Gumshoe, Year Zero Engine ou OMNI, si ces mots sonnent pour vous comme des titres de films de série Z avec Eric Roberts, c’est probablement que vous n’y connaissez pas grand-chose en système de jeux de rôle. Et il est temps que ça change ! Dans cette série d'articles, explorons ensemble les méandres obscurs de ces derniers. Dans ce deuxième volet, attaquons-nous au système Apocalypse.
« Propulsé par l’Apocalypse »
Avez-vous déjà croisé au détour d’une ligne, lors d’une lecture passionnée de l’un de vos ouvrages rôlistiques, la mention d’un système « propulsé par l’Apocalypse » ? Et vous êtes-vous aussi retrouvé désœuvré devant le pentagramme désespérément vide que vous aviez passé 2h30 à dessiner dans la cave, avec votre robe de cultiste satanique, en vous demandant comment vous alliez justifier la disparition de Croquette ?
Non ? Personne ? Ah… Bon.
En tout cas, si comme moi, vous êtes resté un poil dubitatif devant ce terme cataclysmique, je vous propose que nous nous penchions dessus ensemble !
L'origine du système Apocalypse
Le système Apocalypse est né de l’esprit de D. Vincent Baker, en 2010, avec la sortie d’Apocalypse World. Il a été pensé pour être un outil facile d’accès et particulièrement adaptable à n’importe quel univers ou thématique. Ici, les lancers de dés sont réservés uniquement aux joueurs. Le MJ quant à lui se charge de la narration, de la sono et des biscuits apéros.
Alors, comment ça marche ?
Le système est centré sur une narration collective. Ainsi, les jeux propulsés par l’Apocalypse (ou PPA) font souvent la part belle à l’improvisation, surtout en début de partie/campagne lors de la construction de l’univers et du décor dans lequel les joueurs vont évoluer.
Vient ensuite la création de personnages qui se fait par le choix d’un « Archétype », qui s’accompagnera d’une ribambelle de compétences auxquelles on attribuera un certain nombre de points. En résulteront des bonus ou malus allant généralement de -2 à +2, voir +3 pour ceux qui en veulent toujours plus.
Les compétences sont aussi diverses et variées que les univers auxquels le système s’applique. On pourra retrouver du Magnétisme dans Action Movie World ou l’attribut Zarb pour Monster of the Week. Les Archétypes sont généralement un peu caricaturaux et laissent une bonne place à l’exagération.
Mais l’Apocalypse c’est aussi de l’action ! Enfin, en l’occurrence, des Actions. Eh oui, contrairement à de nombreux jeux de rôle, ici les personnages font avancer les scènes en utilisant tout un panel d’Actions qu’ils peuvent entreprendre. Ainsi, un joueur se retrouvant face à un mur lui bloquant le passage pourra décider d’utiliser l’action « Escalader » (en poussant avec les jambes, c’est important) qui fera appel à une compétence spécifique. Ce qui est intéressant, c'est qu’on considère que l’Action est forcément engagée et que le résultat du test sert surtout à savoir le degré de réussite de l’escalade. Le mur sera donc escaladé quoi qu’il arrive, mais les conséquences seront plus ou moins désastreuses (On avait bien dit qu’il fallait pousser avec les jambes).
Dans le cas d’une réussite, le joueur peut décrire lui-même son exploit, avec toute la fierté qu’il en retire. En revanche, si c’est un échec, il revient alors au MJ de récupérer la main. Il dispose dès lors d’une série d’Actions, ou de Manœuvres comme dans The Sprawl, pour mettre les joueurs en difficulté.
Ainsi, notre escaladeur pourrait dégringoler du mur et atterrir directement dans une mare de crocodiles (Ou d’alligators, tout dépend du pays où se situe l’action) et se retrouver ainsi dans une situation critique.
Ces interventions ponctuelles du Meneur peuvent survenir également lorsque l’action retombe ou dans les moments cruciaux du récit, afin que la partie se déroule avec le moins de temps morts possibles.
Un système coopératif et (presque) libre de droit
Pour conclure, le système Apocalypse se veut coopératif, autant dans la construction de l’univers que dans le récit au sein de celui-ci. Si le système n’est pas à proprement parler libre de droit, il semble que l’auteur soit plutôt ouvert à son utilisation, pour peu que vous vous fendiez d’un petit mail à son attention au préalable. Et ça, c’est plutôt cool !