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Le Droit de Perdre revient sur l'histoire de quatre de ses jeux phares

Le Droit de Perdre revient sur l'histoire de quatre de ses jeux phares
Le Philiboy Sébastien
Sébastien
Mis à jour le  09/12/2022
#article

Il y a quelques semaines, nous vous proposions de découvrir l’histoire derrière le nom de la maison d’édition Le Droit de Perdre. Ce coup-ci, allons un peu plus loin dans l’histoire de l’éditeur en plongeant dans les noms de ses jeux. Nous avons échangé avec l’un de ses cofondateurs, François Lang, qui revient sur les noms de quatre jeux phares. Si vous souhaitez en savoir plus sur Questions de merde, Taggle, Comment j’ai adopté un gnou et I am a Banana, c’est ici que ça se passe ! 


Philibert : Commençons par votre premier jeu, Questions de merde. Comment est né l’idée de ce nom… osé ?


François : L'histoire de la maison Le Droit de Perdre est très liée à ce petit jeu. Comment on est arrivés à ce titre ? Ça, c'est un secret de soirée ! Un jour, une copine demande à Fabian ce qu’il ferait s’il ne lui restait plus que 24 heures à vivre. Et je ne sais pas, d'un seul coup d'un seul, je lui dis : “Mais quelle question de merde !” Ça a fait marrer tout le monde et on s'est regardé avec Fabian et on s'est dit qu'il faudrait faire un jeu qu’avec des questions de merde comme ça. On s'est lancés à bloc là-dedans et c'est pour ça que ce petit jeu de cartes est sorti et a marqué la naissance de la maison Le Droit de Perdre. Pour la boîte, on voulait s'inspirer de l'esthétique des boîtes de parfum. On trouvait ça élégant de dire Questions de merde en l’affichant avec cette petite couronne du roi. C’était aussi pour montrer cet équilibre du jeu entre bêtises et vraie chaleur humaine.


Questions de merde

Philibert : Après Questions de merde, vient ensuite Taggle. Avec ces deux titres, Le Droit de Perde annonce clairement la couleur. Pourquoi ce nom ?


François : Notre histoire est également très liée à celle du jeu Taggle qui a été une grande aventure pour nous. Il est sorti il y a 11 ans et récemment, le Taggle Patron est venu compléter la gamme, dans la bonne tradition des titres qui déménagent et qu'on aime tant chez Le Droit de Perdre.  Je te le donne un peu en avant-première, le Taggle va ressortir dans ce même format à partir de décembre. La première boîte était un pavé, comme une sorte de pavé dans la marre ou un pavé dans le monde du jeu. Avec ce jeu, on est dans la parodie pure des titres du genre “Boggle”, “Scrabble”, etc.  


En parlant de cette idée à Fabien (Bleuze), il lui a dit : “mais puisque c'est un jeu de parlotte, tu devrais l'appeler “Ta Gueule”. Et nous derrière, quand on l'a développé, par la sonorité, on s'est inspiré de Google pour faire un logo assez simple en fin de compte, mais qui est un clin d'œil à cette façon de prononcer. Une des magies de ce titre est qu'il n'est pas du tout écrit “ta gueule” comme on l'écrit en français, mais avec cette orthographe-là. Donc chapeau à Fabien Bleuze pour cette idée royale ! Ces petites gouttes blanches au-dessus du “G”, qui n'existaient pas dans la toute première version, représentent pour nous les éclats de rire. C'est un jeu éclatant, un jeu pour se marrer, un jeu jouissif aussi, je vous laisse interpréter comme vous voulez cet adjectif ! Mais c'était aussi pour une histoire d'équilibre visuelle. Sur la première version, “Taggle” occupait vraiment très bien la surface de la boîte carrée. Et quand on a fait la deuxième version, on avait plus d'espace à occuper. Pour nous, c'était une manière d'amener ce petit éclat qui fait briller un peu plus le logo. Et ça nous semblait aussi tout à fait dans l'esprit du jeu.


Taggle

Philibert : Pour Comment j’ai adopté un gnou, vous changez un peu de registre, mais vous gardez ce côté décalé. D’où est venue l’idée de ce titre “lunaire” ?


François : Dans la série des titres originaux, on peut aussi te parler de Comment j'ai adopté un gnou. Là aussi, on a un titre qui marque une rupture. Il n’y avait pas vraiment de titre à rallonge dans le monde du jeu. Mais, ce n'est pas venu tout de suite. Quand Yves et Fabien m’ont présenté leur concept de raconter des histoires avec des dés, je me souviens d’avoir tout de suite accroché.


Au moment de développer le jeu, le titre de travail était “Dada le jeu avec des dés.” Je vous ressors le tout premier prototype que m'avaient remis Fabien et Yves dans une magnifique boîte de cassette vidéo. Et à un moment donné, il voulait même l'appeler “Dada, le jeu avec des dés dont des dés avec des D”. Parce qu'il y avait des dés avec des “D” et quand tu tombais sur la face “D”, tu pouvais relancer le dé. Finalement, on n’était pas si nombreux à avoir cette allusion au dadaïsme. “Dada”, ça sonnait bien, mais ça faisait enfantin, bien que ça nous amusait beaucoup d'appeler un jeu comme ça. On s'est mis à la recherche d'un autre titre.


On galérait tellement, qu’un jour, je parle de cette galère à Sylvain Duchêne qui est le coauteur d'Yves et Fabien sur le jeu Ta Bouche, la version de Taggle pour les familles. Il me demande pourquoi je ne choisirais pas un des thèmes du jeu. Je lui lis alors tous les thèmes et quand on tombe sur “comment j'ai adopté un gnou”, on se dit qu’on a trouvé notre titre. Du coup, ce thème a été retiré de la liste du jeu et quand tu quand tu choisis ton thème au début, tu as deux dés numérotés et si tu fais un double 6, tu es obligé de raconter “comment j'ai adopté un gnou” Une histoire assez mouvementée pour en arriver là et qui a permis après de décliner le jeu avec “Comment j'ai adopté un dragon.” Qui sait ? Il y aura peut-être d'autres adoptions dans l'avenir…


Comment j'ai adopté un gnou

Philibert : Avec I am a Banana, Le Droit de Perdre prend une dimension plus internationale :) Pourquoi avoir opté pour ce titre en anglais ? 


François : I am a Banana, ça c'est aussi un titre dans la tradition Le Droit de Perdre, bien décalé. Il n'y a pas que le titre qui illustre cet état d'esprit décalé, il y a aussi les fameuses lunettes du docteur. Des lunettes Ray Banana ! 


Cette histoire de banane n’était pas du tout là au départ. On y est arrivé par étapes successives. Au début, quand Yves Hirschfeld me présente le jeu qu'il a fait avec Antonin Boccara, ça s'appelle Chuuut ! Le jeu est arrivé dans une très belle boîte rose pétillant. Le père Yves sait nous vendre ses proto ! On avait déjà cette notion de micro mimes qui était assez nouvelle. On s'est demandé rapidement comment on allait appeler ce jeu parce que Chuuut !, ça n'invitait pas vraiment au délire.


On voulait d'abord partir sur une histoire d'espion avec un titre comme Spy Jokes. Des espions se font des blagues. On est en marge d’une grande conférence sur un salon de l'armement et les espions se lancent un petit challenge pour voir qui arrive à faire passer des messages sans se faire gauler par la personne qui surveille. Et puis, ce n’était pas encore ça. 


On se demandait ce que c'était ce jeu où quelqu'un surveille les autres qui veulent, par des micro mimes, se faire passer des messages. On est alors parti sur le thème de la prison avec une ambiance un peu Dalton. Mais ce n'était pas ça non plus. En continuant d'échanger, à un moment donné, on est parti sur ce thème de la folie qui s'exprime comme ça en anglais. Quand tu dis “I am a Banana”, ça veut dire que tu es un peu toqué. Et puis, on trouvait les bananes très parlant, très souriant. Et donc voilà comment on est arrivé à ce titre et à cette splendide banane.


Le fait qu'on ait développé cet univers autour de la folie douce, ça nous a permis de penser au personnage du docteur. Plutôt que d'avoir un gardien de prison, on avait un docteur qui surveillait. Ce qui était intéressant avec le docteur, c'est qu'on pouvait lui donner un accessoire pour marquer le coup. On a eu l’idée des lunettes qui est venue grâce au titre I am a Banana. Les lunettes du docteur ont un autre sens dans le jeu puisque quand tu les mets, ça va obstruer légèrement ta vue et donc crée un petit handicap pour le docteur qui doit observer les fous.


I Am A Banana

Un grand merci à François et Fabian de Le Droit de Perdre pour ces belles anecdotes.


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