D’abord hypnotisés par ses massifs floraux tridimensionnels et par les charmants papillons-pince à linge que l’on y greffe, on s’aperçoit vite que cette direction artistique enchanteresse habille avant tout un joli jeu tactique. C’est que Papillon est finalement plus intéressant par ses mécaniques que par un matériel dont la capacité à séduire peut être un peu mise à mal par la fragilité de certains éléments matériels. Et c’est tant mieux, rien n’aurait été pire qu’un mirage, oasis luxuriante de loin s’avérant désert quand on s’en approche.
C’est que derrière ses allures de jeu joli et mignon, Papillon ose emprunter aux enchères, à la pose de tuiles et à la majorité, évoquant un peu Carcassonne, Five Tribes ou Queenz, réduisant élégamment ces mécaniques à leur plus simple appareil afin de proposer un gameplay vif et sans fioritures.
Fortement interactif, il adopte même une tension tactique assez forte avec sa variante « experte » des nains de jardin, qui confère un tout nouvel intérêt à des jetons qui apparaissaient sinon presque comme une consolation, créant un nouvel objet de convoitise, une nouvelle manière d’optimiser les points que vaut son jardin, et donc un nouveau choix, une nouvelle stratégie possible au risque de la diversion.
Cette règle injecte très simplement vivacité et tension à Papillon, et j’y retrouve enfin quelque chose de la force de conception de l’auteur du remarquable Maraudeurs de Midgard. À adopter en permanence, d’emblée à deux (une configuration un peu faible sans cela), après une seule partie d’initiation à trois et quatre joueurs, afin de jouir au mieux de son beau jardin bariolé !
L'intégralité de l'analyse de Papillon est lisible sur VonGuru : https://vonguru.fr/2020/04/19/papillon-formez-les-plus-beaux-massifs-de-fleurs-afin-dy-attirer-les-papillons/