À l’occasion de la sortie de Space Aztecs, le dernier jeu du studio Lumberjacks, Antoine Roffe et Xavier Avril nous ont rendu une petite visite dans nos quartiers, à Strasbourg. Ils nous présentent leur jeu en détail et en profitent pour nous teaser sur leurs futurs titres prévus pour l’année 2023. De quoi nous mettre l’eau à la bouche…
Philibert : Salut, pouvez-vous vous présenter ?
Xavier : Je vous présente Antoine Roffe, le bûcheron en chef de chez Lumberjacks Studio, maison d'édition de jeux de société de bonne facture.
Antoine : Et moi je vous présente Xavier Avril, plus communément appelé Blue Jack, puisqu’il travaille maintenant à la fois chez Lumberjacks et chez Blue Cocker. Chez nous, il est responsable de tout ce qui est communication et événementiel.
Philibert : Quels sont vos plus grands succès ?
Xavier : Parmi nos jeux, on peut citer La Petite Mort…
Antoine : Le premier vrai gros succès de Lumberjacks. C’était d’ailleurs un jeu franco-français, car il était issu de la BD du même nom de Davy Mourier.
Xavier : Karmaka a aussi marqué les esprits. Trek 12 Himalaya et Trek 12 Amazonie sont des jeux qui ont très bien fonctionné dans notre gamme de jeux de Bruno Catala et Corentin Lebrat. Et puis, on est peut-être un peu reconnu dans les boutiques pour notre gamme Coffee Break, avec des jeux comme Magic Rabbit et Oh my brain, pour ne pas tous les citer.
Philibert : Parlez-nous de Space Aztecs, votre dernière sortie…
Xavier : Space Aztecs est un nouveau jeu de la gamme Coffee Break, mais qui n’est plus tout à fait la gamme Coffee Break…
Antoine : Oui, c'est un autre format puisqu'on a changé le boîtage. La boîte est exactement de la même taille, mais on a dû changer le boîtage parce que tout a augmenté en termes de coût, de transport, etc.
Xavier : C'est un jeu de Romaric Galonnier, c'est important de le préciser. Et c'est illustré par Maxime Morin. Avant de parler du principe, voici le pitch : on est des dirigeantes et des dirigeants de cités aztèques, au Mexique donc. Et on va devoir protéger nos habitants des attaques de soucoupes volantes.
En termes de jeu, comment ça va passer ? On a un magnifique cadran solaire avec des tuiles et un paquet de cartes. Dans ce paquet, on va trouver quatre types de cartes : des cartes Temple, des cartes Habitant, des cartes Codex et des cartes Soucoupe volante. Les fonds de cartes sont de différentes couleurs, en dehors des cartes Codex qui sont toutes identiques. Il y a quatre familles de cartes, les roses, les bleues, les vertes et les jaunes. Et dans chaque famille, il y a 10 habitants, 3 temples et 3 soucoupes volantes. Le but est de jouer ces différentes cartes pour marquer des points et/où pour embêter vos adversaires.
Comment se passe un tour de jeu ? C’est hyper simple ! Le fameux gros paquet de cartes va être réparti à parts égales en 8 paquets qu'on va recouvrir avec les tuiles correspondant à des symboles. Une fois que chaque joueur a son paquet, on va consulter les cartes et en prendre une pour soi. Puis, on repose son paquet. Ce qui fait que chaque paquet n'a pu être pris qu’une fois dans le tour. On annonce ensuite l'heure indiquée sur la carte. La plus matinale, à savoir la plus proche de zéro, récupère le jeton et pose sa carte en premier. Puis, on joue dans le sens des aiguilles d'une montre.
Quand on pose un habitant dans notre cité, on espère qu'il ne va pas se faire enlever. Si on joue un temple, on va pouvoir réunir tous les habitants de sa cité de la même couleur que le temple. Ces derniers seront protégés et ne pourront plus être attaqués par les soucoupes volantes. Quand on joue une soucoupe, on a le droit de piquer une carte de la couleur de sa soucoupe à chacun de ses adversaires. Les cartes ainsi dérobées seront placées sous la soucoupe et rapporteront un point à la fin de la partie. Mais ça va aussi drôlement embêter les autres en gênant ou cassant leurs stratégies.
Xavier : C’est un jeu où l’on va être sur du draft, mais un draft qui va être…
Antoine : En Simultané…
Xavier : Oui, en simultané, parce qu'on prend tous son paquet en même temps. Et c’est aussi un jeu qui va se construire dans le temps. Je vais construire mon village au fur et à mesure de la partie.
C'est très opportuniste, parce que quand on se fait piquer une carte, on peut sauter sur une autre stratégie.
Et il y a un peu de mémoire aussi, parce qu'on va essayer de se rappeler dans quel paquet on avait vu la carte qui marcherait bien à ce moment-là de la partie.
Et mine de rien, il y a pas mal de fils stratégiques à tirer parce qu’entre les différentes familles de cartes qui ne scorent pas de la même manière et les cartes Codex qui apportent une manière particulière de marquer des points, il faudra alors bien choisir sa stratégie pour construire sa cité. Ainsi, on peut, soit choisir beaucoup de temples, soit être très pacifique et laisser les autres envoyer les soucoupes à sa place pour marquer des points. Ça ouvre plein de pistes différentes. Et puis, c'est vraiment le jeu qu'on peut jouer à la légère. Ou bien jouer en essayant de tomber sur des cartes précises en élaborant une stratégie plus poussée.
Philibert : Quelles sont vos sorties pour l’année 2023 ?
Antoine : L'année prochaine, nous sortons trois jeux.
Le premier est Lumen de Bruno Cathala et Corentin Lebrat et illustré par Vincent Dutrait. C'est un jeu expert pour deux joueurs avec une petite dose de Role-and-Write et beaucoup de conquêtes et de contrôles de territoire.
On avons aussi Fucking Dilem, un jeu d'ambiance vraiment foutraque de Théo Rivière et Corentin Lebrat, illustré par Maxime Morin et Manu Gorobeï. L'idée était de faire un vrai jeu d'ambiance, mais sans tomber dans le “caca boudin” et se marrer quand même. On voulait un jeu qui génère un débat, une proposition. Avec Fucking Dilem, c'est clairement d’avoir une proposition et pas juste de rigoler parce qu’il est écrit sur la carte “caca boudin”. Ça va plus loin que ça. Chaque fois qu'on pose un dilemme, il y a souvent un débat qui se crée autour de la table avec tout le monde.
Et pour finir, le troisième projet est The A.R.T. Project, un jeu de Florian Sirieix et Benoit Turpin, illustré par Vincent Dutret. Pour des joueurs de 10 ans et plus. Le jeu sortira très certainement pour Essen 2023. C’est un jeu coopératif pour 1 à 6 joueurs, dans lequel on joue une équipe revisitée de Monument Men, mais plutôt dans les années 80 ou 90. Les joueurs doivent essayer de récupérer ensemble des œuvres d’art dans différents lieux de la planète. Il y a 6 plateaux de lieux différents. Les règles restent identiques pour chacun des plateaux, avec quelques petites variations pour auront pour effet d’augmenter la difficulté.
Xavier : Quand on sort du jeu, on a vraiment l’impression d’avoir vécu une histoire. Il n’y a pas de timer, mais on est constamment dans le speed. Pour moi, c’est Indiana Jones, le troisième. On a exactement cette ambiance. On va aller dans plein d’endroits de la planète et où il se passe toujours des trucs. Le jeu raconte un récit et la sensation de jeu est top de ce point de vue.
Antoine : Et puis visuellement parlant, avec Vincent Dutrait, on est parti sur quelque chose de très original. Autant il y a la patte de Vincent Dutrait, autant on avait envie de se faire plaisir sur ce projet-là.
Philibert : Un mot de la fin ?
Xavier : À table !