L’Horreur reste un genre que j’ai toujours affectionné pour sa faculté à créer une émotion forte (la peur) sur quelque chose de communément admis comme fictif alors que pourtant cette même émotion est une réponse naturelle à des menaces bien réelles. Par quel biais peut-on ainsi arriver à « duper » notre cerveau pour lui faire croire que ce monstre hideux vu sur un écran ou décrit autour d’une table représente une menace pour notre intégrité physique et qu’il faut à tout prix enclencher les processus biologiques d’urgence pour s’en éloigner ?
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’Horreur est un jeu tourné vers nous-mêmes qui en dit long sur nous en tant qu’être humain, mais aussi sur nous en tant qu’individu à part entière. Un jeu où l’on titille nos réflexes naturels de survie et où l’on cherche à expérimenter jusqu’où l’on peut aller pour retrouver ne serait-ce qu’un instant cette émotion « brute » qui ne s’enclenche normalement que lorsque l’on est face à une menace bien réelle. Un jeu qui n’est pas pour autant sans danger, car comme tout stress imposé à un organisme, s’il est mal mesuré ou beaucoup trop répété, cela peut très vite laisser des marques indélébiles qui dépasseront de loin le stade du simple amusement bénin.
Mais alors, comment jouer avec une émotion aussi forte que la peur tout en restant dans les limites saines du jeu ? Le tout sans pour autant aseptiser l’histoire que l’on souhaite faire vivre à ses joueurs ? C’est justement le sujet de ce livre : le petit guide de jeu de rôle de l’Horreur ludique.
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