Vous pensiez avoir maîtrisé tous les jeux de pli ? Préparez-vous à affronter votre plus grand adversaire : vous-même.
C’est bien connu : les suites d’un chef d’œuvre sont aussi attendues que redoutées. Retour sur les nouvelles aventures du plus célèbre schizophrène.
À dire vrai, Jekyll vs. Hyde, la version initiale éditée par Mandoo Games en 2021, n’avait pas particulièrement besoin d’un successeur. Ce bijou du jeu de pli en duel est déjà une réussite totale, ingénieux et accessible au grand public tout en étant très apprécié des joueurs experts, rompus aux tactiques de la carte à jouer et du double guess.
Et pourtant, deux ans plus tard c’est bien Jekyll & Hyde vs Scotland Yard qui toque à la porte des boutiques de jeu. La promesse ? Une version coop de son système de jeu. Plus que son titre à rallonge, c’est une nouvelle expérience concoctée à partir des mêmes bases que nous proposent les trois auteurs crédités (Geon-Il, Olivier Cipière, Gaëtan Beaujannot). Comment ne pas mordre à l’hameçon ?
Jekyll vs. Hyde – l’original – a certainement pour lui l’attrait de l’épure. Le duel qu’il propose cristallise la tension autour des coups des deux adversaires et offre une meilleure latitude dans la gestion de sa main et de sa stratégie. Mais cette nouvelle version du jeu réussit avec brio à renouveler l’expérience, enajoutant que quelques éléments de préparation.
Posséder les deux boîtes dans votre ludothèque ne fera certainement pas doublon (comme ça peut être le cas par exemple avec Oriflamme : Embrasement). Entre l’un et l’autre, à vous de trouver l’équilibre.
On aime vs. On adore :
Un excellent jeu (oui, c’est un point positif à souligner) qui conserve les trouvailles de l’original et renouvelle l’expérience
Une vraie tension au cours des parties, rapides et pleines de suspense
Des possibilités stratégiques subtiles à découvrir au fil des parties
On aime moins :
Potentiellement moins de rejouabilité que l’original (gagner contre un système lasse ; gagner contre une autre intelligence ne lasse jamais)
Le livret de règles pourrait gagner en clarté (mais une fois qu’on est lancé, plus de soucis)
Jouer contre l’« automate » Scotland Yard peut avoir un côté froid : les joueurs sautent de joie ou s’apitoient autour des plis – lui reste poker face
Le concept de « chapitre narratif », très joli, très séduisant, mais aussi utile qu’un couteau sans lame ou que les textes d’ambiance de The Crew.
Au final : Excellent !