Arrêtons de suivre le flux incessant des nouveautés le temps d'un instant et regardons ensemble dans le rétroviseur. Dans cette série d'articles, nous allons vous faire (re)découvrir le charme des vieux jeux récompensés au Spiel des Jahres entre 1979 et 2000.
Allez, on souffle sur ce couvercle recouvert de poussière, et on ouvre Hase und Igel.
Hase und Igel, c'est quoi ?
Premier jeu ayant reçu la récompense du prestigieux Spiel des Jahres en 1979. Une époque où le nom de l’auteur ou de l’illustrateur n’apparaissait pas sur la boîte.
Ce design enfantin nous rappelle le célèbre conte de Jean de la fontaine « le lièvre et la tortue ». Hase und Igel ressemble au jeu de l’oie. Un grand plateau avec un chemin de cases, allant d’un point de départ vers un point d’arrivée.
Pourtant, je ne vois aucun dé. Étrange !
À la lecture des règles, je comprends pourquoi la tortue a cédé sa place au hérisson. Ce jeu a un sacré piquant, qui ferait mal à tous les jeunes enfants. Aucun hasard dans les déplacements. C’est un jeu de course puissant, tactique et ultra-calculatoire. Il va falloir quelques parties pour bien l’appréhender.
La mécanique du jeu
Les déplacements dépendent de précieuses cartes « carotte ».
Pour avancer de 1 case, il faut dépenser 1 carotte.
Pour avancer de 2 cases, il faut dépenser 3 carottes (1+2 carottes).
Pour avancer de 5 cases, il faudra dépenser 15 carottes (1+2+3+4+5 carottes). La progression est exponentielle !
Ce qui veut dire qu'il faut bien réfléchir avant de faire un grand bond en avant, au risque de finir sur la paille ! 😅
Le récit de notre partie
Allez commençons cette course endiablée.
À ma table, Étienne adopte une stratégie prudente, avançant lentement, mais sûrement. Tandis qu'Irina, elle, fonce comme une fusée vers l’arrivée.
Les carottes, c’est la clé. On en consomme beaucoup. Et pour en gagner un max, rien de mieux que de reculer jusqu’à un Hérisson. Quand je recule jusqu’à la dernière case hérisson : je récolte 10 fois le nombre de cases reculées. Oui, vous avez bien lu : un pas en arrière, c’est dix carottes. AHAHAH ! J’envisage de pouvoir faire un comeback épique !
Il faut simplement aimer se creuser la tête avec les calculs.
Pendant ce temps, je vois Étienne utiliser les cases « Défi ». À chaque tour, il vérifie si son rang dans la course correspond au chiffre de la case. Et là, il réussit son défi et empoche une tonne de carottes. Tap-Tap-Tap… Ah, la prochaine fois, j’empêche ce bougre de s’en mettre plein les poches !
Irina avance sur une case « Lièvre ». Ces cases permettent de piocher une carte chance, et comme toujours, la chance est capricieuse. C’est soit un bonus… soit un malus ! Irina grogne.
Haha, j’avoue, je suis un peu rassuré de la voir reculer d’une position. Allez, c’est un petit coup de chance pour moi.
La ligne d’arrivée est enfin en vue… Et le vainqueur ? Celui qui franchit la ligne en premier...
Pfff, ça serait trop facile ^^ Ce n’est pas une course de débutants, non, non, non !
Avant de brandir la coupe de la victoire, il faut :
C’est un vrai casse-tête Entre une gestion millimétrée et timing parfait.
Je commence à faire mes comptes « Ok, combien de carottes me reste-t-il ? Combien de cases à franchir avant d’y être ? Je peux reculer de 5 cases pour en récupérer 50 »…
J’ai tout planifié dans ma tête…
Mais Étienne, nous double en un éclair. Un coup de plus de 25 cases ! Les carottes sont cuites. Ce coquin avait tout prévu depuis le début ! 😱
Une expérience qui fait vraiment tourner la tête ! Entre les calculs et les rebondissements, c’est un vrai défi. Je suis déjà prêt à remettre ça et à revivre cette palpitante aventure !