Une fois que le casse est fini, il est temps de se répartir le butin. Mais entre monte-en-l’air, pas de cadeaux ! Il va falloir jouer ses cartes le plus finement possible pour récupérer la plus grosse part du butin. Mais attention aux alibis, leur absence pourrait vous être fatale !
Le jeu va se dérouler sur 4 manches. À chaque manche, on va essayer de récupérer des jetons butins numérotés, disposés au centre de la table, en jouant des cartes correspondant au butin. Si un jeton de la valeur de la carte est disponible au milieu, on la rafle. Sinon, on en vole une à quelqu’un d’autre.
On dispose de 5 cartes en main, et on repioche dès qu’on en a joué une. La manche se termine quand il n’y a plus de jeton butin au centre de la table. On retourne alors ses jetons, et on passe au raid, à la manche suivante.
Une fois les 4 raids terminés, on passe au décompte des points. La personne avec le moins d’alibis, présents sur certains jetons, est éliminée, quel que soit son score. Les autres décomptent les points en additionnant la valeur des jetons, avec une règle spécifique pour les jetons « boss », qui ne comptent que si ils sont accompagnés d’un jeton de valeur 4 ou 5 de la même couleur. Alors oui, on dirait une salade de points ! Mais finalement, c’est assez facile et ça fonctionne bien.
Il y a des cartes spéciales, qui permettent de prendre n’importe quel jeton au milieu, mais pas de voler aux autres. Ainsi que des cartes qui permettent de récupérer le chien de garde, qui empêche une personne de vous chouraver un jeton.
Créé par Reiner Knizia, Art Robbery tourne bien. La mécanique est vraiment fluide, mais il sera difficile de prévoir une stratégie à long terme. Les cartes passant d’une personne à l’autre, rapidement. Mais il ne faut pas oublier les alibis, ou l’addition se paie cash, i.e. par une élimination finale. Rien ne sert de courir voler, il faut partir se trouver des alibis à point. Pour accumuler les points. Un petit twist qui suscite de l’intérêt. Sans cette petite règle, subtile, Art Robbery serait une simple course aux gros jetons. Grâce à elle, le jeu met en place un savant équilibre entre points et alibis.
Sans doute un peu frustrant pour les planificateurs, ce jeu détendra les autres catégories de public, tout en leur faisant muscler les méninges. Un peu de fourberie sera également nécessaire, sinon on risque de tout perdre.
Une course aux points mais pas que, et c’est malin.