Gumshoe, Year Zero Engine ou OMNI, si ces mots sonnent pour vous comme des titres de films de série Z avec Eric Roberts, c’est probablement que vous n’y connaissez pas grand-chose en système de jeux de rôle. Et il est temps que ça change ! Dans cette série d'articles, explorons ensemble les méandres obscurs de ces derniers. Dans ce cinquième volet, attaquons-nous au système SimulacreS.
Le système SimulacreS, késako ?
Si vous aussi, intrigués par le S majuscule à la fin de SimulacreS, vous vous êtes dit que ça avait forcément une signification et qu’avec dépit, vous vous êtes rendu compte que SercalumiS, malgré la connotation magique du mot, ne voulait strictement rien dire, je vous propose de revenir ensemble sur ce système français (Oui, Madame !). Après ça, vous ne vous ferez plus avoir par un effet de style typographique !
L'origine du système SimulacreS
C’est en 1986 que Pierre Rosenthal relâcha sa création sur le monde. Soit neuf ans après qu’il a découvert l’existence d’un jeu de rôle nommé Dungeons & Dragons, en lisant un numéro de Métal Hurlant. Et quatre ans après avoir enfin pu jouer audit jeu de rôle dans sa version AD&D (Advanced Dungeons & Dragons).
... Et neuf ans après la sortie du premier Star Wars ! Oui, ça n’a aucun rapport.
Et autant dire qu’à l’époque, des JDR, il n’y en avait pas des cargaisons ! Les quelques rares qui avaient franchi l’Atlantique étaient généralement aussi faciles à prendre en main qu’une casserole laissée trop longtemps sur le feu, alors forcément, une envie de simplicité commençait à se faire sentir.
Le système a donc été créé dans ce souci d’accessibilité et avec une volonté d’être adaptable à n’importe quel univers. Et c’est en utilisant des termes génériques qu’il y arriva. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il créera plus tard les "Religions élémentaires" de Laelith.
Enfin, il le baptisa SimulacreS de façon très pragmatique, car l’on « simule » des situations. Pas de risque de se planter, on ne vient clairement pas pour faire un tennis (Enfin, on peut, mais il faut le simuler).
Alors, comment ça marche ?
Pour simuler ces situations, notre personnage va être aidé par trois types de valeurs :
- Les composantes : Il s’agit des caractéristiques qui composent l’être humain, le personnage. Elles sont au nombre de quatre : Corps, Instinct, Cœur et Esprit.
- Les moyens : Il s’agit de la façon dont les composantes vont être utilisées, l’intention du personnage dans l’action qu’il entreprend. Ils sont là encore fournis par quatre : Perception, Action, Désir et Résistance.
- Les règnes (Ou cibles comme ils seront renommés sur les versions plus récentes) : Il s’agit des individus ou objets sur lesquels les personnages tentent d’influer. Initialement au nombre de cinq, leur nombre a été également revu et leurs noms modifiés pour englober des cibles plus générales : Humain, Nature, Artificiel et Surnaturel.
On va donc faire une addition de ces valeurs, qui vont aller de 3 à 6 pour les composantes, de 0 à 4 pour les moyens et de 0 à 2 pour les cibles, et le Maître du Jeu va y ajouter une difficulté pouvant aller de -4 à +4. Ce total représentera la valeur à « battre » au jet de dés pour réussir son action. En l’occurrence, le joueur jettera 2d6 et devra faire un résultat inférieur ou égal pour réussir.
Pour illustrer tout ça, admettons que mon personnage souhaite faire une machine à laver. Il devrait donc additionner sa valeur de Corps (Il y a beaucoup de linge et il faut pouvoir ouvrir la porte de la machine sans tout mettre par terre) la valeur du moyen, ici l’Action (Faire rentrer le linge dans la machine) et enfin la valeur de cible, sans trop de surprise Artificiel (c’est un lave-linge, je ne vous fais pas un dessin). Ensuite le MJ va décider que la porte du bouzin coince, et va donc mettre une difficulté de -2 à mon test. Je jette mes 2d6 et j’arrive à faire moins que le total des 4 valeurs, je réussis mon action avec brio, mon personnage s’en va satisfait !
Et voilà pour les grandes lignes.
Bien entendu, de nombreuses subtilités comme les métiers, les hobbies ou les talents de votre personnage viendront alimenter les différentes actions, accordant des bonus spéciaux, mais cet aspect est déjà plus commun à d’autres JDR.
Un système accessible en constante évolution
Pour conclure, SimulacreS se veut donc toujours conçu et amélioré dans une optique d’accessibilité. Constamment mis à jour, vous pourrez d’ailleurs retrouver les dernières versions du système sur la page Facebook qui lui est dédiée (https://www.facebook.com/groups/Simulacres) et ça c’est plutôt cool!
Je profite également de ces dernières lignes pour remercier Pierre Rosenthal qui a bien voulu répondre à quelques-unes de mes questions indiscrètes !