjacent à un des nôtres. Simple sur le papier, carrément plus retors en jouant. Car évidement les placements ont un intérêt, ici triple. D’une part on devra payer 1 pièce/1 PV pour chaque obstacle sur lesquels on se pose (maelström etc), de la même façon on gagne pièce, bonus corail et pièce de bateau en s’y déposant; d’autre part chaque adversaire adjacent a notre placement remportera des pièces, en plus de permettre une avancée toujours plus loin dans les océans pour les autres joueurs. C’est plus technique qu’on le croit, je vous le garantis. Plusieurs objectifs de combinaison de couleur de bateau interviennent pendant la partie, en plus de varier les combinaison de placement selon les cartes de placement à choisir a chaque de tour. ❤️❤️❤️❤️???? Mécaniquement on a quasiment rien à redire, ça marche très bien, les tours sont fluides et on voit le jeu s’étoffer plus la partie avance, tant sur les choix qui comportent de plus de plus de dilemmes (m’étendre et gagner des bonus mais permettant aux adversaire d’aller plus loin? Ou faire un mini placement pour glaner une majorité?) que le visuel d’un plateau qui se colore petit a petit. Les placements demandent un brin de stratégie car des PV supplémentaires seront au final distribués selon un système simple de majorité : a celui qui possède le plus de tête de Dragons dans chaque quart de plateau. Sachant qu’un même dragon peut traverser des pans de mers… Quelques coup en douce sont possibles en revenant au dernier moment grâce à des bonus ci et là, qui pourront changer la donne. Pas révolutionnaire mais un bon moment de jeu, un jeu qui est plus intelligent qu’il n’y parait. Et plutôt élégant finalement.

5/5

Let's Go! To Japan

Avis : Le Japon et moi, c’est l’histoire d’un rdv manqué. Un road trip avorté par la pandémie de Covid, toujours planifié sur mon ordi. Alors quand on me propose un jeu autour de la culture nippone tout en programmant un voyage, je me dis qu’il a tout pour me plaire. Et c’est le cas.  Sans revenir dans les détails, ici tout est affaire de planification et de collection en draft. Draft original qui varie au cours des manches, alternant entre cartes piochées et cartes laissés par les adversaires, donnant un rythme plaisant à la première phase. Car sans contrainte, on va simplement poser une carte en main sur une journée de notre voyage, tentant de combiner au mieux avec ce qu’on : respecter le planning de notre journée (shopping, détente, temple, restaurant …) ou pas. Car on ne pourra poser que 3 cartes par journée avant de sélectionner CELLE qui nous permettra de bénéficier d’un objectif unique en bas de carte, tout en profitant d’un bonus de journée selon le nombre de symboles correspondant au deal qu’on s’était fixé. C’est simple certes, mais terriblement efficace quand on sait que le principe repose sur la collection de symboles le long de notre voyage, et qu’on résoudra la scroring dans l’ordre (du lundi au samedi)) et donc que les cartes de début de semaine sont plus difficiles à réaliser que les dernières. Mais en plus de permettre de valider des objectifs personnels, ses symboles feront aussi avancer leur jeton respectif sur une piste de score. Rien n’est a négliger !  Let’s Go to Japan est un gros coup de coeur. Vous le savez, j’adore quand la thématique se marie au gameplay est ici c’est presque un bijou. Tout se raconte, au grès des cartes posées comme des objectifs qui y sont liés : succomber a la pulsion d’acheter des manga fera grimper notre bonheur mais diminuer notre charge de « Yen », de prélasser dans un Onsen aussi. Ah oui, parce qu’il y aussi une piste de Bonheur à gérer pour glaner quelques PV bienvenus. Mais encore ! Le voyage nous demande de transiter en Tokyo et Kyoto. L’alternance définitive de nos cartes nous demande de jongler entre les cités … en train. Plus précisément en Shinkansen et même si c’est rapide, ben ça reste une perte de temps et d’énergie, symbolisé en jeu par des jetons « Train » qu’on appose en fin de partie entre chaque alternance de couleur de cartes et synonyme de points négatifs. Désolé mais c’est génial.  Le jeu se jouant en simultanée, les temps morts sont pour ainsi dire inexistants. Et quand bien  même il y en a, c’est l’occasion de se plonger dans les textes contextuels de nos cartes. Les illustrations par contre perso je les trouve en déça … Attention : le gameplay est plutôt atypique, dans le sens où la pose des cartes et de draft représente 1/3 du temps de jeu, le reste est pour le calcul des scores de chaque journée et des bonus ci et là.  L’interaction semble minime, on fait sa popote dans son coin, mais à 2 on arrive quand même a refourguer des cartes désavantageuses en se focalisant davantage sur les couleurs Tokyo/Kyoto que sur les collections potentielles. Oui, l’expérience est globalement plutôt solitaire, mais c’est pas pour me déplaire. Je planifie seul mes voyages de toute façon. Mais le voyage ne sera pas de tout repos pour autant, les dilemmes sont irrémédiablement de plus en plus suffocant au fil de la partie. Point noir pour les règles de jeu pas franchement intuitives ni ergonomique, rendant la première expérience confuse, mais la suite n’est que plaisir.  Néanmoins, si vous le tester, donnez vous le temps de plusieurs parties avant d’en tirer une conclusion. Sans être d’une complexité folle, il demande de bien intégrer les enjeux pour le savourer à sa juste valeur. Car un objectif non validé est bien souvent irrattrapable : il faut choisir judicieusement son moment fort de la journée ! Et si vous êtes sensible à la culture nippone sous tout ses aspects et un mordu de voyage, l’expérience provoquera probablement comme pour moi une émotion intime et authentique. 

4/5

Luz

Avis : Luz et moi … ça avait plutôt mal commencé. Encore un jeu de pli? Où est l’originalité … Quoi? On joue sans connaitre ses propres cartes ? WTF … Entraperçu a Vichy, je n’étais vous le voyez pas plus tenté que ça. Mais les vidéos d’un Monde de jeu m’ont quand même intrigué, saupoudré ensuite par l’enthousiasme du Passe Temps. Après tout, il faut tester par soi même pour se faire sa propre idée. Bon ben j’suis pas original : j’aime beaucoup à mon tour !  Un peu de Skull King par ci, avec l’obligation de miser et de respecter le nombre de plis qu’on pense remporter en début des 4 manches. A la différence qu’on pourra être un peu plus « agressif » en décidant de se donner un pli en plus au cas où, de se sécuriser en quelque sorte, mais en sacrifiant la moitié des PV à potentiellement remporter sur cette manche. Sachant que les PV sont croissant : 10 PV si on respecte son contrat manche 1, 20 PV manche 2 etc. Et -5 PV par nombre de plis d’écart en cas de non respect du contrat annoncé ! Le reste est le twist du jeu : le joueur à notre droite trie et organise notre jeu, par couleur et par ordre croissant, de sorte qu’on le récupère mais en ne visualisant QUE les couleurs des cartes (sans les chiffres donc) avec pour seuls indices : l’ordre croissant de notre jeu par couleur, et … le jeu des autres joueurs! On est déstabilisés sur la première manche, la suite  n’est qu’évidence. : ça marche !  Et pas que du calcul : une dizaine de cartes n’aura pas été distribué, donc on ne peut être certain des cartes dans notre main (même si certaines parties le permettront) ❤️❤️❤️❤️???? C’était mal parti, mais finalement je m’avoue vaincu : c’est très très bien Luz. Le format des cartes est parfait pour le genre, les couleurs utilisées vives et vite identifiables, la « lumière » du vitrail des Atouts qui s’amplifie plus la carte est forte, un petit peu plus éditoriale. Mécaniquement ça se joue facilement même si des bases de jeux de plis sont requises pour en saisir les enjeux rapidement.  Bémol néanmoins sur l’ergonomie générale : c’est assez contraignant de montrer sans cesse son jeu aux autres joueurs, et de tenir les cartes en éventail en permanence. Plutôt inconfortable sans être rédhibitoire attention.