De passage à Strasbourg, Gaëlle Buecheler, responsable ventes et marketing chez Bragelonne Games, nous a fait la joie de nous faire un petit coucou. L’occasion de nous raconter la genèse de Bragelonne Games et ses débuts dans le monde du jeu de plateau et de nous pitcher les prochains titres de la maison d’édition parisienne.
Philibert : Salut Gaëlle, peux-tu te présenter et nous dire comment tu es arrivée chez Bragelonne ?
Gaëlle : Je suis Gaëlle Buecheler. Bragelonne est une société que je connaissais depuis longtemps. J'ai toujours aimé la fantaisie et la science-fiction, donc forcément, je suis lectrice de Bragelonne depuis plus de 20 ans, enfin quasiment depuis qu'ils existent. Je travaillais chez Don’t Panic Games, ce qui m’a permis de rencontrer Sébastien Célerin, le responsable d’édition chez Bragelonne. Quand il m’a proposé de les rejoindre, j’ai sauté sur l’occasion.
Philibert : Peux-tu nous raconter la naissance de Bragelonne Games ?
Gaëlle : Les fondateurs de Bragelonne ont tous officié dans leur jeunesse dans l'univers du jeu de rôle, etc. Initialement, la société avait cet ADN rôliste et publiait un ou deux jeux par an qu’on retrouvait dans les librairies, puisque c'est là qu'il y a les livres. Mais ils avaient envie depuis longtemps de faire du jeu de plateau qu'on trouve en boutique de jeux. Et c’est de cette envie de créer un label de jeux qu’est né Bragelonne Games. D’ailleurs, c'est devenu plus qu'un label, parce qu'à l’heure actuelle, c'est une société à part entière.
Philibert : Quels ont été les premiers titres de Bragelonne Games ?
Gaëlle : Bragelonne Games a sorti la collection For the Story qui est une collection de jeux narratifs. On a commencé avec le titre Pour la Reine et ont suivi deux autres titres qui sont Donjons & Siphons et Rituels. Le concept de For the Story est de faire du jeu narratif, proche du jeu de rôle, mais avec une simplicité qui est celle d'un party game. Vous allez vous mettre autour d'une table ou dans un canapé et piochez des cartes sur lesquelles il y a des questions. À tour de rôle, les joueurs vont piocher une carte, lire la question à voix haute et y répondre. L'histoire et leur personnage vont se créer au fur et à mesure de l'apparition des cartes et des différentes réponses.
Les deux prochains titres seront Le Casse de Trop et Audimat. La gamme va continuer à être alimentée à raison d’environ deux jeux par an. Ce seront des jeux accessibles et fun. Donc forcément, quand on en a essayé un et qu'on a un affect avec la mécanique, on a envie de découvrir d'autres histoires.
Philibert : Quels sont vos prochains jeu édités ?
Gaëlle : Le prochain jeu qui arrive est Pantacle, un bon jeu de cultistes. Votre but sera d'allumer les cinq flammes du pentacle. Le premier sorcier qui y parvient pourra invoquer le démon. Mais ça, c'est à vous de le décider. C'est un jeu dans lequel il y aura une course entre les joueurs. Le premier remportera la partie. Mais pour ça, il devra amasser des ressources, qui sont de l'influence qui vont vous permettre d'acquérir des adeptes que vous sacrifierez pour allumer les flammes. Pour acquérir ces ressources, vous allez avoir plusieurs options. Tous les joueurs ont des cartes en main qui sont les gardiens du pentacle et ces cartes vous permettront de faire des combinaisons pour contrer les actions du joueur actif. Quand vous jouez, vous décidez de faire certaines actions et les joueurs autour de la table tenteront de contrer. Pas mal de choses vont se passer durant un tour de jeu. C'est un jeu qui va se jouer tout en contre et assez original dans son design. On est allé à fond dans le côté “pentacle” et “heavy metal”. Et pour ça, on a fait appel à un duo d'illustrateurs qu'on aime beaucoup qui s'appelle Fortifem et qui est spécialisé dans tout ce qui est illustration “metal”. Ils ont notamment fait des affiches du Hellfest et des affiches pour Rammstein.
On a également lancé un tarot autour de Cthulhu l'année dernière sur Kickstarter et qui est en train d'arriver. Et c’est aussi Fortifem qui s’était chargé des illustrations. Il s’agit d’un jeu de cartes sous le format vénitien, qui est tarot d'origine. Il se jouait en 1400 et des brouettes à Venise. C'est du tarot divinatoire. Vous pouvez jouer au tarot avec, mais comme ce sont des grandes cartes, il est plus adapté pour la divination.
Philibert : Peux-tu nous parler de Captains' War ?
Gaëlle : Nous allons avoir Captains' War, un Roll & Write avec des interactions. Une fois que vous avez composé votre équipage de pirates, votre but sera d’attaquer les autres joueurs sur les mers et de leur mettre un peu la misère. Vous allez avoir plusieurs choses à faire, comme chercher des ressources grâce aux dés, évidemment, puisque c'est un Roll & Write. Grâce à ces super beaux dés, vous allez pouvoir obtenir des ressources différentes comme de l'or et des guerriers ou faire évoluer votre capitaine et/ou votre bateau. Par exemple, pour votre capitaine, vous allez pouvoir lui acheter un perroquet, un chapeau, un crochet et une jambe de bois. Avec ces évolutions, vous augmenterez vos attributs de pirates, qui vous rapporteront des points en fin de partie. Mais vous allez aussi pouvoir utiliser l'or gagné pour acquérir des guerriers qui complèteront votre équipage. Ce qui vous sera très utile pour attaquer vos adversaires. Il y a un côté interaction très présent.
Philibert : Une dernière sortie de prévu ?
Gaëlle : Et le dernier jeu, mais pas des moindres, Ratapolis, un jeu de Julien Griffon. Dans ce jeu compétitif, chaque joueur aura un gang de rats sous ses ordres. Au début, tous les rats vivent paisiblement. Sauf que les humains ont décidé de se débarrasser de vous en lâchant les chats. La ville se construit sous la forme d'un plateau amovible et flexible, constitué par des tuiles qui s’ajouteront ou s’enlèveront en fonction des attaques de chats. Au fur et à mesure, des quartiers vont disparaître, il va y avoir de plus en plus de trous et tous les joueurs vont être obligés de déplacer leurs rats pour essayer d'en sauver un maximum. Il faudra donc bien gérer le stress et les prises de risques. Visuellement, c'est super de voir la ville évoluer sous nos yeux. Ratapolis est un jeu de stratégie et de programmation. Pourquoi de programmation ? Parce qu’à chaque tour, les joueurs devront écrire derrière leur petit paravent les actions qu’ils feront durant leur tour. Ils pourront par exemple bouger un ou plusieurs rats ou attaquer leurs adversaires. Certains quartiers sont plus petits que d'autres et pour se faire de la place, il faudra donc parfois enlever la concurrence. Voilà, c'est aussi un jeu dans lequel il y aura pleins de petits coups bas et où vous allez encore vous faire des amis.