Avec son thème marin omniprésent et son sac robuste et pratique, Littoral est le compagnon parfait de vos vacances (même si vous partez à la montagne). Mais connaissez-vous l’histoire qui se cache derrière cette boîte qui sent bon le sable chaud ? Non, alors découvrez les coulisses du jeu à travers 10 anecdotes à connaître absolument.
1. Auteur de jeu ET programmeur chez Ubisoft
Bryan Burgoyne n’est pas game designer à temps plein. Dans la vie, l’auteur de Littoral est Programmateur Animation chez Ubisoft à Montréal. Il a également travaillé dans le domaine de la photonique et concevait des lasers à fibre optique. Comme il le dit lui-même, il est animé par l’amour de la conception de choses diverses et variées :
“J’aime beaucoup le design en général, que ce soit, du design de lasers, de systèmes d’animations ou de jeux de société. C’est un grand plaisir de résoudre les problèmes de design !”
Des compétences techniques loin d’être inutiles, puisque pour équilibrer les différents jetons de Littoral, Bryan a dû créer un petit programme pour simuler des centaines de milliers de parties.
2. Une longue genèse
Bien qu’étant minimaliste, Littoral fait partie des jeux ayant une longue, très loooongue, période de gestation. L’idée fondatrice du jeu a germé dans la tête de Bryan, il y a 10 ans, en 2014, avec l’envie de concevoir un jeu qui reposerait sur du matériel circulaire, comme se souvient l’auteur :
“Je trouvais que les jeux de société étaient très rectangulaires (plateaux, tuiles, cartes) et je voulais faire un jeu avec des cercles, pour des raisons surtout esthétiques. J’ai fait toutes sortes de prototypes, avec des tuiles circulaires qui pouvaient être retournées, mais rien qui ne fonctionnait à mon goût. J’y revenais à l’occasion, entre d’autres protos, mais il manquait toujours quelque chose…”
3. Eurêka aux Îles-de-la-Madeleine
Finalement, l’étincelle créatrice est survenue en vacances en 2021, peut-être, à un moment où Bryan s’y attendait le moins :
“La première incarnation de Littoral m’est venue quand j’étais en vacances aux Îles-de-la-Madeleine, un archipel du Québec dans l’Atlantique. Je me promenais sur une de ces nombreuses plages avec ma conjointe et je me disais que ce serait vraiment bien de pouvoir jouer à un jeu. Il vente fort aux Îles et très peu de jeux y sont jouables. Je me suis dit que ça serait cool d’avoir un jeu de vacances où on ne se prend pas trop la tête. C’est là que ça m’a frappé, les cercles devraient être des jetons poker dans un sac !”
4. Un jeu tout-terrain, l’ADN de Littoral
Inspiré par la plage, Littoral a été créé dès le départ pour devenir le compagnon parfait de vos vacances. Joël Gagnon, chef de projet chez Randolph se rappelle du potentiel du jeu :
“C'était l'intention de l'auteur dès le départ de faire un jeu de plage qui se joue à la plage. En tant qu’éditeur, j’ai bien aimé cette promesse-là parce que je vais souvent à la plage et je trouve toujours que les jeux ne sont pas super adaptés à cet environnement. J'y voyais donc un réel potentiel. [...] C'est l'élément le plus intéressant qu’on voulait vraiment explorer. On a réussi à tenir cette promesse jusqu’à la fin et on a créé un jeu qui est adapté pour jouer dehors !”
Concernant l’ADN du jeu et sa mécanique accessible parfaitement adaptée pour les vacances, Bryan ajoute :
“Je voulais faire un jeu léger, facile à jouer et installer, pas trop compliqué à apprendre, mais avec suffisamment de complexité pour que les parties soient différentes les unes des autres. Un jeu avec du hasard pour que tous puissent y jouer et gagner, mais avec assez d’habileté pour apprendre à mieux jouer. Un jeu relax, avec des rebondissements, dans un format… surprenant. Le thème s’inspire de la faune et de la flore des Îles, mais à changer un peu en cours de développement.”
5. Le Bout du Banc, premier nom du jeu
Un jeu spécialement conçu pour la plage qui se nomme Littoral… Bon sang, mais bien sûr ! Pourtant, le jeu n’a pas toujours porté ce doux nom poétique. À ses débuts, le jeu s'appelait “Le Bout du Banc”, en référence à la plage des Îles-de-la-Madeleine, où se baladait l’auteur quand il a eu l'idée du jeu. Puis, au moment de son développement chez l’éditeur, le jeu s’appelait simplement “Le Jeu de Plage”, jusqu’au moment où Joël Gagnon tomba sur le mot “Littoral”. Le chef de projet explique sa trouvaille :
“J'avais l'impression que ça donnait tout l'esprit poétique que ce jeu-là veut nous montrer.”
6. Vous voulez tester un dernier jeu ?
La rencontre entre Randolph et Bryan eut lieu au ProtoFest, un événement qui se tient à Sainte-Julie, non loin de Longueuil, au sud de Montréal. Alors que l’auteur s’y était rendu pour faire tester le jeu et recueillir des critiques auprès du public et des autres designers, il tomba par hasard sur Jöel Gagnon, qu’il connaissait déjà, et Catherine Parent, responsable de projet chez Randolph. Joël se rappelle du jour où il découvrit le jeu :
“Nous sommes allés au ProtoFest, un événement en plein essor sur la rive-sud de Montréal, qui regroupe environ une quarantaine d'auteurs à chaque fois. À la fin de la journée, Bryan, l'auteur du jeu, nous demande, « Hey, avez-vous 15 minutes pour tester un dernier jeu ? » Je suis toujours partant pour un dernier jeu, donc on s'est installé pour jouer.”
À la fin de la partie, trouvant le jeu “très intrigant, très élégant”, Joël demanda alors de repartir avec le seul prototype du jeu afin de pousser plus loin la découverte dans les locaux de Randolph.
Une sacrée aubaine pour Bryan qui ne cherchait pas d’éditeur à ce moment et n’avait même pas écrit les règles.
7. À la recherche du matériel parfait
Littoral marque les esprits en raison de la simplicité de ses règles et de son matériel. Pour autant, le jeu fit des nœuds au(x) cerveau(x) de l’équipe en charge de son développement, qui buta sur un problème de taille lié aux composantes du jeu, comme nous raconte le chef de projet :
“Ça a été compliqué d'arriver au matériel parfait. On a exploré le plastique, le carton, on a exploré différentes palettes de couleurs, et bien que le bois ait été le choix final, on a eu quelques soucis. La grandeur et l’épaisseur des jetons ont demandé plusieurs tests, de même que de trouver la façon optimale d’imprimer en gardant le maximum de détails. Cette exploration-là nous a pris une bonne année, juste en essais et erreurs avec les fabricants pour trouver le fameux jeton idéal.”
8. Du lourd, du très très lourd !
Le premier prototype du jeu était constitué avec des jetons poker professionnels. S'ils avaient un toucher agréable pour les joueurs au moment de les tirer du sac, ils rendaient le jeu très lourd. Ce qui n’aidait pas le jeu à être facilement transportable pour la plage. Fort heureusement, le Randolph se creusa les méninges pour y remédier.
9. Les illustrations maison
Les illustrations de Littoral ont été signées par Fanny Saulnier, graphique chez Randolph, qui a aussi travaillé sur d’autres jeux de l’éditeur, comme Romi Rami et Now!.
“Elle s'est gentiment offerte pour faire les illustrations du jeu après être, elle aussi, tombée en amour avec le jeu. On l'a laissée explorer toutes sortes de déclinaisons pour qu'elle puisse trouver le style parfait en adéquation avec le jeu. On est hyper content du résultat final”, commente Joël.
Même si recourir à un graphiste salarié pas n’est pas la norme dans le milieu du jeu de société, Littoral partage cette caractéristique avec Harmonies et Trio, tous deux illustrés par des artistes maison, respectivement Laura Michaud chez Cocktail Games et Maëva da Silva chez Libellud.
10. À chacun son proto !
Pendant le développement de Littoral, plusieurs prototypes du jeu ont dû être fabriqués, car tous les membres de l'équipe, chez Randolph et Le Scorpion Masqué, voulaient avoir un exemplaire pour partir en vacances. L’occasion de recueillir, à la fin de l’été, une collection de photos de tout le monde en train de jouer un peu partout. Un signe du brio de Littoral ? Assurément !
