Avec Lumen les auteurs ont fait le pari osé d’un croisement ludique entre un roll un Write déjà très connu et apprécié (Trek 12) et une mécanique de conquête de territoire.
On peut saluer la tentative, sans pour autant trouver le résultat vraiment réussi et abouti.
Lumen veut s’inscrire dans une catégorie familiale + voir un léger expert stratégique.
Au final, après quelques tests de partie, il ne réussit pas selon moi à contenter les attentes de ces deux catégories.
Une fois toutes les pièces dépunchées, encore sous l’euphorie des couleurs je me réjouissais de pouvoir tester pleinement ce jeu qui m’avait fait de l’œil lors du FIJ de Cannes. Nous n’avions pas vraiment eu l’occasion de le tester, juste d’en découvrir rapidement les règles, qui nous avaient particulièrement alléchées.
Mon euphorie est vite retombée. Tout d’abord il convient d’assembler les différentes pièces du puzzle terrain selon l’un des scénarios que l’on souhaite jouer et y reporter les éléments spécifiques prévus. Cela n’est pas très long mais demande quand même un temps de préparation qui peu sembler rébarbatif.
Avec le lancer de dés, le choix du calcul sélectionné à reporter sur son tableau de bord individuel nous ne sommes vraiment pas dépaysés si on a déjà joué à Treck 12. De ce point de vue-là, la prise en main est rapide.
En revanche entre les pouvoirs des jetons combattants, des jetons bonus et des jetons découvertes ce n’est qu’au bout de plusieurs parties que l’on peut décoller la tête du livret de règles. La compréhension de la jouabilité des pouvoirs des combattants et bonus n’est pas très intuitif et à nouveau il faudra un certains nombres de parties pour une maîtrise un tant soit peu stratégique. Raison pour laquelle à mon sens ce jeu ne colle pas à la catégorie familiale.
Pourrait-il alors tout naturellement satisfaire les fans de jeux experts soft et stratégiques ? Je ne pense pas non plus. En effet, dans Lumen il y a beaucoup trop de place donnée au hasard et à la chance pour espérer construire une réelle stratégie payante. Entre le lancer de dés aléatoire, le choix laissé par l’adversaire si l’on joue en second, le tirage au sort des combattants de base, des jetons bonus et des découvertes, il y a mille manières de perdre la maîtrise du jeu. Cela retire à mon sens tout son intérêt et on n’a plus aucun plaisir à sortir victorieuse- eux d’autant de hasard.
Dans Lumen, on se retrouve plus à faire des placements « aléatoirement semis-contrôlés ou pas » et non à pouvoir anticiper ses futurs coups.
Concernant la conquête de territoire, j’ai également été très déçue. Les 17 tours passent extrêmement vite. À moins de volontairement tout miser sur l’attaque de l’adversaire dès le début, on a plutôt tendance à se positionner prioritairement sur des territoires encore inoccupés pour espérer gagner des points, plutôt qu’à batailler un peu inutilement.
Je laisse néanmoins planer un bémol sur l’ouverture de combat possible après un grand nombre de partie…mais je n’y crois pas trop. Pour ma part, après 3 parties je n’ai pas vraiment eu l’envie de m’acharner.
Lumen un pari audacieux que l’on peut saluer mais malheureusement la mayonnaise entre les deux mécaniques de jeux ne prend pas.
On ne retiendra que les magnifiques illustrations du plus bel effet, pour décorer sa ludothèque.
Dommage !