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[Interview] L'Antre de Charly : "Dans l’univers de la figurine, chacun apporte sa pierre à l’édifice"

Interview L'Antre de Charly
Le Philiboy Sébastien
Sébastien
Mis à jour le  04/09/2024
#article

L'Antre de Charly est une petite société strasbourgeoise qui propose à la vente des figurines en impression 3D. Ce projet indépendant est né de l'initiative d'un passionné, Charly, avec qui nous avons eu plaisir d'échanger. L'occasion d'en apprendre plus sur son parcours, son processus de fabrication et sa vision du marché.


Philibert : Bonjour, qui est derrière L’Antre de Charly ?


Charly : Bonjour, je m'appelle Charly, j'ai 32 ans et je suis Alsacien. En grandissant, j'ai toujours été passionné par les univers fantastiques et de SF, que ce soit dans les livres, BD, films ou jeux vidéo. Vers la fin du collège, j'ai découvert les jeux de rôle et de figurines, et avec eux l'univers de la peinture. N'étant pas très bon en peinture et autres processus créatifs, je me suis orienté vers des études scientifiques, puis vers l'informatique avec le rêve de créer des jeux vidéo. Rêve qui ne s'est jamais réalisé, mais qui m'a permis de devenir développeur de logiciel. Aujourd'hui, je suis donc développeur à temps plein et imprimeur de figurines 3D à côté.



Philibert : Comment arrive-t-on à fabriquer des figurines en impression 3D ?


Charly : Après une longue pause pour me consacrer à mes études, j'ai repris la peinture sur figurines en 2019. Avec les confinements et devant les prix élevés des figurines proposées par les grands noms du monde de la figurine, j’ai découvert le monde de l’impression de figurines en 3D. En voyant la diversité de modèles qu’offrait l’impression 3D, j’ai décidé d’en acheter une en 2020 et de voir par moi-même ce qu’il était possible de faire. J’ai donc commencé avec une petite imprimante en imprimant des figurines pour moi. Une fois le processus d’impression bien pris en main, je me suis dit qu’il était peut-être possible de vendre mes impressions. C’est donc en avril 2021 que l’Antre de Charly est né sur Etsy. La première année a été vraiment calme et j’ai même cru que je n’aurais pas plus de cinq commandes par mois. Mais en 2022, les choses se sont accélérées et en janvier, j'avais déjà dépassé mon chiffre d'affaires de l’année 2021. Et c’est ainsi que l’entreprise l’Antre de Charly a vu le jour. L’objectif que j’avais en tête en créant l’entreprise était de fournir des figurines de bonne qualité à des prix corrects. Quand je mets une figurine en vente, que je calcule son prix de vente, que je l’emballe pour l’envoyer à un client, je me pose toujours la même question : est-ce que, moi, j'aurais été satisfait de recevoir cette figurine pour ce prix ? Et c’est donc ce que j’essaie de faire tous les jours avec l’Antre de Charly.


Interview L'Antre de Charly

Philibert : Vous êtes partenaire de production d’un certain nombre de fabricants internationaux comme Great Grimoire, Highlands Miniatures ou encore The Beholder Miniatures. Pouvez-vous nous expliquer comme fonctionnent ces partenariats ?


Charly : Dans l’univers de la figurine, chacun apporte sa pierre à l’édifice. Avec l’arrivée de l’impression 3D, les personnes qui ont des compétences en modélisation 3D ont commencé à créer des modèles pour que les gens puissent les imprimer. Et pour rentabiliser le temps passé à la création de ces modèles 3D, les designers ont deux solutions : vendre leurs modèles via des boutiques spécialisées (ou non), comme MyMiniFactory ou Cults3D, ou offrir ces modèles via des plateformes de créateurs ou de crowdfunding, comme Patreon ou Kickstarter. Sur ces plateformes, les créateurs offrent souvent plusieurs niveaux d’abonnements avec des niveaux de récompenses en retour avec une sorte d’abonnement mensuel. Et comme les créateurs ne sont pas tous imprimeurs, certains proposent des niveaux d’abonnements avec l’autorisation de revendre les figurines imprimées via leurs modèles, mais jamais de vendre directement les modèles 3D. Ces partenariats de vente sont donc disponibles en nombre limité (en général) et accessible à tous (en théorie), et ils ne sont pas vraiment contractuels et peuvent être arrêtés à tout moment par le créateur ou l’imprimeur. Ce fonctionnement simple permet d’offrir un large choix de modèles aux imprimeurs et donc aussi aux clients de ces imprimeurs et le tout assez facilement. Mais il arrive aussi que certains imprimeurs vendent des figurines (voire des modèles 3D) sans en avoir forcément l’autorisation.



Philibert : Pourriez-vous fabriquer et vendre des figurines sans ces partenariats ?


Charly : Aujourd’hui, non. La raison est assez simple, je ne sais pas faire de modèles 3D. J’ai déjà du mal avec un crayon sur une feuille, alors en 3D encore moins… Ces partenaires sont donc essentiels pour la boutique et je prends un soin particulier à les choisir. Si je ne trouve pas de figurine que j’aimerais peindre ou un style original qui me plaît, je ne prends pas le partenaire. L’autre point important, c’est que pour certains partenaires, il y a déjà assez ou trop de revendeurs et je préfère donc laisser le partenaire aux autres.


Interview L'Antre de Charly

Philibert : Pouvez-vous nous parler de votre processus de fabrication ? 


Charly : Les grandes lignes du processus sont assez simples :


  • Mettre en ligne les modèles,
  • préparer les impressions en mettant les modèles 3D en place via un logiciel d’impression,
  • lancer l’impression,
  • nettoyer l’impression,
  • curer l’impression,
  • l’emballer puis l’envoyer.
  • Si on va un peu plus dans le détail, pour une figurine, il me faut environ trois jours entre le moment de la commande et la mise en boîte.


    Tout commence par la réception des modèles via les créateurs, qui fournissent tous les mois des figurines sur un thème de leur choix. Pour Great Grimoire par exemple, c'est en général un conte ou un univers, pour Beholder Miniatures plutôt des figurines de deux races de leur univers. Mais chaque créateur a ces propres inspirations et gère le nombre de modèles et le thème comme il le souhaite. Donc une fois les modèles réceptionnés, je les teste et détermine un prix de vente, puis je les mets en ligne.


    Ensuite, je place les modèles sur une plaque d’impression via un logiciel d’impression 3D comme Chitubox ou Lychee Slicer. Et je lance l’impression. En moyenne, une impression pour une figurine classique en 32mm prend 3-4h. Il faut ensuite nettoyer l’impression pour retirer les restes de résine liquide sur le modèle devenu solide. Pour faire ça, je passe les figurines dans un bain d’alcool pendant quatre minutes.


    Une fois l’impression terminée, il faut retirer les supports qui ont servi à imprimer la figurine. Ces supports sont nécessaires lors de l’impression qui se fait à l’envers. Sans eux, la figurine tomberait au fond du bac d’impression ou certains morceaux se décrocheraient de la figurine pendant l’impression. Pour les retirer, j’utilise mes doigts et une pince, après avoir donné un bain d’eau tiède et savonneuse aux figurines. Quand les supports sont retirés, je laisse sécher les figurines pendant 12 à 24h et elles passent ensuite en cabine UV. Pour les UV, j’ai une machine de curing qui dispose de lumière UV et d’un plateau rotatif, et les figurines passent deux minutes dans un sens, puis deux minutes dans l’autre sens pour être sûr de bien recevoir des UV partout. Cette étape permet de solidifier correctement toute la résine et d’éviter d’avoir de la résine encore liquide sur la surface ou dans la figurine.


    Enfin, je laisse la figurine sécher à l'air libre pendant 12-24h puis je l’emballe et je l’expédie. Mais chaque imprimeur a son propre processus et sa propre méthode.



    Philibert : Avez-vous quelques chiffres dingues à nous communiquer ? 


    Charly : J’en ai peut-être quelques-uns !


    Aujourd’hui, je travaille avec 6 créateurs/studios un peu partout dans le monde. En 4 ans d’existence, j'ai accumulé environ 8000 modèles dans ma bibliothèque. Et chaque mois, j'en reçois entre 80 et 100 nouveaux. (Et je suis un petit imprimeur)


    Pour le moment, j'ai deux imprimantes qui tournent en moyenne 20h par jour (chacune) et c’est environ 200 figurines qui sont imprimées chaque jour.


    Depuis que j’ai commencé, j’ai envoyé un peu plus de 1200 colis, soit presque un par jour.


    Dis comme ça, ces chiffres peuvent paraître petits, mais pour moi, c'est toujours impressionnant parce que ça reste un à côté et surtout une passion !


    Interview L'Antre de Charly

    Philibert : Comment voyez-vous évoluer le marché de la figurine dans les prochaines années ?


    Charly : C’est toujours la question à 1 million d’euros ! L’an dernier, en 2023, j’ai vu le nombre de commandes chuter largement par rapport à 2022. Avec la sortie du Covid et le retour des libres déplacements, les gens avaient moins d’argent à consacrer à leurs hobbies (c’est mon ressenti et mon interprétation uniquement). Et à la fin de 2023, je me suis vraiment posé la question de continuer ou non. Mais l’année 2024 a redémarré sur les chapeaux de roues et c’est aujourd’hui ma meilleure année. C’est un phénomène qu’aujourd’hui, je n’arrive pas à expliquer, mais qui m’a remotivé.


    Je pense que les marchés du jeu de société et celui de la figurine sont en pleine croissance. Les jeux de rôle ou de plateaux avec des figurines se sont démocratisés et se sont ouverts à un public plus large. C’est quelque chose que je remarque aussi avec la boutique, cette année, j’ai beaucoup de nouveaux clients. Certains découvrent le monde de la figurine et d’autres de l’impression 3D. J’ai aussi plus de gens qui commandent des figurines de décoration, comme des bustes ou de grandes figurines. Et j’ai aussi plus de femmes qui passent commande, ou de parents pour peindre avec leurs enfants. Ma génération, celle d’avant et celle d’après, ont grandi avec des références et des passions, et ont aujourd’hui des enfants avec qui les partager. Cette envie de partage permet d’ouvrir les univers des jeux de sociétés et de figurines à un plus grand nombre selon moi. Même les célébrités osent aujourd’hui mettre en avant leurs passions et en parler (Merci Henry ;-) )


    Donc j’ai envie de dire que le marché de la figurine va continuer à se développer et qu’il devrait continuer de grossir.



    Philibert : Quels sont vos futurs projets ? 


    Charly : Pour l’avenir, j'ai trois projets principaux.


    1) Me former à la modélisation 3D pour faire mes propres modèles.


    2) Acheter une imprimante à filament, pour proposer de plus grands modèles qui ne soient pas en résine.


    3) Passer à temps plein sur l’impression 3D, si l’activité se développe suffisamment.


    Ces trois objectifs sont tous un peu liés, parce que pour me former à la modélisation, il me faudrait plus de temps, que je pourrais avoir si je passe à temps plein. Mais faire le grand saut n’est jamais facile…



    Philibert : Avez-vous une anecdote ou un souvenir marquant à nous raconter sur votre aventure ludique ?


    Charly : J’ai un client qui est une fois passé chez moi récupérer sa commande et qui en a profité pour voir comment marchait l’impression 3D résine. Il a depuis acheté une imprimante 3D résine et une filament et m’envoie régulièrement les figurines qu’il a imprimées et peintes. Il n’est plus à Strasbourg aujourd’hui, mais quand il passe, on essaie de se voir (j’ai souvent du mal à trouver du temps… désolé Thomas ;-) )


    Interview L'Antre de Charly
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