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[Interview] L'Enjeux : "Le jeu peut répondre à des problématiques que l’on rencontre en entreprise"

Interview de Simon Chourreau, fondateur de la société lyonnaise L'Enjeux
Le Philiboy Sébastien
Sébastien
Mis à jour le  12/11/2024
#article

Lancée en 2022, L’Enjeux est une société lyonnaise qui a pour vocation de créer du lien en entreprise en mettant à disposition des jeux de société à la portée de tous. Nous avons discuté avec Simon Chourreau, son fondateur, qui nous a parlé notamment de son concept, ses débuts, ses réflexions sur le jeu et ses futurs projets. Voici son interview !


Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ? 


Simon : J'ai 35 ans, je suis un joueur de jeux de société, que j’ai découverts quand j'étais ado. Depuis, je suis devenu un joueur passionné, même si le temps et les joueurs peuvent parfois me manquer.  Côté parcours, j'ai bossé pendant 10 ans en tant que commercial et responsable commercial, où j'ai vendu tout un tas de services à des entreprises. Et un jour, je me suis dit que je pouvais lier ma passion des jeux de société avec une autre passion, la vente, que je considère d'ailleurs comme un grand jeu.



Quel est votre rapport aux jeux de société ? 


Simon : Pour moi, le jeu est avant tout un des meilleurs moyens de rassembler les gens. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas jouer seul ou en tout petit comité. Mais c'est le meilleur “icebreaker”. Je viens d'être parent il y a quelques mois et je constate que les premières interactions passent par le jeu. Et même en grandissant, le jeu est la meilleure manière de casser les barrières, de montrer qui on est ou de mettre son cerveau de côté.



Quel est votre tout premier souvenir ludique ?


Simon : Mon premier souvenir ludique est les parties de mah-jong avec mes parents. Et assez rapidement, ils m’ont mis au tarot.



Comment est né votre concept ? 


Simon : Pour moi, le jeu peut répondre à des problématiques que l’on rencontre en entreprise, comme la cohésion sociale et la création du lien. J’avais constaté que, depuis plusieurs années, les gens ramenaient des jeux en entreprise pour répondre à ce besoin de lien, et c'est un peu comme ça que j'ai eu l'idée de fonder mon concept. Le jeu est, certes, en plein essor depuis quelques années, mais il y a toujours une barrière : soit les gens n’ont pas les jeux à disposition, soit ils ne connaissent pas les règles ou encore ont un a priori sur la difficulté ou la longueur des jeux. Mon idée était donc de démocratiser le jeu par l’angle de l'entreprise, parce qu’on a des joueurs à disposition, les collègues, et du temps pendant les pauses. Et c'était un marché qui n'avait pas encore été attaqué par les acteurs du jeu de société. Mais j’ai décidé d’aborder le jeu sous l'aspect ludique, je ne fais pas de serious game. Je pars du principe que le jeu est là pour nous amuser.



Quels sont les services proposés par L’Enjeux ?


Simon : J’ai décidé d'aborder mon concept sous deux angles : proposer du jeu au quotidien en entreprise avec un service de ludothèque et animer des événements ludiques.


Pour les ludothèques, il s’agit d’un service clé en main sur un modèle d’abonnement. Les entreprises reçoivent des jeux, un joli petit meuble pour les mettre en avant et une application pour gérer les emprunts. L’idée est de permettre aux gens de jouer sur place, mais aussi de les ramener à la maison. Le point clé de mon offre est que l'abonnement inclut le renouvellement trimestriel des jeux. Ce côté clé en main, de ce que je constate, fait clairement le succès de mon concept. Les entreprises n’ont évidemment pas le temps ou la tête à gérer ça.


Mais, s'il s'agit d'un événement ponctuel, comme un séminaire, un team building ou une fête de fin d'année, je propose aussi un service d’animation basé sur un réseau d’animateurs auquel je peux faire appel pour intervenir en entreprise et pour faire jouer les gens. Je propose deux grands formats : le “bar à jeux” qui est un format plutôt libre où un animateur passe de table en table pour présenter des jeux, et "l’olympiade de jeux", où on est en plus petit comité, on fait des équipes qui s'affrontent à travers des épreuves. Chaque épreuve correspond à un jeu de société et, à la fin, il y a un scoring de points pour déterminer le gagnant. On peut même faire gagner des petits jeux.


Simon Chourreau, le fondateur de la société L'Enjeux

Parlez-nous de vos débuts ? Comment l’aventure a-t-elle commencé ?


L'idée a germé dans mon ancien boulot quand, en tant que passionné, j’étais chargé de ramener les jeux de midi. J'ai démarré en région lyonnaise, en achetant quelques jeux et un gros sac à dos pour les mettre dedans. J’avais un petit meuble en carton en guise de présentoir et j’avais bricolé un QR code lié à une base Google Sheet en ligne. Tout était très basique. Et je suis allé voir des entreprises pour commencer à vendre mon service. Je me suis baladé dans Lyon pour toquer aux portes des entreprises et c'est comme ça que j'ai trouvé mes premiers clients.



La société compte combien de collaborateurs à ce jour ?


Simon : Aujourd'hui, on est trois personnes. On reste une petite structure, mais l'objectif, c'est que d'ici à cinq ans, on soit une dizaine de personnes. Ça évoluera avec les clients.


Vous souvenez-vous de votre tout premier client ?


Simon : C'était un espace de coworking dans le sud de Lyon, dans le quartier de Gerland, que j’avais démarché en direct. Assez rapidement, le client a été emballé, donc j’y suis retourné quelques jours plus tard pour livrer ma première ludothèque. Parmi les jeux, il y avait Skyjo, Décrypto, Codenames, Esquissé?... J'avais plutôt mis l'accent sur des jeux d'ambiance ou familiaux faciles à jouer.



Combien de ludothèques d’entreprise avez-vous installées en France ? 


Simon : Il y a celles que j'ai installées et celles qui sont encore en cours. Au total, j'ai dû en installer un peu plus d'une centaine. Et il y en a entre 60 et 70 qui continuent de tourner. Cela concerne toute la France, parce qu'assez rapidement, j'ai conçu un système d'envoi de mes ludothèques comprenant des rotations à distance. Donc, aujourd'hui, je travaille bien au-delà de mes terres lyonnaises.


Une ludothèque d'entreprise mise en place par L'Enjeux

Quel est le profil type de vos clients ?


Simon : C'est assez varié. L’essentiel est d'avoir des lieux avec un certain nombre de personnes. Par exemple, des bureaux avec dix personnes, ça ne justifie pas forcément d'avoir ce service de ludothèque. Le profil type concerne des lieux où il y a plus de 50 personnes. Mais ça peut être des entreprises, des espaces de coworking ou des immeubles multi-sites regroupant plusieurs entreprises. J'ai des sites tertiaires, comme des bureaux administratifs, mais aussi des sites de production. Je pense notamment à une usine L'Oréal. Là, le jeu est essentiellement emprunté pour jouer à la maison, parce qu’il y a moins de temps de pause. J'ai aussi des laboratoires pharmaceutiques, une maroquinerie, etc.


Ça paraît bête, mais il faut que les gens travaillent sur place. Dans des entreprises du BTP ou le transport, le service marche moins bien, parque que les employés passent leur journée loin des bureaux.


Pour poursuivre ma réponse, il y a aussi le profil des joueurs. Les personnes qui font appel à moi, sont des gens qui ont une appétence pour le jeu de société, mais qui ne sont pas des passionnés achetant tous les mois de nouveaux jeux. Ce sont rarement de purs joueurs de jeux de société. Mon public cible est plutôt toutes ces nouvelles personnes qui se mettent au jeu.



Comment faire appel à vos services ?


Simon : Tout d'abord, il y a mon site internet lenjeux.fr qui présente le service. Tous mes contrats démarrent par des rendez-vous personnalisés, parce qu'évidemment, une usine de L'Oréal de 300 personnes, c'est différent d'une agence de communication de 50 personnes. On ne va pas y mettre les mêmes jeux, ni la même quantité. Donc, le prix de l'abonnement diffère selon la taille du site et la quantité de jeux. Lors de ce rendez-vous, je présente le fonctionnement de la ludothèque, de l'application et de la période d'essai qui est un point important pour les clients pour leur permettre d’essayer le service. Puis, j'envoie un devis. Et si le client est content, on travaille ensemble.



Comment sélectionnez-vous les jeux que vous proposez ? 


Simon : J’ai deux deux critères de sélection : je propose des jeux qui s'apprennent en moins de cinq minutes pour des parties qui durent moins d'une heure. Même si aujourd’hui, je peux aussi proposer des jeux un peu plus stratégiques, comme 7 Wonders, Les Aventuriers du Rail ou Colt Express. Comme mon objectif est que la ludothèque soit utilisée par un maximum de personnes, je ne mets pas des jeux qui sont totalement inconnus au bataillon. Il faut des jeux qui ont un succès commercial ou qui ont reçu un prix. En tant que passionné de jeux, je sais bien sûr qu’il existe plein de jeux inconnus, mais pour commencer, je démarre par les blockbusters, comme Skyjo, Codenames, Crack List ou TTMC, ce genre de jeux qui ont maintenant une notoriété. Mais l'important est de garder une variété dans la ludothèque. Il y a beaucoup de jeux d'ambiance, mais je vais mettre aussi des jeux plus familiaux, des jeux enfants avec une gamme de jeux entre 3 et 7 ans (Mysterium Kids, Bubble Stories, Flashback : Zombie Kids), des jeux deux joueurs qui marchent bien en entreprise, des jeux stratégiques, des jeux d’enquête ou des jeux escape comme Unlock! ou Micro Macro qui sont aussi bien appréciés au travail qu’à la maison.



Comment vous tenez-vous au courant des dernières nouveautés ludiques ?


Simon : Premièrement, je joue beaucoup. Même si j’ai plein de jeux à ma disposition, je continue d'aller dans les bars à jeux. Et en région lyonnaise, ce n’est pas ce qui manque. Je vais dans quelques festivals, à Vichy, qui n’est pas très loin de chez moi, et à Cannes de temps en temps. Et je regarde des vidéos sur internet, pour avoir un aperçu des valeurs sûres qui pourraient sortir.


 


Combien de références proposez-vous ? 


Simon : J'ai bientôt 500 références de jeux différentes. Sachant que j'ai plusieurs exemplaires de chacune de ces références, parce que mes jeux font la navette d'une entreprise à l'autre.



Quels sont les jeux les plus demandés en ce moment ?


Simon : Dans mes statistiques, le jeu le plus emprunté et de loin, c'est Skyjo. Bien évidemment, la stat est un peu faussée, puisque c’est aussi le jeu que je propose le plus dans mes ludothèques, du moins au début. Mais sans surprise, les jeux les plus joués sont ceux qui ont un fort succès commercial. Donc, Skyjo, Codenames, Time’s Up, Unlock!, etc. Il y a un effet boule de neige dans les jeux de société. Plus un jeu est emprunté, plus il sera recommandé et plus il sera joué. Mais c'est quelque chose que j'essaie de casser malgré tout. Je sais que les gens empruntent des jeux qu'ils connaissent, alors, je tente de les amener vers des jeux qui, potentiellement, ne connaissent pas. 


C'est pour ça que la ludothèque arrive avec une fiche pour aider les gens à choisir leur jeu, indiquant le type, la longueur de la partie, etc. Et sur chaque boîte, il y a les règles en vidéo pour que l’apprentissage du jeu soit le plus simple possible.


Une ludothèque d'entreprise installée par la société L'Enjeux

Quels sont les trois jeux auxquels il faut absolument jouer durant sa pause du midi ?


Simon : Les premiers jeux qui me viennent en tête : Crack List qui reprend un peu la mécanique du Uno, mais en y introduisant la mécanique du petit-bac. Il est extrêmement simple et rejouable. On comprend les règles sur un tour.  


Ensuite, je dirais Micro Macro, pour faire des petites enquêtes. Il faut simplement une grande table. Pour collaborer et rigoler, c’est super.


Enfin, si on est plus nombreux, il y a Zéro à 100 ou Zéro à 1000, qui sont des petits jeux de questions où l'on va jouer rapidement. C'est ultra-ludique, fun et très rapide à prendre en main.


Quel est le meilleur “icebreaker” pour jouer entre collègue ? 


Simon : Celui que j'utilise le plus en animation et qui a fait ses preuves, c'est Esquissé?, un jeu de dessin avec la mécanique du téléphone arabe. C’est du dessin, et moins on sait dessiner, plus c’est drôle. Les règles sont extrêmement simples, les parties sont rapides et il y a énormément de fous rires. Je dirais que c'est la valeur sûre de l’icebreaker. Ça convient à tout le monde, y compris le non-joueur qui va se prendre au jeu parce qu’il n’y a pas à réfléchir, à mettre une stratégie en place ou à trouver des réponses. Là, on dessine ce qu'on nous demande de dessiner, c'est basique et très efficace.



Avez-vous des projets à court ou moyen terme pour développer la société  ? 


Simon : Il y a de plus en plus d'entreprises qui comprennent que le jeu peut aussi faire travailler des soft skills, comme la coopération, la communication, la créativité, la prise de risque, etc. Autant de sujets que les entreprises aiment développer. Je réfléchis à la mise en place d'une ludothèque, qui resterait ludique, mais qui permettrait de développer les soft skills que j’ai cités. Sans que ce soit de la pédagogie ou de la formation, l’idée serait d’utiliser le jeu comme support pour travailler certaines compétences.


Un autre projet serait de proposer mes services dans d'autres domaines comme les établissements scolaires par exemple. Là, ce n'est pas tant pour faire jouer les employés, mais les élèves ou étudiants. C'est un enjeu pour les facs, mais aussi dans le secondaire et la primaire, où on tente de plus en plus à limiter les écrans et les téléphones. 


Et pour aller plus loin, mes services pourraient concerner tous les lieux qui accueillent du public, notamment les hôtels et les restaurants, qui ont tendance à vouloir apporter des animations à leurs clients. Et la ludothèque pourrait permettre de transformer un restaurant classique en bar à jeux, une fois par semaine ou une fois par mois, et d'offrir un service d'emprunt de jeux de société sur un lieu de vacances par exemple.


Simon Chourreau, le fondateur de la société L'Enjeux

Avez-vous une anecdote ou un souvenir marquant sur votre aventure ?


Simon : Dans mes communications, je mets des affiches pour faire parler de la ludothèque dans l'entreprise, dans lesquels j’ai mis des petits messages rigolos. Par exemple, “c'est l'occasion de mettre un +4 à ton chef” ou bien, “C'est Sylvie qui a tué Patrick à la machine à café avec sa touillette” en référence au Cluedo, bien sûr. Et une fois, en faisant un salon, une personne qui s'appelait réellement Sylvie, accompagnée d'un Patrick, est venue me voir et ça l'a fait beaucoup rire.



Trouvez-vous encore du temps pour jouer pour le plaisir ?


Simon : Je joue toujours, oui. Mais souvent, c’est le temps et les joueurs qui vont me manquer. J'aime beaucoup les jeux d'ambiance avec des copains en fin de soirée. D'ailleurs, depuis que j'ai commencé à recruter du monde, chez L'Enjeux, tous les vendredis à midi, c’est jeux de société.


Ce qui est plus dur, c'est de trouver le temps pour les gros jeux. Alors tous les six mois, je m'organise avec mon frère des week-ends bloqués où on se fait des énormes jeux en campagne. C'est mon petit kiff.



Une dernière chose ?


Simon : Depuis le lancement de L'Enjeux, il y a deux ans, je réalise que malgré la démocratisation des jeux de société, une grande majorité des gens en France ont encore beaucoup d'a priori. On peut l'oublier quand on ne côtoie que des joueurs, mais j’entends encore que le jeu n'a rien à faire sur un lieu de travail, que c'est pour les enfants ou encore que c'est long et compliqué. Avec L'Enjeux, mon objectif est de “convertir” ces personnes en leur montrant qu’il existe autre chose que le Monopoly. Il existe une telle diversité de jeux qu’il y a forcément un jeu pour chacun.


Merci à Simon d'avoir pris le temps de nous partager son aventure et sa vision sur le jeu de société. Pour en savoir plus sur sa société et ses services, rendez-vous sur le site de L'Enjeux.


*Voir nos conditions de Frais de port