Blam! a le vent en poupe et des projets plein la tête. Pour en discuter, David Lajarge, assistant éditorial, était de passage à Strasbourg. L’occasion de revenir en détail sur les sorties 2022, passées et futures, le développement de Cartaventura et l’avenir proche de la maison d’édition nichée entre lac et montagnes.
Quelques mots sur Blam!
Blam! est un studio fondé à Annecy en 2015 par quatre joueurs passionnés. On connaissait la maison d’édition pour Célestia et Chakra, mais depuis quelque temps, cette dernière est passée à la vitesse supérieure. La raison tient en un mot : Cartaventura ! Avec cette gamme de jeux de cartes narratifs, Blam! invite les joueurs à vivre une aventure historique en construisant leur aventure à l’aide de cartes. Un succès mérité sur lequel l'éditeur espère bien surfer le plus longtemps possible.
Retranscription de l’interview
Peux-tu te présenter ?
Je suis David Lajarge et je travaille chez Blam! depuis presque trois mois. Je suis arrivé en mars pour aider Simon, le directeur éditorial, à faire le suivi des projets éditoriaux, c’est-à-dire, suivi de production, de fabrication, de conception des jeux, assurer toute la partie communication et avoir un regard stratégique.
Peux-tu nous dire quelques mots sur Blam! ?
Blam! est un éditeur de jeux de société français basé à Annecy, en Haute-Savoie, qui existe depuis presque 10 ans. On doit à Blam! des jeux qui sont maintenant assez classiques dans le monde du jeu comme Celestia, Chakra et plus récemment Cartaventura, Loco Momo et Splito qui vient tout juste de sortir. Des jeux plutôt familiaux, accessibles et ouverts à un large public.
Peux-tu revenir sur les jeux sortis par Blam! en 2022 ?
Il y a tout d’abord, Splito, sorti il y a maintenant deux semaines. C’est un jeu de cartes de draft à objectifs dans lequel on va jouer avec nos voisins de gauche et de droite. C’est un jeu coopératif, mais pas trop. L'idée est de partager des zones de jeu et de réaliser des objectifs ensemble. Mais à la fin, comme on va multiplier les scores de chaque côté, ce sera celui ou celle qui aura le plus grand score qui gagnera. Au départ, on va avoir une main de 13 cartes qui peut contenir des cartes Splito, ce sont des cartes qui sont des chiffres ou alors des objectifs, par exemple avoir une majorité de 4 ou avoir une majorité de cartes bleues. À notre tour, on va prendre une carte de notre main qu’on va poser soit à gauche ou à droite. Si on la pose à gauche, on va partager une zone de jeu avec notre voisin de gauche et si on la pose à droite, pareil mais avec le voisin de droite. Une fois qu'on a fait ça, on passe notre jeu de cartes à la personne à notre gauche. Le jeu va tourner et petit à petit on va remplir des objectifs dans les zones. Quand il n’y a plus de cartes, on regarde les objectifs réalisés à gauche et à droite. On a aussi des objectifs au milieu qui sont communs à tous et qu’il faudra aller chercher. Les objectifs ont des valeurs de points différentes lorsqu'ils sont accomplis. Après, on fait la multiplication de son score de gauche et de droite. Celui qui a le plus grand score gagne la partie.
On a également Loco Momo, sorti en début d'année. C'est un jeu d'optimisation de placement. Le pitch est plutôt marrant ; on est des animaux de la forêt qui, un beau jour, découvrent un appareil photo vintage abandonné. Et on va tous se battre pour essayer de le récupérer. C'est un jeu de placement dans lequel on va récupérer des petites tuiles avec les animaux. Il y a plein de types d'animaux différents : des lapins, des poussins, des chats, des ours, des aigles, etc. Et à chaque fois qu'on récupère une tuile, on va provoquer un petit déplacement d'autres tuiles sur le plateau, ce qui fait qu'on va pouvoir récupérer, au-delà de l'animal qu'on veut, plein d'autres tuiles de la même couleur. Et après on va placer ces tuiles sur le plateau, mais selon une optimisation. Par exemple, selon la ligne, plus on aura d'animaux différents, plus on aura de points. Ou plus on aura le même animal, plus on aura de points. On peut aussi les classer par couleur pour avoir des points. Il y a donc une notion de lignes et de colonnes qu’il va falloir optimiser pour faire le plus de points possibles. La partie se déroule en six manches et dure une vingtaine de minutes. C'est hyper simple et assez addictif. On en très fier parce que le jeu a reçu un très bon accueil. Il a été en rupture assez vite. Là, il revient donc on est très content et on espère que ça continue.
Et puis, il y a Cartaventura Caravanes, le quatrième épisode de la gamme. Dans cet épisode, on va voyager dans le Moyen-Orient de l’âge antique. On va partir à la recherche d'un explorateur. Plus que dans n'importe quel autre Cartaventura, on va vraiment voyager d'un bout à l'autre du monde.
Quelles sont les prochaines sorties ?
Toujours dans la gamme Cartaventura, Hollywood, le prochain épisode, va sortir à la fin du mois de septembre. Avec Hollywood, on va être plongé dans l'Amérique des années 20 avec une ambiance très “hobo”. On va suivre des vagabonds dans les trains. On va également aller dans le Chicago très noir et blanc. On va incarner Jim Tully qui a fini par être le scénariste attitré de Charlie Chaplin. On va aller sur ses traces et on va suivre petit à petit une aventure qui va nous amener à embrasser potentiellement notre destinée de scénariste de Charlie Chaplin. On pense avoir fait un sacré travail dessus surtout en termes de reconstitution historique. Il y a eu une vraie envie de faire correspondre l'aventure avec la cinématographie de Chaplin et les scénarios imaginés par Jim Tully.
Tout début septembre, on va avoir Farm Club, qui est un nouveau jeu de placement et d'optimisation. On va être dans une ferme où les animaux se sont révoltés pour démontrer qu'ils peuvent faire mieux que les humains pour gérer la ferme. L'idée va être de prendre des petits animaux en Meeple et de les placer dans sa ferme, matérialisée par une grille de neuf cases. Il va donc falloir récupérer à chaque tour un animal avec un objectif qui lui est associé. Les objectifs peuvent être, par exemple, une majorité d'animal à obtenir ou un placement particulier. Et suivant le placement des animaux, on va scorer différemment. Il y aura des objectifs immédiats et des objectifs en fin de partie. Il va falloir être assez malin. Il va y avoir également des subtilités pour pouvoir placer de temps en temps des animaux, alors il faudra être le plus malin pour optimiser sa ferme et faire le plus de points possibles. Là encore, on est dans un jeu qui est sur une vingtaine ou une trentaine de minutes grand maximum. Un jeu familial et accessible dans l'esprit d'un Loco Momo, mais avec une notion stratégique plus poussée parce qu’il va véritablement falloir faire attention à ses objectifs pour ne pas passer à côté.
Dans Cartaventura, il y aura une autre nouveauté, puisque nous allons lancer la gamme junior. Alors que Cartaventura “classique” était destiné à la famille au sens large, là on est en train d'imaginer une nouvelle gamme Cartaventura destinée aux enfants, pour qu’ils puissent jouer en autonomie à partir de 7-8 ans. L'idée étant d'avoir un jeu qui soit plus accessible, plus imagé, avec aussi des subtilités pour répondre un peu plus aux attentes de ce jeune public. Il y aura aussi des timings de partie plus court, en chapitres, pour qu’il y ait toujours un effet surprise dans le jeu pour leur faire vivre des aventures. Le premier épisode va sortir fin novembre et sera sur la thématique des pirates. Il y aura évidemment d'autres thématiques connues et rassurantes pour les enfants. Mais par la suite, on pourra également ouvrir à d'autres thématiques plus originales.
Pendant le festival de jeux de Vichy, on va dévoiler une démo de notre premier jeu d’enquête, créé par Antonin Boccara à qui on doit notamment Fiesta de los Muertos. Il nous a imaginé un chouette jeu d’enquête coopératif qui dure une trentaine de minutes. On va avoir une fibre coopérative très forte, peut-être plus d'ailleurs que dans d'autres jeux du même genre. Dans ce jeu, c’est vraiment la conversation qui fera qu'on pourra résoudre l’affaire.
Quel est le futur de Blam! et quelles sont les pistes d'évolution ?
Blam! est une société qui a pas mal changé depuis un an, parce qu'il s'est passé un truc qui s'appelle Cartaventura. Avec ce succès, Blam! a passé un certain niveau. La nomination à l’As d’Or a également ouvert à un nouveau public. À tel point qu'aujourd'hui on travaille sur une gamme junior et qu'on continue à capitaliser sur la gamme. On va avoir une exigence d'ailleurs de plus en plus importante afin de conserver cette même qualité et d'éviter tout effet d'essoufflement. On veut aussi aller sur des thématiques auxquelles on n'aurait peut-être pas pensé.
Chez Blam!, on recherche avant tout une promesse ludique, dans le sens où il doit se passer quelque chose autour de la table.
Autre point important, ça fait quelque temps que nous avons pris le pari de capitaliser sur BGA, plateforme sur laquelle on a commencé à mettre à disposition nos jeux. On est déjà fan à la base, donc on est content de pouvoir porter nos jeux sur BGA, mais en plus ça nous permet d'avoir une exposition internationale.
On a un dernier volet auquel on tient, qui est le “made in Europe” pour nos jeux en termes de fabrication. Et autant que possible le “made in France”. Ce n'est pas toujours possible, mais en tout cas dès que ça l’est, on le fait. On a quand même une exigence qui est que tout le monde doit y trouver son compte, c'est-à-dire, que ça ne doit pas avoir un impact négatif sur le prix et donc pour l'accessibilité aux joueurs et aux joueuses.
Voilà où en est Blam!, on va faire en sorte que ça continue et que ça aille encore plus loin !
Pour en savoir plus sur les jeux de l'éditeur, rendez-vous sur le site de Blam!.
