Les joueurs doivent, à chaque tour, regrouper des tuiles terrains dont deux accueillent de manière arbitraire un bâtiment, en deux lots, proposés par la suite à l’achat à l’un de ses voisins. L’essentiel du plaisir du titre tient dans cette répartition et dans le choix du lot à « voler » à son adversaire. En effet, le positionnement des tuiles ainsi obtenues se fait de manière plutôt induite pour regrouper les mêmes types avec les bâtiments correspondants. Cette mécanique ne vous rappelle rien ? La parenté avec ISLE OF SKYE et IT’S A WONDERFUL KINGDOM s’avère assez évidente. Alors attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit… LOTTA ROME ne joue pas du tout dans la même cour. Il s’agit d’un jeu léger, très familial au temps de jeu très limité. Mais, malgré cela, il y a bien ces propositions faites aux adversaires et cette découpe en deux entités dans le but de tenter de les orienter sur un choix pour mieux conserver les tuiles et bâtiments que l’on souhaite. Dans sa catégorie, LOTTA ROME est une très belle surprise. Le jeu est malin et se résume à ce petit jeu de tentation sournois et taquin. Le décompte final est aussi simple que sa mécanique. Le jeu est d’une droiture exemplaire. Sans chichis, il va à l’essentiel. Cette simplicité force véritablement au respect. Ce côté « brut de pomme » le rend attachant et lui confère un charme certain quand la tendance est aux choses alambiquées et complexes, même parfois, et c’est un comble, dans les jeux tout public. Reste peut-être un manque d’originalité globale. Mais quand un jeu est aussi efficace, on passe plutôt facilement sur ce critère. Ce ne sera sans doute pas le jeu de l’année, mais sa facilité d’accès et les filouteries qu’il permet facilitent l’entrée dans le milieu ludique aux plus réfractaires et donnent l’occasion de doux moments de détente sans prétention, ni prise de tête. Pour ça, je dis oui !