À l’occasion de la sortie du film Loups-Garous, adapté du célèbre jeu de société Les Loups-Garous de Thiercelieux, Netflix organisait une avant-première ce samedi 19 octobre à Strasbourg. On a eu la chance d’y être convié. Notre soirée et notre avis sur le film, on vous raconte tout !
Loups-Garous est disponible sur Netflix à partir du 23 octobre.
Loups-garous party à Strasbourg
Rue des Francs-Bourgeois, 19h09, une file d’attente se dessine au loin devant le Vox. Pas de doute, il se passe bien quelque chose d’inhabituel ce soir dans cette rue passante de l’hyper-centre de Strasbourg. L’avant-première des Loups-Garous n’est qu’à 20h, mais les spectateurs s’agglutinent déjà dans l’espoir de se procurer les meilleures places.
J’avance en direction du cinéma, comme aimanté par la foule, où quelques personnes vêtues en habits du 15e siècle campent devant l’entrée. Ça donne le ton, et l’ambiance qui s’en dégage me plonge immédiatement dans l’atmosphère du film.
La file est interminable, mais pas le choix, il va falloir s’armer de patience avant d’être plongé dans le noir pour profiter du spectacle. Je remonte la queue, heureusement, mon collègue Max, fraîchement arrivé, est déjà présent en fin de peloton. Je me glisse dans la file, c’est toujours quelques mètres de gagnés.
En bonne compagnie, l’attente passe finalement assez vite et nous nous retrouvons rapidement devant une hôtesse qui nous met un chouette bracelet Netflix. Ce n’est pas grand-chose, mais ça fera un petit souvenir. Et ça renforce le sentiment de vivre une expérience exclusive. Ils sont forts chez Netflix !
On s’empresse de monter les marches jusqu’au troisième étage. Nous poussons les portes de la salle et sommes accueillis par l’affiche du film projeté sur l’écran, qui capte toute notre attention. L’excitation monte ! On trouve nos places et on s’enfonce dans nos sièges. Plus que quelques minutes à patienter. Et pour cela, l’organisation a fait les choses bien, puisque deux animations - une danse du 15e siècle exécutée par quatre danseurs, et surtout, une incroyable interprétation médiévale d’Allumer le feu jouée par des musiciens dotés d’instruments d’époque - nous régalent les yeux et les oreilles.
Mais, ça y est, c’est l’heure du film ! Enfin presque, puisque deux personnes montent sur scène. Deux têtes bien connues des amateurs de jeux de société : Philippe des Pallières et Hervé Marly, les co-auteurs des Loups-Garous de Thiercelieux, accompagnés du réalisateur du film, François Uzan. Puis, vient le tour du casting des Loups-Garous d’entrer en scène. Tout le monde est présent ou presque : Jean Reno, Frank Dubosc, Suzanne Clément et les trois enfants et ados du film, Lisa Do Couto Teixeira, Alizee Caugnies et Raphaël Romand. Après quelques questions, l’équipe s’efface au profit du film. Place au spectacle !
C’est la nuit, tout le village s’endort…
Ou plutôt, les lumières s’éteignent !
Forcément, quand on va voir un film adapté d’un jeu de société, les attentes sont là. Pas en termes de qualité du film, mais au niveau de l’adaptation elle-même. Comment porter un jeu à l’écran et en faire un spectacle qui plaira au plus grand nombre ? Toute la difficulté de l’exercice réside dans cette question. Interrogé sur le sujet, le réalisateur François Uzan confia que le but du film était d'en faire un film d’aventure familial qui pourrait être aimé aussi bien par un amateur des Loups-Garous de Thiercelieux que par une personne n’ayant jamais entendu parler du jeu. Et surtout, le film ne devait pas trahir l’esprit du jeu !
Et de ce côté-là, l’essai est transformé !
Loups-Garous est un film familial où chaque spectateur peut apprécier le spectacle à son niveau. On sent que le film a bénéficié des moyens à la hauteur de ses ambitions. Le casting est 5 étoiles, les décors sont grandioses et les effets spéciaux sont vraiment “haut de gamme” - pour ce dernier point, on y reviendra. Et surtout, il n’est nullement indispensable d’avoir joué au jeu pour apprécier le film. Le jeu étant finalement qu’un prétexte pour raconter une aventure vécue pour une famille qui attire tout de suite la sympathie.
Mais si vous connaissez le jeu, vous vous amuserez à rechercher les cohérences, et parfois les incohérences, avec les règles du jeu. J'entends encore Max me dire : "Bah non, la sorcière ne peut pas faire ça dans le jeu !"
Pour ma part, j’ai vraiment apprécié la façon dont les personnages du jeu (Cupidon, le chasseur, la petite fille, la voyante, la sorcière, le capitaine et le voleur) trouvent leur place dans le film. Et certaines trouvailles liées aux pouvoirs de ces personnages spéciaux sont habiles et contribuent à faire avancer l’intrigue. Je pense notamment rôle du voleur et à celui de la petite fille dont les capacités uniques sont utilisées pour débusquer les fameux loups-garous.
Les loups-garous, véritables vedettes du film
Sans offenser Jean Reno et consorts, les loups-garous sont bel et bien les têtes d'affiche de cette adaptation. Personnages centraux dans le jeu, les loups-garous le sont tout autant dans le film. Évidemment, il n’y a pas de chasse aux loups-garous, s’il n’y a pas de… loups-garous. La réussite entièrement de cet ambitieux projet reposait sur la réalisation de ces quatre créatures nocturnes.
Eh bien, là encore, les équipes du film ont relevé le défi en proposant des bêtes plus vraies que nature. Et le résultat est bluffant ! Pour la petite histoire, les producteurs ont souhaité tourner le dos à la VFX, ces effets visuels numériques ajoutés en post-production, en créant des créatures de toutes pièces et interprétées par des comédiens-performeurs. Le producteur de Radar Films, Clément Miserez, a justifié ce choix :
“Avoir des créatures de plus de deux mètres de haut face à soi permet de créer plus facilement des émotions, de la comédie, et de jouer plus aisément avec des peurs ancestrales, qu’on peut ressentir plus facilement avec du tangible qu’avec du virtuel.”
Un challenge artistique qu’a relevé avec brio l’Atelier 69, en charge de la conception des grosses bêtes poilues.
Si la fabrication de la structure des loups-garous a été une prouesse, la conception des têtes avait aussi son lot de défis. Chacune d’entre elles comporte vingt moteurs pilotables à distance pour activer les expressions faciales - mâchoires, lèvres, nez, yeux et paupières, arcades sourcilières, pommettes et oreilles - et pesait environ deux kilos pour être parfaitement tolérée par les acteurs.
Enfin, un travail minutieux a été opéré sur le pelage des loups-garous où des poils de yak furent cousus un à un par une dizaine de perruquiers sur des combinaisons en lycra, sous la direction de la spécialiste bulgare, Sarolta Vegh, qui a notamment travaillé sur Pauvres Créatures.
Un travail titanesque !
Et à l’écran, ça marche super bien ! Les créatures sont impressionnantes, terrifiantes, mais pas trop (ça doit rester un film familial), et ont cet air étrange de réellement évoluer dans le décor. Un charme à l’ancienne qui ravira les amateurs d’animatronique. Je vous mets au défi de ne pas frémir à la vue de la première apparition d’un loup-garou dans le film.
En définitive, Loups-Garous est un film familial et divertissant dans lequel les joueurs du célèbre jeu de société se retrouveront. À en croire les réactions du public, venu nombreux, l’œuvre de François Uzan a touché sa cible et a rempli pleinement sa fonction : se divertir en famille ou entre amis. La soirée organisée autour de l’avant-première a rendu l’événement très agréable. Et que dire que la (presque) pleine lune qui nous accueillit à la sortie de la séance ? Timing parfait ! Ils sont forts chez Netflix !
