Jeudice

4/5

Eternitium

Avis : Je ne m’étais pas arrêté dessus lors de sa sortie et il aura fallu les bons conseils de mon ami Raphaël pour que je me penche sur ce jeu de Deck Building au look résolument futuriste. Même si la mécanique principale se trouve être assez classique et accessible, c’est dans les petits twists proposés qu’Eternitium donne toutes ses promesses. Même si tous ces éléments servent la thématique, celle-ci se fait rapidement oublier et on finit par ne retenir que la mécanique qui est pour moi l’essence même de ce jeu. Il est vrai que la sobriété des cartes, aussi belles soient-elles, n’aide pas à s’immerger : pas de texte, pas de lore, que des chiffres ou des icônes. Honnêtement, ce n’est pas bien grave, puisque mécaniquement, il tient parfaitement bien la route et ravira les amateurs du genre. Comme évoqué, c’est dans les twists proposés que le jeu se distingue. Le système d’achat de carte détournée, car ici pas de ressources, mais une augmentation de son paquet Epoque, que l’on doit traverser (défausser), est génial. Si on veut acheter une carte Technologie de Base, on ajoutera à son paquet Epoque une carte Epoque prise dans la réserve, et deux pour les Technologies avancées, sachant qu’on doit l’épuiser entièrement pour gagner la partie. C’est extrêmement malin, reculer pour mieux sauter. Il faudra faire attention à ne pas trop en prendre, car je vous le rappelle, c’est une vraie course vers la victoire. Le secret pour remporter la partie réside souvent dans la bonne utilisation de ces cartes Technologie. On retrouve également un peu d’interaction directe, puisqu’il existe des cartes Technologie qui rajoutent des  cartes Epoque à nos adversaires. La prise en main demandera un petit peu d’adaptation, juste le temps de bien avoir l’ensemble des phases du jeu et des icônes sur les cartes en tête.  Finalement, Eternitium est une bonne surprise, je te trouve beau et mécaniquement parfaitement réussi. Il ravira les amateurs du genre, mais aussi ceux qui souhaiteraient découvrir ce qu’est le Deckbulding, c’est une chouette entrée en matière. Les joueurs solo y trouveront par ailleurs leur bonheur, puisque le livret de règles nous propose 10 scénarios à jouer dans cette configuration. Le prix est aussi une bonne surprise ! C’est une belle réussite et j’aime aussi l’idée d’aider une toute jeune maison d’édition, venue tout droit de chez nos amis belges. http://www.jeudice.fr/eternitium/

4/5

Château Combo

Avis : Après le succès de Faraway et son As d’or dans la catégorie Initié, Je me demandais ce que l’éditeur Catch Up Games allait bien pouvoir nous sortir. Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour découvrir leur nouveau titre Château Combo. Très vite les retours furent bons par la communauté ainsi qu’une grande majorité des médias ludiques. J’avais très hâte d’y jouer et de me faire ma propre opinion. Le premier contact fut parfaitement agréable, le format de boite, la direction artistique, le matériel, tout est parfaitement calibrés et de qualités. Une édition totalement maitrisée, le tout avec un tarif très doux et une direction artistique que j’adore.  Sacré Château Combo, il réussit à faire ce que d’autres n’arrivent pas et je me suis posé la question un moment, comment ce jeu qui n’invente rien, ne révolutionne rien, est tellement plaisant et addictif à jouer ? Dès les premiers tours de jeu, on sait déjà que cela va nous plaire et qu’il ressortira souvent. A mon avis cela s’explique pour différentes raisons, la première c’est que la règle est simple, très accessibles, pouvant ainsi se jouer avec toutes la famille. Ensuite qu’il y a un côté ultra satisfaisant d’arriver à faire combiner l’ensemble pour obtenir un maximum de points. Je ne l’ai pas encore dit, mais on est en présence d’un jeu de constitution d’un tableau de 9 cartes (3 par 3), à la manière d’un Pixies, mais plus joueurs. On retrouve plusieurs petits twists : deux rivières de cartes avec l’utilisation des clés pour passer le pions messager de l’une à l’autre, l’or que l’on va stocker sur certaines cartes, les différentes possibilités de combinaison. On se retrouve constamment avec des micros-choix à faire, un dosage parfait entre simplicité, accessibilité et stratégie.  Les personnes avec qui j’ai pu le découvrir furent toutes unanimes, une joueuse l’as même commandé tout de suite, avant même la fin de partie. Sans chercher plus loin le pourquoi du comment, Château Combo est une vraie réussite, un super cadeau pour la fin d’année et un concurrent sérieux pour les As d’or. Décidément, je trouve que pour ce dernier trimestre de l’année 2024, il y a pas mal de petits jeux, pas cher, qui font mouches et permettent de passer de bons moments autour d’une table. Quelque soit la catégorie de joueur que vous être, vous trouverez votre compte et vous passerez un agréable moment, je ne peux que vous le conseiller. Pilou.

5/5

Le Seigneur des Anneaux : Duel pour la Terre du Milieu

Avis : Le pari de refaire un jeu basé sur la mécanique d’un des meilleurs jeux à deux de la sphère ludique était risqué, voire osé, mais plutôt malin. Au bout de sept parties, je peux maintenant vous donner mon avis et même si cela déplait à certains, pensant que je ne publie que des avis positifs, j’ai eu un excellent feeling avec le jeu.  Le fait que celui-ci reprenne comme thématique le Seigneur des Anneaux aide certainement beaucoup, étant fan de l’univers. Je n’ai pas envie ici de vous parler de règles ou de matériel, mais plutôt de mes premiers ressentis autour du jeu. Comme je l’ai déjà évoqué précédemment, je ne souhaitais pas acquérir le titre, dans un premier temps parce que j’avais vraiment en tête que c’était du réchauffé, comme on dit, mais également parce que j’avais pas mal joué au 7 Wonders Duel et je n’avais pas envie forcément d’y revenir. Je suis passé à autre chose, jusqu’à quelques jours avant la sortie, j’ai entendu les auteurs, décrivant le cheminement du projet et le processus de création, découvert les illustrations. Je n’ai pas résisté bien longtemps, d’autant plus que je savais que ça n’allait pas grever mes économies. Je vous passe les détails de l’ouverture de la boite, de la découverte du matériel, de la mise en place. Nous voilà prêts, ma dulcinée est moi à en découdre, je décide de jouer Sauron, et comme une vile personne que je suis, je rush les anneaux pour irrémédiablement rattraper les gentils petits Hobbit avant qu’ils atteignent la montagne du Destin. Le résultat fut sans appel, les Nazguls les ont rattrapés. Notre première réaction fut de nous dire, mais quelle partie !! On a vécu carrément le truc et même si on se sent en terrain habituel, les sensations sont bien différentes. À part la mécanique, je trouve qu’il a une autre saveur. La licence du seigneur des Anneaux parfaitement bien implémenté et on ressent bien le stress de la course entre les protagonistes. C’est pareil, la partie militaire est plus dynamique et ne se limite plus au simple tir à la corde. Nous avons refait une partie de suite, car nous souhaitions essayer d’autres stratégies. Celle-ci fut encore une fois épique, je gagne à la toute fin de partie, à l’aide de la dernière carte piochée, par victoire militaire. La Terre du Milieu sombrant définitivement dans les ténèbres. Une partie qui nous a emballés, nous permettant de découvrir une autre façon de gagner et une autre facette du jeu. Le lendemain, notre troisième partie fut tout aussi surprenante avec des retournements de situation. La chance m’a lâché en début de partie, la première période se déroule fort mal, mais je ne lâche rien. Tous les deux, nous nous bâtons sur tous les aspects du jeu. Personne n’arrive réellement à prendre le dessus, c’est tendu à souhait et la moindre erreur nous sera fatale. On termine ex æquo et il me semble que c’est à ce moment-là que j’ai laissé exploser ma joie dans la maison, ma fille ne comprenant pas vraiment pourquoi j’étais si enthousiaste et je criais Yesss !!!’ à tout-va. Il est devenu notre jeu du soir, entre la fin du boulot et le début de préparation du repas. Une partie dure 30 minutes et nous l’avons tout de suite intégré dans notre challenge 10 parties de 10 jeux. Le camp du bien a repris du poil de la bête et pour le moment, nous sommes dans une parfaite égalité, trois chacun et une égalité. Le Seigneur des Anneaux Duel nous offre de très bonnes parties et pour le moment, elles sont toutes différentes. Le jeu nous apporte exactement ce que nous recherchons, nous divertir tout en nous donnant des sensations et tout cela pour moins de trente euros. Rien que pour tout ce qu’il réussit à me faire ressentir, je le classe directement dans mon top 10 de cette année. Je suis très content d’avoir passé le cap, comme quoi le mieux, si on en a la possibilité, c’est d’essayer un jeu.  Pilou.

4/5

Evenfall

Avis : J’en avais beaucoup entendu parler et j’avais vu quelques images par-ci par-là en traînant sur le net, mais je n’en savais pas plus et je ne voulais pas en savoir plus. Dès sa sortie officielle, j’ai commandé le jeu et j’ai eu la chance de le recevoir rapidement. L’édition ne souffre de quasi aucun défaut, je noterai les plateaux doubles couches à monter soi-même et les cartes que je trouve un peu fines, ce dernier détail vite résolu grâce à des sleeves. Ce qui frappe vraiment, c’est la direction artistique que je trouve superbe et qui donne une ambiance particulière à l’ensemble, certes un peu sombre, mais tellement belle. Une fois passée la découverte du matériel, il est temps de s’attaquer aux règles et aux premières parties. Concernant les règles, il n’y a pas grand-chose à dire, elles sont faciles à lire et plutôt limpides et truffées d’exemples. Pour mes premières parties, j’ai plutôt testé le mode solo et j’en ai finalement enchaîné cinq en deux jours, j’avais envie d’y revenir tout le temps. L’automa se gère parfaitement bien et il existe plusieurs niveaux de difficulté rendant le challenge intéressant et pas simple. Sinon, concernant mon ressenti global, suite à mes différentes parties, amis mécaniciens et adorateurs de combos dans tous les sens, ce jeu est fait pour vous. Ça marche extrêmement bien, un joli mélange de plusieurs mécaniques, poses d’ouvriers, combinaisons de cartes et un petit peu de majorité, le tout parfaitement orchestré dans une édition plutôt réussie. Le gros plus, une superbe ambiance portée par une direction artistique magnifique, certes un poil sombre parfois, mais qui donne une identité forte au jeu. Tout n’est pas rose non plus, on ne ressent pas vraiment le thème, mais ce n’est pas un problème pour moi, j’ai tendance très vite à ne plus y penser, je remplace vite le nom des ressources par des couleurs et ne me souviens pas forcément des noms des cartes, j’aime les mécaniques et ne m’attache que très rarement à la thématique, sauf pour des jeux narratifs. Vous l’aurez compris, j’ai adoré le jeu et il traîne encore sur ma table pour que je puisse en refaire une.  . Je l’attendais avec impatience et il correspond parfaitement à ce que je souhaite d’un jeu. C’est plaisant, stratégique, calculatoire, bourré de choix, tout en étant relativement simple. Un des tous meilleurs de ce milieu d’année dans sa catégorie. Pilou. Lien complet : http://www.jeudice.fr/evenfall/

5/5

Captain Flip

Avis : Je ne vais pas y aller par quatre chemins, La toute jeune maison d'édition PlayPunk créé par Antoine Bauzat & Thomas Provoost enfonce le clou dès leur premier titre édité. Il faut dire aussi que les auteurs ne sont pas non plus des inconnus, on retrouve Paolo Mori (Libertalia, Caesar!,...) et Remo Conzadori (Amul, Fairy Talls In,...), ainsi que Jonathan Aucomte (Trek 12, Galèrapagos,...) aux pinceaux. Une belle brochette de personnalités du monde ludique. Et je ne l'avais pas vu venir ce Captain Flip, n'étant pas forcément client et la cible de cette catégorie de jeu, j'ai fini par m'y intéresser grâce aux amis, mais aussi parce que je recherche de plus en plus, des jeux plus légers pour jouer en famille avec ma fille de six ans et mon épouse, mais également avec un groupe de débutants dans les jeux de sociétés modernes. Le matériel est de bonne facture pour ce type de jeu, rien de chip, mais rien d'incroyable non plus, les jetons et tuiles sont d'une bonne épaisseur, le sac en tissu est tout à fait correct. J'aurais probablement aimé des plateaux joueurs un peu plus épais, ils sont de type feuille un peu plastifié, et si je chipotais vraiment, un petit écusson sur le sac en tissu aurait été du plus bel effet ????. Je trouve le tout très joliment illustré et totalement raccord avec le thème des pirates. En d'autres mots, pas grand-chose à en dire, sauf que la règle est écrite au féminin et Play Punk annonce qu'ils le feront en alternance, un jeu au féminin, le suivant au masculin. ????. J'adhère totalement.  Côté mécanique, nous sommes en présence d'un puzzle game du genre Loco Momo ou encore Lost Seas, avec un petit twist super original et qui fait que ce jeu est génial, quand on pioche une tuile, on peut soit garder la face que l'on découvre, soit la retourner, d'où le Flip, et en subir ou pas les conséquences. C'est incroyablement simple et a la fois génial, ça vous demande de faire des choix et ça peut par la même occasion vous retourner la situation. Il est entendu que si vous êtes complètement réfractaire au hasard, ou que vous fassiez partie de la caste élitiste des joueurs ultra-experts, passez votre chemin. La tuile choisie est posée sur notre plateau et on en applique les conséquences. D'ailleurs concernant les plateaux, il en existe quatre différents dans la boite. On peut aisément s'imaginer les futures évolutions, comme des plateaux supplémentaires en goodies (ce qui est déjà le cas avec : Dans la Gueule du Kraken), voire même en Print and Play lors de certaines occasions. On n'est pas au bout de nos surprises. Ils signent ici le meilleur jeu familial de ce début d'année et nous sommes peut-être en présence d'un futur As d'Or, je suis sûr qu'il plaira au plus grand nombre et lui prédit de belles ventes (attention à la rupture) et un bel avenir. Certes, il est un peu tôt pour prendre des paris, mais c'est pour moi une évidence et il faudra compter sur lui. Si vous désirez un jeu pour votre famille, pour passer des bons moments autour d'une table, ne cherchez pas plus loin, il vous ravira, par son côté malin et très accessible, un jeu épuré pour nous livrer le meilleur, tout en procurant de belles sensations. Un titre à posséder dans sa ludothèque. Et je précise que je ne suis pas vendu à la solde de l'éditeur, j'ai acheté le jeu avec mes propres deniers et personne ne m'a demandé quoi que ce soit... ????. Allez, j'y retourne pour tester le mode solo. Pilou.

5/5

Empire's End - Gloire et Déclin

Avis : La version française de ce jeu, nous est proposé par Lucky Duck Games, dans une édition de qualité, avec une petite boite au tarif très contenu. Le tableau commence déjà sur de bons augures. Je me souviens de la réaction des copains quand je leur ai présenté le jeu et le matériel, j’ai entendu des ‘Mais c’est vraiment pas mal‘ ou encore ‘Génial une petite boite et incroyable pour le prix‘. J’ai fini par enfoncer le clou avec la mise en place qui fut super rapide. Comme je l’ai déjà précisé en début de chronique, le matériel est topissime, voire surprenant pour le prix de vente. Dans la petite boite, on retrouve un Insert qui fait parfaitement son office, ainsi que des boites de rangements en plastiques très fonctionnelles pour chaque joueur et pour les ressources du jeu, apportant au final un plaisir et un confort lors de nos parties. La mise en place et le rangement sont rapides, voire insignifiante si tout le monde participe. On se retrouve vite à jouer ce qui est réellement parfait. La direction artistique est superbe avec sur certaines parties de l’image de couverture de la boite, du vernis sélectif du plus bel effet et que l’on retrouve également sur les flammes des tuiles Lieux quand elles sont retournées (détruites). Vous l’aurez compris, je suis conquis par cette édition que je qualifierai, d’aux petits oignons, fort plaisante et qui fait son petit effet quand on ouvre la boite. Cela fait aussi partie de l’expérience ludique et du plaisir qu’on y retire. Concernant la mécanique principale, on sort carrément des sentiers battus, au lieu de construire son petit Empire dans son coin, tranquillement, on va passer son temps à essayer de ne pas subir les différents fléaux qui s’abattront irrémédiablement sur nous et nous obligeront à détruire certains lieux. Tout le dilemme est bien là, accepter de subir le fléau ou enchérir pour l’éviter. Car oui, nous sommes dans un jeu d’enchère et le bluff sera de mise. Lorsque l’on a passé le cap de la frustration et qu’on accepte de perdre des points et des lieux, on essaye de monter son petit moteur à l’aide des Innovations, afin d’obtenir des ressources supplémentaires, permettant de mieux appréhender les nouvelles phases de fléaux qui arrivent, mais aussi de reconstruire, quand on le peut et il ne faut pas s’imaginer qu’on pourra le faire beaucoup. Ou encore de gagner des points de Victoire, en combattant au mieux durant les phases de conflit. Il faudra en permanence s’adapter tout en gérant au mieux ce stress qui monte au fur et à mesure que votre Empire prend feu. On se demande même à certain moment comment on va s’en sortir.  C’est bien se mélange de frustration, de stress qui monte, car on prend de plus en plus de fléau, donnant différentes sensations et nous bousculant un peu, de façon à nous sortir de notre zone de confort, que je trouve plutôt savoureux. C’est clairement un jeu qui ne plaira pas à tout le monde, tous ceux qui aiment faire leur petite construction dans leur coin et qui n’aime pas l’interaction, je pense que vous pouvez passer votre chemin, voir votre cité cramer et subir l’interaction forte de l’enchère sera un supplice pour vous. Pour les autres, vous pouvez y aller les yeux fermés, ça change vraiment de ce que l’on peut voir habituellement et c’est une superbe proposition. Et quel plaisir, quand malgré tout, on arrive a faire de belles combinaisons… Je voulais titrer mon article, Âmes sensibles s’abstenir, C’est clairement un jeu assez frustrant où pour une fois, au lieu de construire, on va essayer de préserver notre empire des différents fléaux qui vont s’abattre dessus. C’est plutôt rafraîchissant comme on dit, et passer le cap et l’acceptation de détruire, on peut essayer de mettre en place une stratégie. Je l’ai joué à deux joueurs et à quatre et je trouve qu’il fonctionne parfaitement bien dans les différentes configurations. C’est un jeu qui nous bouscule et qui nous provoque certaines émotions, c’est de la frustration positive que j’apprécie fortement. Une bien belle proposition au milieu de cette multitude de sorties. Pilou.