Dans le monde du jeu de société, on a nos petites habitudes linguistiques. Si vous débarquez dans ce fantastique et gigantesque univers, on s’est dit que ça serait sympa de vous expliquer les bases. Dans ce quatrième volet des Jargons Ludiques, on s’attaque à l’Améritrash.
Salut ! On connait tous une personne dans notre entourage qui aime les gros jeux un peu longs et dodus. Si cette personne souhaite vous humilier pendant 2 heures, il y a de grandes chances qu’elle vous propose un Améritrash.
Comme son nom l’indique, l’Améritrash nous vient du sud de l’Ardèche. Non pas du tout, il provient directement des États-Unis d'Amérique.
À la base, les jeux à l'américaine ou “Amerigame”, proposent des grosses boîtes de jeux avec beaucoup de matériel et des règles complexes.
Depuis quelques années, nous avons assisté à une surenchère de matériel.
C’est la quantité pléthorique d’éléments de jeu, parfois exagérée, inutile ou bonne pour la poubelle (Trash) qui a donné son nom à l’AmériTRASH
Malgré son aspect péjoratif, ce terme n’est pas utilisé pour dévaloriser un gros jeu. Les Améritrash sont très appréciés du grand public.
C’est devenu un genre à part entière qui a perdu son sens originel, plus besoin d’être Américain pour faire de l’Améritrash. Tout le monde s’y met !
D’ailleurs, si on s’en tient à la définition d’aujourd’hui, c’est à un Français que l’on doit l’un des premiers “Améritrash”. En 1957, Albert Lamorisse crée “La Conquête du Monde”, un gros jeu de diplomatie avec plein de matos et plein de règles. Le jeu marche super bien à l’époque et est racheté plus tard par Parker Brothers sous le nom de “Risk”, parce que c’est quand même plus facile à dire à l'international. (la conquête de le monde avec voix américaine).
L’Améritrash propose une riche variété de matériel : plateaux, figurines, jetons, dés, cartes, crayons, barquette de jambon, etc.
Cette présence conséquente de matériel (souvent pointée du doigt) est pourtant justifiée par des règles plus denses et plus techniques.
On pourra citer RuneWars, ou encore Zombicide qui en sont des bons exemples.
La part d’aléatoire dans un Améritrash est souvent très grande, on privilégie la thématique avant tout, on cherche à vivre une aventure unique dans un univers fort, comme dans Horreur à Arkham ou Dead of Winter.
Un aspect très présent dans l’Améritrash et qui en fait des jeux à forte interactivité, c’est la baston, la bagarre, la castagne comme dans Rising Sun ou Arcadia Quest.
Au final, un Améritrash est un genre qui possède moult mécaniques et peut être un DeckBuilding comme Pathfinder ou un 4x comme Twilight Imperium, mais ça pour l’instant, c’est encore du Jargon Ludique pour vous.