Assassin's Creed : Brotherhood of Venice

Brotherhood of Venice, adaptation de maîtres assassins

Pour qui avait joué à V-Sabotage, la réussite de cet Assassin’s Creed: Brotherhood of Venice n’est pas réellement une surprise, tant le titre précédent de Triton Noir impressionnait déjà par son intégration habile de mécaniques d’infiltration et d’assassinat. Mais l’éditeur aurait pu céder aux sirènes du faste en en faisant trop, comme l’adoption d’une licence très connue, le succès tonitruant du Kickstarter et la présence de multiples figurines pouvaient le laisser craindre. Au contraire, Brotherhood of Venice sait rester remarquablement modeste en adoptant un set de mécaniques complet mais progressif et élégant, tout à fait accessible à un public initié (au début, le jeu est plus simple qu’un Zombicide, et devient un peu plus complexe avec la gestion de la campagne), étonnamment intuitif (on revient à peine au livret de règles après les tutoriels, et davantage pour découvrir les nouveaux éléments que parce qu’on aurait oublié les anciens), et ne faisant même pas subir la mise en place et les longues parties auxquelles on s’attendrait presque logiquement.

Et le travail d’adaptation est impressionnant, déjà par la qualité matérielle des figurines, illustrations et autres éléments composant Brotherhood of Venice, dont on voit d’emblée que loin d’en faire un produit dérivé, ils en arrivent à rendre service à la licence, une dimension qui sera considérablement approfondie avec l’extension Apocalypse, qui transportera cette fois les assassins dans le cadre totalement inédit du Cambodge et promettra donc assurément davantage de surprises, par exemple sur le plan scénaristique. Et mécaniquement, Assassin’s Creed est loin d’être résumé à l’infiltration et aux assassinats, tout à fait réussis, mais parvient à intégrer sans lourdeur les cachettes, la synchronisation, la lame, les bottes de foin, le statut recherché ou incognito, la dissimulation des cadavres et même l’apparition d’Ezio himself, dans ce qui n’est pas juste une réappropriation de l’univers d’Assassin’s Creed II, mais une extension à part entière de cet univers, impressionnant pour celleux qui l’apprécient, et clairement assez solide pour satisfaire même les ludistes relativement indifférents aux combats entre assassins et templiers.

(ce texte n'est que la conclusion de l'article paru sur VonGuru, assorti d'une interview de l'auteur et éditeur Thibaud de la Touanne : https://vonguru.fr/2023/06/15/assassins-creed-brotherhood-of-venice-ladaptation-qui-tue/)

Inutile de vous présenter la célèbre franchise d’Ubisoft dans laquelle vous incarnez un assassin de l’ombre ! Par contre, que vaut sa transposition en jeu de plateaux (pari ambitieux, s’il en est) par Triton Noir ?

Le contexte historique choisi est celui de la Renaissance, plus exactement dans la belle cité de Venise, en 1509. Les fans feront donc immédiatement le lien avec l’opus de la licence sorti en 2009, dominée par le charismatique Enzio Auditore.

Pour ma part, en grande amoureuse de la Renaissance italienne, je ne peux qu’approuver ! Sans spoiler, sachez que vous allez croiser de grands personnages et que le livret de campagne est émaillé d’informations historiques.

Entamons ensuite le chapitre du matériel, pharaonique ! une boîte si grande qu’elle pourrait servir de résidence secondaire, des standees, des tuiles de différentes tailles, beaucoup de cartes, des dés, des jetons, des plateaux et des figurines. Un thermoformage pour ranger tout cela (avec des enveloppes cachées). De magnifiques illustrations, de la main de plusieurs artistes (une vingtaine), participent à l’immersion.

Tout cela, c’est bien mais comment on y joue ?

Personnellement, ce genre de jeu me fait toujours un peu peur : beaucoup de règles de combat ou de déplacement à comprendre tout de suite si l’on veut “bien” jouer. Heureusement, ici, vous êtes pris par la main dès le début. Le 1er scénario vous apprend les bases et les suivants vous dévoilent crescendo les finesses des règles au fur et à mesure.

Si vous n’y jouez pas en solo, vous y jouerez en coopération et croyez-moi vous ne serez pas de trop vu la dextérité qu’il faut déployer pour mener à bien les mémoires (comprenez “missions”, pas moins de 26 en tout).

Ah ! Se cacher dans une meule de foin et zigouiller un garde qui passait par là pour ensuite le fouiller puis dissimuler sa dépouille tandis que votre acolyte, qui a échappé de peu à des gardes, vous attend avec un manuscrit secret en main qu’il va vous remettre dès que vous serez parvenu à grimper sur le toit…

Voilà ce que vous serez amené à vivre, tant les séquences de jeu sont fluides : phase Événement (qui peut vous sauver la vie ou vous mettre des bâtons dans les roues), phase Assassins (ce sera à vous de réaliser vos actions), phase Ennemis (ils apparaîtront sur le plateau, feront un déplacement et attaqueront vos personnages s'ils sont visibles).

Vous disposerez de 3 actions (possibilité d’en “économiser” 1 pour avoir 4 actions aux tours suivants) et comme entre les joueurs, il n’y a pas d’ordre d’exécution des actions, une grande liberté de coordination est permise.

Et de la coordination, il va vous en falloir pour mener vos missions, toutes aussi captivantes les unes que les autres !

Oh et puis en plus d’être coordonnés il faudra tenir compte du terrain et/ou faire un petit crochet sur une tuile Tour pour faire une synchronisation qui vous permettra de dévoiler l’emplacement de coffres ou d’objectifs secondaires.

Les combats, un aspect qui me fait toujours un peu peur car ils peuvent être assez lourds, se résolvent ici à coups de dés. Suspens garanti ! Attention votre niveau de vie sera assez faible (3 petites vies) mais en utilisant votre capacité et votre équipement, vous devriez vous en sortir !

Chaque mémoire vous apportera des points qu’il faudra reporter sur un journal à la fin du livret de campagne (un système de récompense trop kiffant !), points qui vous permettront d’améliorer votre personnage.

Bref, une magnifique expérience de jeu qui clôture 2022 en beauté. Un pari réussi par Triton Noir qui ravira les amoureux de la licence mais aussi les autres.

Assassin’s Creed Brotherhood Of Venice est un jeu coopératif, tactique, d’infiltration, où il vous faudra réaliser des objectifs. Prise de risque et gestion des Ennemis au programme. C'est une adaptation du jeu vidéo du même nom, vous développerez la branche vénitienne de la confrérie des Assassins. La mise en place est rapide, chaque Mémoire (mission) est très bien détaillée. Pour ce qui est des règles du jeu, c’est un régal. Le tutoriel est vraiment super, vous apprendrez les règles tout en jouant. Si vous le souhaitez, vous pouvez lire le livret entièrement mais au final cela revient au même, alors jouez ! :-). Les parties sont courtes, une Mémoire en appelle très très souvent une autre.

Le jeu est très agréable, la communication est de mise pour tenter de mettre en place la meilleure tactique. Gérez vos déplacements intelligemment, utilisez le décor pour vous cacher si possible. Le principe d’être Incognito ou Recherché fonctionne très bien. Les tours de jeu sont rapides, fluides, il n’y a pas d’ordre de tour lors de la phase des Assassins. Effectuez vos actions comme bon vous semble. Vous n’aurez que 2 tentatives (à vous de voir sinon :-)) par Mémoire. Si à l’issue de la 2ème vous n’y parvenez pas d’autres membres de la confrérie se chargeront de la mission. Vous passerez à la Mémoire suivante mais moins bien équipé. En terminant une mémoire vous gagnerez un certain nombre de points d’expérience, ils vous permettront de monter votre niveau et votre aptitude. Cela aussi fonctionne très bien, nous plongeons à bras ouvert dans l’univers du jeu vidéo.

La meilleure configuration est à 4 joueuses/joueurs, le jeu fonctionne très bien également avec une configuration différente mais vous devrez gérer au moins 2 Assassins pour une partie en solo. Tentez de constituer une équipe qui peut durer dans le temps pour que chacun/e profite au maximum de l’expérience du jeu. Il est heureusement possible de switcher, il vous suffira de résumer les points de la Mémoire aux nouveaux/nouvelles. Très plaisant de pouvoir améliorer son personnage au fur et à mesure de la progression dans le jeu.

Un matériel fantastique, des tuiles lumineuses, de belles figurines détaillées, des standees colorées. Une campagne de 26 Mémoires, variées et pleines de rebondissements, autant vous dire qu’il y en a pour des heures et des heures de jeu avec une forte immersion. 6 enveloppes secrètes sont dans la boîte, ne les ouvrez pas tant que vous n’y êtes pas invité. Hâte d’arriver à ce point :-). Une belle réussite, bravo à l’auteur, aux illustrateurs ainsi qu’à toute l’équipe éditoriale. Assassin’s Creed Brotherhood Of Venice est prescrit par Paradoxe Temporel !

Rejoignez la confrérie des Assassins !

Article complet : https://paradoxetemporel.fr/43824-test-et-avis-de-assassins-creed-brotherhood-of-venice.html