Philibert vous propose de découvrir les métiers qui peuplent le monde du jeu de société. À travers des portraits humains, nous en apprendrons plus sur des fonctions parfois méconnues, mais faisant partie intégrante des rouages de la sphère ludique. Dans ce troisième épisode, nous avons échangé avec Logan Duquene qui nous parle de son travail de commercial chez Gigamic.
Philibert : Salut Logan, peux-tu te présenter ?
Logan : Je m’appelle Logan, j’ai 35 ans et je suis commercial sédentaire pour Gigamic depuis janvier dernier. Je suis entré en mai 2018 en tant que commercial semi-sédentaire en charge de 14 départements situés principalement dans la région Grand Est.
Philibert : Comment es-tu arrivé à ce poste ? Peux-tu nous raconter ton parcours ?
Logan : J’ai postulé alors que ma vie professionnelle ne me permettait pas de m’épanouir. J’ai principalement travaillé dans l’Education Nationale avant de signer un contrat avec la Caisse d’Allocations Familiales du Pas-de-Calais, des milieux un peu moins rigolos. Je bossais à la CAF avec un de mes meilleurs amis qui, me voyant dépérir, m’a transmis l’offre d’emploi. À l’époque, deux postes de commerciaux étaient à pourvoir et nous avons postulé ensemble. Nous sommes tous les deux aujourd’hui au service commercial de Gigamic. Un parcours professionnel qui n’a donc rien à voir avec le milieu du jeu.
Philibert : En quoi consiste ton travail de commercial chez Gigamic ?
Logan : Nous avons un panel large d’actions. Tout d’abord, nous assurons le traitement des commandes pour l’ensemble des boutiques avec lesquelles nous travaillons en France métropolitaine. Comme nous avons chacun un portefeuille de boutiques, nous pouvons suivre au mieux les besoins de chacune d’entre elles et assurer un suivi de qualité. Il nous faut donc une connaissance très poussée de nos jeux et de nos nouveautés pour pouvoir satisfaire tous les besoins. Nous nous occupons également du standard dans la mesure où plus de 80% des appels viennent de nos boutiques. Au niveau des tâches principales, c’est donc le traitement et le suivi des commandes ainsi que les différentes demandes et réclamations de la part de nos partenaires qui nous occupent le plus de temps. Nous sommes amenés également à nous déplacer plusieurs semaines par an pour rencontrer nos points de ventes afin de leur présenter les nouveautés à venir. Nous avons donc la chance de sillonner la France avec une valise remplie de 25 kg de nouveautés, un vrai bonheur pour un amateur de jeux !
Au niveau des missions secondaires, nous sommes multitâches. Cela va de la mise en place de partenariat dans le cadre d’un festival à l’organisation de salons privés destinés aux boutiques avec lesquelles nous travaillons. Je pourrais en citer bien d’autres tant nous avons une grande liberté et une belle autonomie au sein de Gigamic : tournage et montage de vidéos de présentation générale de jeux de société, mise en place d’offres consommateurs, élaboration d’outils d’aide à la vente, conception de catalogues adaptés aux boutiques, création et envoi des newsletters à destination des professionnels, participation aux live Gigamic et tant d’autres choses. Évidemment, nous travaillons toujours en étroite collaboration avec les autres services de Gigamic, ces tâches étant le fruit d’un travail global.
Philibert : À quel moment arrives-tu dans la vie d’un jeu ?
Logan : Nous sommes régulièrement sollicités pour tester les jeux avant leur signature. En effet, dans la mesure où nous sommes en contact permanent avec nos boutiques, l’équipe commerciale a une bonne connaissance des tendances du marché et de ce qui fonctionne ou non en magasin. Une fois les tests passés, nous pesons le pour et le contre et rendons nos avis à nos camarades chefs de projet et du service coédition. Si le jeu passe l’étape de la signature, nous sommes également consultés en ce qui concerne le titre, la baseline, mais également les visuels où nous pouvons aussi émettre nos avis de joueurs et de commerciaux.
Philibert : Peux-tu nous décrire une journée type ?
Logan : Nous démarrons à 9h et prenons note avant tout des différentes demandes tombées par mail avant de nous occuper du traitement des commandes du jour. Une fois que cela est fait, nous les expédions à nos camarades du service expédition qui préparent les colis pour départ dans la journée quand le flux le permet. Une fois que c'est terminé, nous traitons toutes les autres demandes avant de nous occuper de nos missions individuelles. À 11h, toute l’équipe Gigamic se réunit en pause afin d’échanger des informations et renforcer les liens inter-services. Nous avons une heure de pause-déjeuner commune à toute la boîte. Les journées se terminent à 18h.
Philibert : Le travail de commercial s’exerce-t-il différemment dans le milieu du jeu de société ?
Logan : Pour avoir occupé ce type de poste par le passé dans d’autres milieux, la réponse est clairement OUI. Déjà, parce que le produit qu’on cherche à placer est un jeu de société. Les différents acteurs que nous rencontrons aiment le produit au moins autant que nous. La richesse actuelle du jeu de société permet de satisfaire toutes les demandes et le stress qu’on peut connaître dans d’autres milieux est quasi inexistant dans le milieu du jeu. L’environnement est très sain et on est très souvent parfaitement accueilli par les acteurs du milieu, même auprès de nos concurrents qu’on prend plaisir à revoir lors des différents festivals. Enfin, le métier de commercial chez Gigamic ne s’arrête pas à vendre simplement un jeu de société contrairement à ce qui se fait dans d’autres milieux où la part de prospection est importante.
Philibert : Qu’est-ce qui t’intéresse le plus dans ton métier ?
Logan : L’autonomie et l’ambiance. J’ai connu pas mal de structures différentes et c’est la première fois que je rencontre une équipe aussi ouverte et soudée. Un vrai climat de confiance règne et il y a un réel plaisir à venir bosser tous les matins et revoir les collègues (Bon pas tous, il ne faut pas charrier, après, ils vont prendre la confiance et croire que je les apprécie).
Philibert : As-tu une anecdote ou un souvenir marquant à nous raconter depuis que tu es chez Gigamic ?
Logan : Il serait difficile de n’en sélectionner qu’une seule tant les anecdotes se succèdent sur ces cinq années. On s’est bien marré une fois en présentation de jeu pour Stupide Vautour où le joueur tenait ses cartes à l’envers et ne comprenait pas pourquoi il avait toutes les mêmes cartes (Non, nous ne jouions pas à Hanabi). On a aussi eu la chance, lors de réunions, de vivre d’excellents moments ensemble : finir dans une salle de karaoké, aller dans un des plus beaux zoos d’Europe et y dormir, se mesurer aux patrons lors d’épreuves à Prison Island ou encore la mise en place d’un repas grec à l’occasion de la victoire d’Akropolis aux As d’Or 2023. Nos responsables ont donné de leur personne, car comme aucun traiteur grec n'était à disposition dans notre belle contrée, ils sont allés jusqu’à récupérer les ingrédients sur Paris pour cuisiner toute la nuit et nous offrir un merveilleux moment. Mais je dirais que la meilleure anecdote reste d’avoir vu mon patron se déguiser en lapin pour une chasse aux jeux à l’occasion de Pâques, pépite (coucou Benjamin) ! Quand je vous disais qu’il y avait une bonne ambiance à Gigamic…
Philibert : Quelles sont les qualités à avoir pour exercer ton métier ?
Logan : La base, être passionné·e de jeux de société. Ensuite, une excellente aisance relationnelle, ce qui est primordial pour ce métier. Par nos différentes tâches, il faut faire preuve de rigueur et d’organisation. Être à l’aise avec l’outil informatique est un plus, tout comme la pratique de langues étrangères. Enfin, il faut être mobile. Nous sommes amenés à nous déplacer entre 40 et 80 jours par an en fonction des profils et il ne faut pas être allergique aux déplacements. Une expérience dans le monde du jeu n’est pas indispensable, j’en suis la preuve.
Philibert : As-tu un conseil pour les aspirants commerciaux ? Logan : Si vous êtes prêt·e·s à nous rejoindre sur notre magnifique Côte d’Opale, tentez votre chance. Nous avons une équipe dynamique, chaleureuse et accueillante. Une bonne partie de mes camarades viennent d’autres coins de France et d’ailleurs : Mayenne, Bretagne, Picardie, Belgique, Bouches-du-Rhône, Alsace et même Égypte !