Quand on monte un business, le choix du nom est un moment délicat, mais ô combien crucial. Il doit être facilement mémorisable et incarner les valeurs de la boîte. Mais avant tout, il doit claquer ! Alors c’est le moment d’être inspiré. Et à ce petit jeu-là, les éditeurs ne sont pas les derniers. Voici 30 histoires pour en apprendre un peu plus sur les noms des studios français ou francophones.
Ankama
Le nom résulte de la contraction des prénoms des trois membres fondateurs du studio. ANthony, KAmille et EmMAnuel. Mais alors pourquoi pas Makaan, Kamaan ou Anmaka ? Parce que Ankama, ça sonne mieux, tout simplement !
Asmodée
Le nom d’Asmodée est une référence à Asmodée, un prince-démon, et accessoirement le Prince du Jeu, du JDR In Nomine Satanis / Magna Veritas, qui doit rappeler quelques bons souvenirs aux vieux briscards du jeu de rôle. Si Croc a créé INS/MS en 1989, tous les princes du jeu sont issus d’un JDR plus ancien, DragonQuest, édité par la société américaine SDI à partir de 1980. D’abord nommée Siroz Productions, puis IdéoJeux, la société ne prit le nom d’Asmodée qu’en 1995.
Barbu Inc.
La vocation originelle de Barbu Inc. était de traduire du JDR. Comme Guillaume, Alex et Étienne, les 3 philiboyz derrière ce projet, étaient en panne d’inspiration pour dénicher LE nom qui fera mouche, ils ont décidé de partir du nom de la page Facebook "Le Barbu du jeu de rôle". Ils sont donc tombés d’accord sur “Les Éditions du Barbu”, qui sonnait plutôt bien. Cette trouvaille était tellement géniale qu’une société éditant de la poésie l’avait déjà trouvé. Comme les 3 compères souhaitaient garder l’image du barbu qui leur va si bien et ajouter un côté grosse firme/corpo (alors qu’ils sont un tout petit éditeur), ils ont opté pour Barbu Incorporated, soit Barbu Inc.
Fun fact : Fiers de leur nom, aucun membre de l'équipe Barbu Inc. ne s'est rasé la barbe depuis ce jour. Naaan, c’est complètement faux !
Blackrock Games
Blackrock Éditions a vu le jour en 2007 pour la sortie du jeu Garçon ! Le nom fait référence à la commune de La Roche-Noire, où Alain Ollier, l’un des fondateurs résidait. Comme les Éditions de la Haute Roche existaient déjà, le nom a été anglicisé afin de prévenir tout conflit. Cela a eu également pour effet de donner une dimension internationale à la jeune maison d’édition. Quelques années plus tard Blackrock Éditions devint Blackrock Games, afin de coller encore davantage au marché international.
Blam!
Blam! est un studio basé à Annecy. Leur nom est un acronyme pour l’expression “Betwen Lake And Mountains.”
Blue Orange
L’éditeur tire son nom du titre du film Tintin et les oranges bleues, sorti en 1964, qui fait lui-même référence au fameux vers de Paul Éluard : “La terre est bleue comme une orange”. La référence dans la référence. C’est peut-être un clin d’oeil au film Inception ?! Mais là, on va trop loin.
La Boîte de Jeu
Benoit Bannier, Benjamin Carayon et Timothée Gibelin, les trois fondateurs recherchaient un nom sérieux. Après de nombreuses recherches, ils sont tombés d’accord le nom très spirituel de La Boîte de jeu (Dixit Benoît Bannier). Ce nom avait une sorte de double sens qui leur plaisait beaucoup. La Boîte de jeu évoquait ainsi la boîte dans laquelle se trouve le jeu, mais également la société qui fait des jeux.
Fun fact : Si le nom marche bien en français, c’est un peu moins le cas à l’international. Leurs interlocuteurs étrangers écorchent régulièrement leur nom. Certains font même preuve d’une grande créativité, comme Hasbro US qui les a carrément rebaptisés en enlevant le “o” de “boîte”.
Bombyx
Le nom Bombyx est une allusion littérale, mais alors très littérale aux papillons, dont les fondateurs, Erwan et Loïg Hascöet, vouent une grande admiration.
Catch Up Games
Le nom de cet éditeur lyonnais fait référence à la mécanique de catch-up qu’on retrouve dans certains jeux et qui permet aux joueurs en retard de maintenir une chance de victoire en revenant au score. Pour Sébastien Khim, l’un des cofondateurs de Catch Up Games, le choix de ce nom peut s’expliquer par le fait qu’ils auraient sans doute besoin de cette mécanique pour rattraper les autres éditeurs, déjà très nombreux lorsqu’ils se sont lancés dans l’édition en 2015.
Fun Fact : Le logo de Catch Up Games avec ses petits yeux intrigants était destiné au premier nom choisi pour la maison d’édition, Sneaky Games, qui signifie “dissimulé”, “caché”, “insidieux” ou en encore “sournois” (mais là, c’est moins cool). Mais comme Sébastien et Clément, trouvaient que ce nom ne sonnait pas assez bien, ils optèrent pour Catch Up, plus “catchy”, mais conservèrent le logo initial.
Cocktail Games
L’origine du nom est double. Le nom fait référence au jeu Cocktailmania, un Monopoly sur les cocktails dans lequel les rues étaient des composants de boissons. Imaginé entre autres par Matthieu d’Epenoux, le fondateur de la maison d’édition, ce jeu ne vit jamais le jour pour le plus grand malheur des joueurs. Le nom fait également référence à la ligne éditoriale de l’éditeur dont la mission est de concevoir des jeux simples et malins d'apéro. Depuis 2001, Cocktail Games est peu sorti de sa trajectoire et les jeux d’ambiance font toujours autant partie de son ADN.
Days of Wonder
Le nom Days of Wonder s'inspire de la sainte mission que s’est fixé l’éditeur parisien : raviver en chaque joueur l'émotion merveilleuse qu'un enfant ressent lors de la découverte de son premier jeu.
Gigamic
Le nom Gigamic est le fruit d’un savant mélange de plusieurs mots ou noms :
Gires : le nom des trois frangins fondateurs
Giga : un superlatif, c’est toujours cool
Game : Aussi évident qu’obligé
Ami : la convivialité avant tout
Gimmick : pour capter l’oreille des joueurs et exprimer la nouveauté
GRRRE Games
L’un des deux fondateurs, Florian, eut un flash pour le logo d’un ours en habillant son fils. Suite à cela, l’idée de GRRRE s’est définitivement imposée. Rappelant le grognement d’un ours, ce nom collait donc parfaitement à leur futur logo. Mais il avait également une dimension plus personnelle. GRE est le diminutif de Grenier, le nom de famille des fondateurs, très utilisé par leurs amis. Et c’est aussi le surnom de Grenoble, ville où résident Céline et Florian. Mais pourquoi 3”R” ? Simplement, parce qu’un seul, ça fait bof, deux, ce n’est pas assez et quatre, c’est trop.
Fun fact : Le logo de GRRRE Games présente un triple niveau de lecture. Il représente un ours, bien sûr, mais aussi deux “G” qui se font face et deux personnes assises autour d'une table qui se tapent dans la main.
Hiboutatillus
Iello
Créée en 2004 par Cédric Barbé et Patrice Boulet, la société s’appelait à l’origine Cartagogo et était spécialisée dans la vente par correspondance de cartes à jouer (Magic, etc.) Comme beaucoup de commandes étaient prises par téléphone à l’époque, répéter jour après jour “Cartagogo bonjour !” était devenu fastidieux.
Les fondateurs sont donc partis à la recherche d’un nouveau nom, bien plus court. Un matin, Cédric écoutait une émission à la radio mentionnant Orange, anciennement France Télécom, dont le journaliste vantait l’ingéniosité d’utiliser une couleur comme marque.
L’idée de faire de même fit son chemin et le choix se porta sur Yellow, parce que c’est une couleur chaude et que la sonorité sonnait un peu comme “Hello”. Quelque chose de très avenant, donc. Craignant que le nom soit mal orthographié, Cédric décida de simplifier en Iello. Mieux vaut prévenir que guérir !
KYF Édition
KYF est l’acronyme de “Know Your Friends.” Le nom a été choisi en référence à un jeu sur lequel, Nicolas, l’un des co-fondateurs, travaillait chez Ubisoft Paris. Prévu pour la Wii U, KYF était un jeu dans lequel il fallait répondre à un maximum de questions farfelues à la place des autres joueurs et vérifier ensuite leurs réponses. Les 4 co-fondateurs ont voulu rendre hommage à ce jeu qui les avait fait tant marrer et qui n’a finalement pas vu le jour.
Fun fact : Comme le montre leur logo, le “Y” de KYF est devenu le signe des cornes, que les membres du studio utilisent en signe de ralliement. Si pour certains, ce symbole est employé pour chasser le mauvais œil, comme l’énonce une croyance sicilienne, pour d’autres, il est juste la preuve que l’équipe écoute trop de rock.
Libellud
Regis Bonnessé, son fondateur, désirait un nom évoquant l’évasion et le rêve. Il s’arrêta sur Libellud, un mot d’esprit entre libellule et ludo, le jeu en latin.
Lucky Duck Games
Lucky Duck Games est né du partenariat entre deux frères, Vincent, apportant son expérience dans l’édition de jeux vidéo et Julien, auteur d’un premier jeu de société, Vikings Gone Wild.
Le nom de la société devait refléter cette union. Comme Julien collectionnait les canards en plastique et que Vincent a toujours été très chanceux, les deux frangins s’accordèrent l’expression anglophone Lucky Duck. CQFD !
Lui-Même
Plus qu’un nom, Lui-Même est un bel exemple de ténacité. Philippe des Pallières ne trouvant pas d’éditeur pour commercialiser son jeu Les Loups-Garous de Thiercelieux, décida de fonder sa propre maison d’édition pour le faire... lui-même.
Lumberjacks Studio
Ce nom fait référence à un ancien surnom donné à Antoine Roffet, son fondateur. Alors qu’il pesait 15 kg de plus (Dixit Antoine) et qu’il arborait une belle et grosse barbe, ses copains avait pris l’habitude de le nommer “le Lumberjack” ou “le bûcheron”. Et ça tombe bien, on aime tous les bûcherons.
Matagot
À ses débuts, Matagot œuvrait dans l’univers fantastique et les jeux de rôle. Les fondateurs souhaitaient donc un nom inspiré des animaux fantastiques français pour les représenter. Deux noms se sont imposés, dont le matagot, qui un félin présent dans le folklore de Bretagne, de Gascogne et de Provence. Cet être diabolique obtenu par un sorcier en échange de son âme a été retenu pour son esthétique féline et son caractère espiègle et magique.
Fun fact : À sa création en 1991, l’éditeur des Hauts-de-France était à deux doigts de s’appeler Triplay. Un joli jeu de mot qui faisait allusion aux trois frères fondateurs, pour ceux qui ne suivraient pas.
Nuts! Publishing
N’en déplaise aux esprits tordus, Nuts! ne fait aucunement allusion aux gonades, roupettes, roubignoles et autres roustons, si chers à la gent masculine. Pour son patronyme, l’éditeur, qui a commencé son existence en publiant des Wargames, est allé puiser dans l’Histoire, et plus précisément du côté de la Bataille des Ardennes. Ainsi, ce nom de quatre lettres est un clin d’oeil à la réponse légendaire du Général McAuliffe, qui aurait répondu Nuts ! (souvent traduit par “des clous !”) à la demande de reddition des Allemands lors du siège de Bastogne en décembre 44. Net et sans bavure !
Fun facts : En France, certaines personnes ont tendance à franciser le nom de l’éditeur en prononçant la voyelle “u” à la française, ce qui renvoie au nom d’une barre chocolatée aux noisettes commercialisée par Nestlé. Aux États-Unis, “nuts” pouvant également se traduire par “fous”, il est arrivé que certains interlocuteurs s’imaginent que la maison d’édition publie non pas des jeux de société, mais des magazines au contenu peu catholique.
Opla
Désirant trouver un nom simple pour sa boîte, Florent Toscano, son fondateur s’arrêta sur Opla sur recommandation de son acolyte Johanna. Pourquoi Opla ? Pour le jeu de mot entre “les Jeux Opla” et “les œufs au plat”. Vraiment, vous ne l’aviez pas ?
Fun fact : De l’aveu de Florent, le jeu de mot est tellement efficace, que beaucoup de personnes, même des collaborateurs proches, ne l’ont pas saisi. Et ce, malgré un logo pour le moins explicite.
Oya
Oya (親) est un mot japonais désignant le joueur qui commence ou qui a un rôle différent au cours d’une partie. Par exemple, c’est la personne qui lance les dés dans Catan ou encore celle qui fait deviner un mot aux autres. Ce terme est utilisé dans les règles d’Hanafuda ou du Mah-jong avec lesquelles Patrick Ruttner, le fondateur, a appris le japonais. Utilisé comme adjectif, ce caractère devient Shitashii (親しい) qui signifie familier, intime, amical. Associé un autre caractère, il forme Shinsetsu (親切) qui veut dire gentillesse. Un petit mot simple en apparence, mais bourré de significations et de valeurs.
Fun fact : Des Japonais de passage (Oya est également un café à jeux) ont souhaité réutiliser le nom pour une boutique ou un café-jeux au Japon.
Pixie Games
Le nom est une douce référence au groupe de rock indé, The Pixies, que les fondateurs adoraient.
Ooooh … Ooooh … With your feet on the air and your head on the ground...
Fun fact : La tortue d’Éric, membre du noyau dur du studio, s’appelait également Pixie.
Repos Prod
Le nom de “Repos Production” fait brillamment allusion au “repos du guerrier”, qui était le nom du groupe de jeu des deux fondateurs : Thomas et Cédric. Le mot “production”, c’est simplement pour faire sérieux. Et ça marche !
Scorpion Masqué
Le fondateur du studio voulait un nom en lien avec un animal pour pouvoir en faire un personnage. Il pensa rapidement au Rhinocéros, en référence à la pièce d’Ionesco. Mais celui-ci étant un peu trop gros, il pensa à quelque chose de plus petit, bien plus cool à ses yeux. Son choix se porta alors sur le scorpion. Mais comme "scorpion" tout court faisait un peu fade, il décida alors de lui accoler un adjectif. Sa réflexion se fixa sur “masqué”. Le personnage du Scorpion masqué était né.
Space Cowboys
Si on vous dit : Clint Eastwood, Donald Sutherland, Tommy Lee Jones, James Garner, Daedalus et NASA, à quoi pensez-vous ? Au film Space Cowboys, évidemment ! Eh oui, Space Cowboys fait référence à… Space Cowboys. Le film raconte l’histoire de quatre vieux astronautes qui reprennent du service pour remplir une mission à haut risque. Quand on sait que le studio a été fondé en 2014 par Marc Nunes, Philippe Mouret et Croc, trois “anciens” de la maison Asmodée, on ne peut que saluer la référence.
Fun fact : Le titre québécois de Space Cowboys est Les Pionniers de l’espace. Ça le fait moins comme nom d’éditeur. Quoi que…
Sorry We Are French
Lors d’un BBQ organisé dans les locaux de Cocktail Games, les convives (dont Emmanuel Beltrando) s’amusèrent à trouver des noms de studios amusants. Parmi les nombreuses trouvailles du moment, il y eu “Sorry We Are French” proposé par Adrien Martinot de Days of Wonders. Quelques années plus tard, en 2017, Emmanuel se mit en quête d’un nouveau nom pour sa maison d’édition Moonster Games. Désirant un nom qui sonne bien à l’international et qui fasse, si possible, réagir et/ou sourire à l’étranger, Sorry We Are French refit surface et s’imposa facilement.
Fun fact : L’acronyme de Sorry We Are French est SWAF (“soif”).
Studio H
Studio H est le premier studio d'édition de jeux créé par le groupe Hachette. Inutile d’en dire plus.
Fun fact : Le studio est également dirigé par Hicham, mais là, ce n’est peut-être qu’une coïncidence.
Super Meeple
Fondée en 2014, la société d’édition parisienne avait comme ligne éditoriale originelle la réédition “Deluxe” d’anciens jeux. Les fondateurs, Charles Perret, Alexandre et Arnaud Pierru, avaient donc imaginé toutes sortes de noms évoquant l’idée de retour ou de résurrection, comme Phoenix Games par exemple. Craignant de s’enfermer dans leur concept, ils optèrent alors pour la figure du meeple. En plus de symboliser à lui tout seul le jeu de société, ce dernier incarnait également leur volonté de faire des jeux avec du matériel de qualité. De plus, comme l’éditeur souhaitait s’adresser à un public de joueurs avertis, le terme de meeple, relevant du jargon ludique, ne posait pas de problème. Puis, vient l’idée de personnifier la société en créant un personnage de “super héros” venant sauver d’anciens jeux et proposer d’excellents jeux aux joueurs. D’où le logo avec une cape.