Stellar, jeu interstellaire ?
Dans sa petite boîte, Stellar ne comporte même pas 100 cartes, et dans ce format, pour un jeu de duel en 20 minutes, on s’attendrait à une proposition assez légère, tant en termes de mécaniques que d’ambiance.
S’il ne faut en effet pas plus de quelques minutes pour l’expliquer, elles suffisent à laisser entrevoir la richesse tactique de ce mélange entre collection et combinaison, couplée à un effort éditorial inattendu dans la fidélité thématique aux objets célestes (jusqu’aux petits textes présents sur chaque carte) et dans l’idée gratuite mais vraiment appréciable d’un étalement de 12 cartes devant soi, formant un paysage, une trame narrative et un plateau.
Avec cette base très simple, Stellar brille par la multiplication de micro-dilemmes qu’il impose aux joueurs tout au long de ses 11 tours, chaque choix de poser une carte devant prendre en compte plusieurs paramètres, la carte que cela imposera de piocher et poser juste après, l’emplacement (télescope ou carnet) où on la posera, enrichis par une intéressante interactivité indirecte, le jeu nous encourageant à taquiner notre adversaire tout en limitant judicieusement notre agressivité afin de ne pas générer trop de frustration.
Si le calcul final des scores peut apparaître comme une salade de points, c’est déjà une surprise agréable parce que l’on s’attendrait plutôt à quelque chose de trop direct, et l’on s’apercevra vite que l’on aura au cours de la partie une assez bonne idée de notre progression et de celle de notre adversaire pour savoir quelle stratégie favoriser. Bien loin d’une sophistication inutile, cette salade de points renforce la tension qui accompagne nos poses en intégrant chaque carte à trois calculs successifs, un objet céleste très favorable à un calcul ne l’étant évidemment pas pour les autres, impliquant ainsi une logique d’équilibre… assez passionnante.
L'intégralité de la critique de Stellar est lisible sur VonGuru : https://vonguru.fr/2020/09/02/stellar-et-dragon-master-les-jeux-de-duel-de-lete/