Caldera Park

Considéré par beaucoup comme le « grand frère » de Savannah Park, Kramer et Kiesling remettent le couvert mais cette fois ci en Amérique du Nord pour veillez au bien-être des animaux de notre parc national.

Véritable jeu de placement de tuiles (là où Savannah proposait un déplacement de tuile), chaque joueur aura le loisir d’associer à son tour un animal à une contrainte de placement (rivière, cascade, terrain particulier etc). Simultanément, tout le monde devra placer une de ses tuiles à disposition selon cette même condition avant de la remplacer pour en avoir toujours 7 à dispositions.

La partie prend fin quand l’intégralité de nos tuiles seront posées, au terme de 5 manches. Le twist est qu’en début de manche on devra sélectionner une pénalité au hasard à placer dans le sens horaire sur un emplacement dédié. Ces tuiles pourront éliminer les tuiles adjacentes!

Le scoring est simple et intuitif, composé d’une part de décors spécifiques à recouvrir en intégralité, mais surtout en multipliant chaque zone d’un animal par le nombre de points d’eau les reliant.

Caldera est un jeu accessible certe mais qui n’oublie pas d’être tactique. Si la plupart des tuiles propose un animal en particulier, seul ou jusqu’à 3, d’autres en proposeront un mix de plusieurs, avec ou sans point d’eau! De quoi donne une réelle tactique à nos choix, d’autant que les pénalités interviennent en cours de jeu. La gestion de contrainte n’est pas à négliger, car si on ne peut pas la respecter, alors libre choix de la tuile à poser. Eh eh! Caldera a fini de nous convaincre avec son plateau face Verso qui propose une variante encore plus tactique et qu’on lui préfère. C’est bien simple: on enchaine les parties avec tout type de public. Ce qui est toujours bon signe.

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- Placement de tuiles plus tactique que prévu
- Un plateau face verso encore plus convaincant
- Fluidité et simultanéité

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- Graphiquement passable (probablement pour une meilleure lisibilité générale)

CALDERA PARK est un modèle de clairvoyance. Le livret de règles est impeccable. Les tours de jeu tournent comme une horloge suisse. Le décompte final, bien qu’un peu fastidieux, se comprend aisément. Tout est absolument impeccable, sans mèche rebelle, ni cheveu qui dépasse. C’est simple, CALDERA PARK, c’est Monsieur Propre. Et si cette perfection devenait son plus grand ennemi ? Je m’explique… Tout est tellement bien que l’on peut lui reprocher l’absence d’un supplément d’âme, de ce petit papillon dans le ventre, de ce truc en plus qui fait le coup de cœur. Le jeu trop bien sur tout rapport peut s’avérer ennuyeux. Non, oubliez ce que je viens de dire ! CALDERA PARK a beau être le gendre idéal, il n’est jamais barbant. Le défi sous forme de casse-tête qu’il propose est particulièrement passionnant. La rejouabilité repose essentiellement sur l’envie de s’améliorer et de progresser sur l’agencement de son espace personnel. D’ailleurs, le mot « personnel » a du sens, car il est vrai, que les joueurs ont plutôt le nez penché sur leur plateau. Les interactions, pourtant présentes et imbriquées dans la mécanique, ne se ressentent pas franchement. Il faut une certaine maîtrise du jeu pour embêter de manière volontaire nos petits camarades. Si cette notion très égocentrée peut souvent me déranger dans d’autres titres, je ne saurais vous dire pourquoi dans celui-ci, elle passe crème. C’est sans doute parce que CALDERA PARK est objectivement un excellent titre. La pose de tuiles qu’il propose est sereine, rusée, accessible et épurée. Le développement de notre espace personnel est jouissif et se déroule sans accroc entre une volonté d’optimisation et sans contrainte forte. Les contraintes, ce ne sont pas les règles qui nous les imposent, mais plutôt nous-mêmes dans notre recherche de rentabilité. Je suis assez fan de cette idée sournoise. CALDERA PARK est un modèle de justesse entre simplicité et profondeur et frappe fort dans le monde de pose de tuiles.

Découvrez Caldera Park, le nouveau jeu de plateau de K&K, une suite à peine plus complexe de Savannah Park.

Caldera Park est un jeu simple, mais c’est aussi un jeu hautement stratégique. Il faut savoir anticiper les placements futurs en fonction de ses tuiles disponibles et des actions restantes sur le tour, afin de maximiser l’impact de chaque tuile. Les joueurs et joueuses ne devront pas se disperser sur les différents moyens d’obtenir des points, il est impossible de tout réussir. Ne pas choisir, c’est s’assurer de ne pas gagner (sauf énorme coup de chance). Les choix sont nécessaires, et s’avéreront payants, s’ils sont pertinents et suivis.

Il est tout à fait possible de jouer de façon sournoise, et je dirais même que c’est nécessaire pour retirer tout le sel du jeu. Un joueur ou une joueuse peut forcer les autres à faire des placements qui ne sont pas intéressants, voire vraiment handicapants. Cela nécessite d’être attentif au jeu des autres, et pas uniquement au sien, et d’essayer de deviner les stratégies qu’ils suivent, pour les bloquer. Cette possibilité permet de créer un peu plus d’interaction entre les joueurs et joueuses qu’uniquement le choix du placement, ce qui aurait rendu le jeu moins intéressant.

Les règles de Caldera Park sont simples et compréhensibles, il sera facile de jouer avec tout type de public. Il est probable que les stratégies et buts choisis seront très différents selon le profil des joueurs et joueuses, mais chacun y trouvera du plaisir, ce qui est le plus important.

Vous avez déjà Savannah Park et vous vous demandez si cette version vaut le coup ? La réponse est OUI ! L’expérience de jeu est différente de celle de Savannah Park, avec un soupçon de complexité supplémentaire avec cette fois ici plus de paramètres à gérer.

Un jeu de placement avec stratégie, mais aussi une part de hasard, pour tout le monde.