Chez Philibert, nous sommes fiers de compter des partenaires animés par une flamme intarissable pour la chose ludique. À travers leurs différents contenus, chacun de ces passionnés contribuent à rendre notre écosystème toujours plus vivant et attrayant. Pour leur rendre hommage, nous vous proposons de découvrir les personnes qui se cachent derrière ces plateformes à travers notre série d’interviews “5 Questions à…” Ce mois-ci, nous avons eu le bonheur d’échanger avec Amélie du site Le Meeple Jaune.
Philibert : Peux-tu te présenter et nous dire ce que tu fais dans le milieu ludique et dans la vie ?
Amélie : Bonjour à tous, je suis Amélie, alias Le Meeple Jaune. Je suis professeur d’EPS dans la “vraie” vie et installée au cœur des volcans d’Auvergne. Avant de faire jouer les autres, de par mon métier, j’ai été pongiste de haut niveau. Bercée par les jeux de plateau dans mon enfance, puis passée aux jeux vidéo à l’adolescence, le jeu sous toutes ses formes ne m’a jamais quitté. Il est le lien ininterrompu de ma vie. Aujourd’hui, en plus de mon activité sur le blog, j’écris avec un plaisir immense pour le magazine Plato, lorsque je ne suis pas en vadrouille, à la découverte d’autres modes de vie et de paysages différents.
Philibert : Peux-tu nous raconter l’histoire du Meeple Jaune ?
Amélie : J’ai eu de très gros ennuis de santé fin 2019, avec deux ans d’arrêt forcé et de reconstruction morale et physique. Souhaitant faire quelque chose de ce temps et transformer le négatif en positif, j’ai créé Le Meeple Jaune de mes petites mains rageuses et inexpérimentées. Il a été une vraie bouée de sauvetage, m’a permis de me retrouver, de m’évader, de me projeter et porte plus que jamais mon histoire. En conséquence, je tiens à tout faire moi-même. Ce blog conjugue ma passion pour les jeux de société, l’écriture et la photographie et me permet d’officialiser les conseils que je promulgue régulièrement à mes amis. Jouant toujours en jaune, son nom m’est venu spontanément, sans réflexion préalable, presque sous forme de boutade. Une amie infographiste, très éloignée du monde du jeu, a créé pour moi le logo, qu’elle envisageait comme un « Œil-pion », témoin d’un regard sur les jeux de société. La machine, très artisanale, était lancée, avec tous les mauvais jeux de mots qui vont avec !
Philibert : Sur ton blog, tu as pris le parti de ne parler que des jeux. Pourquoi ce choix et qu’est-ce qui déclenche ton envie de chroniquer tel ou tel titre ?
Amélie : En réalité, j’ai créé le blog que j’aurais aimé lire à l’époque où j’essayais de rattraper mon retard sur le milieu ludique. Les conclusions et les avis des auteurs d’articles m’intéressaient beaucoup plus que l’actualité, les proses philosophiques ou les tableaux statistiques de parties… De ce fait, mes chroniques s’attachent davantage aux sensations et aux émotions que procurent les jeux. Aussi, je fais ce que je sais faire. Je n’aurais absolument aucune compétence ni légitimité à “ramener ma fraise” sur l’histoire ludique de 1920 à nos jours ! Par contre, quelques retours m’avaient laissé envisager que mon point de vue sur tel ou tel titre pouvait apparaître intéressant. Mais surtout, je fais ce que j’aime et c’est en suivant cette règle que je choisis les jeux de mes chroniques. Écrire prend beaucoup de temps, tout comme le travail en amont : prospection de sorties à venir, lecture de règles, parties, photographies, communication… C’est avant tout le jeu qui motive ces efforts qui doivent obligatoirement être agréables pour poursuivre le chemin.
Philibert : Peux-tu nous en dire plus sur ton “label jaune” ? Quelles qualités doit avoir un jeu pour décrocher ce label ?
Amélie : Le Label Jaune a été créé quelques mois après l’ouverture du blog, dans un souci de mettre facilement en évidence les jeux qui m’ont réellement procuré du plaisir. Cette distinction est très subjective, et ne repose sur aucun critère prédéfini. Le sentiment final sur un jeu étant tellement dépendant de facteurs extérieurs et/ou très personnels, je souhaitais absolument éviter toute notation arbitraire tout en mettant un coup de projecteur sur les titres qui, selon mon point de vue, méritent davantage d’attention. Le “Label Jaune” peut parfois s’appuyer sur une singularité ou symboliser mes goûts personnels. C’est aux lecteurs de lire entre mes lignes !
Philibert : Quel est ton premier souvenir ludique ?
Amélie : Habitant à Paris pendant les attentats de 2015, et traumatisée, ma meilleure amie cherchait un jeu de société à offrir à son copain pour son anniversaire dans l’espoir de le décrocher légèrement du jeu vidéo et de retrouver convivialité dans un refuge sécurisé. Nous sommes allées ensemble acheter 7 Wonders sur les conseils d’une autre amie. La soirée de découverte fut un véritable coup de tonnerre ! Nous avons enchaîné les parties jusqu’à quatre heures du matin sans décrocher. Le lendemain, j’ai passé l’entièreté de mon dimanche à me renseigner sur ce monde que j’avais laissé de côté. Trois jours après, nous faisions la tournée des boutiques ludiques parisiennes. Il était déjà trop tard, j’étais tombée dans le chaudron magique ludique !
Philibert : Et enfin, peux-tu nous donner ton TOP 5 (subjectif) des meilleurs jeux de tous les temps ?
Amélie : Fichtre ! Alors, je ne sais pas si ce sont mes meilleurs jeux de tous les temps, mais peut-être davantage ceux qui tiennent une place à part dans mon cœur.
Évidemment 7 Wonders pour l’histoire et le démarrage de tout.
Les Aventuriers du Rail, intemporel, intergénérationnel, m’a permis de “convertir” ma famille, mes collègues et mes amis à cette passion. Ils constituent d’ailleurs mon équipe très éclectique de “testeurs” et sont pour la plupart éloignés du monde ludique, ce que je trouve très intéressant et enrichissant.
Je suis très fan d’Endeavor et de Libertalia dans des registres différents.
Pour le dernier, je dirais Agricola qui propose la même frustration que l’exercice que vous me demandez !