Une plongée dans le commerce international du XIXème
Comme son nom l’indique, nous allons être à la tête d’une compagnie maritime du XIXème siècle, chargée des échanges commerciaux entre l’Occident et l’Orient plus ou moins extrême. Du thé, des épices, du café et de la soie; avec du boursicotage et l’utilisation de navires, plus ou moins rapides, plus ou moins gros qui évolueront en fonction de votre avancée dans les périodes de l’histoire.
Affrétez-les dans un des comptoirs de l’Asie du Sud et du Sud-Est et vendez le tout à votre retour à Londres. Et bien sûr, en tenant compte de la fluctuation des marchés.
5 manches ; 6 phases par manche
Le jeu est découpé en 5 manches, scindées en 6 phases, et propose des mécaniques éloignées les unes des autres mais pour servir un thème et un objectif clair : celui de développer au mieux sa compagnie. Du placement d’ouvrier, achat et vente d’actions, un marché d’achat et un autre de vente de ressources, de la course aux ressources avec une dose de bluff lors de l’envoi de nos navires de commerce.
Dans ce jeu de Pascal Ribrault, illustré par Guillaume Tavernier, édité par Atalia, destiné à des joueurs plutôt experts à partir 14 ans pour des parties de 2 heures environ, saurez-vous tirer votre épingle du jeu et devenir l’armateur le plus riche de Londres et même d’Europe ?
East India Companies est un jeu de gestion, de placement d’ouvriers, de commerce, avec ce que l’on peut appeler du pick up and delivery ; il s’adresse plutôt à un public d’initié voire expert.
En tant qu’armateur votre objectif est de développer votre compagnie maritime tout en commerçant avec les Indes pour l’achat de Marchandises et l’Europe pour la revente : au programme Thé, Épices, Café et Soie. Vous devez donc gérer au mieux cela d’un marché que vous ne découvrirez entièrement qu’à un certain moment de la période. Eh oui, les trajets sont long entre l’Europe et les Indes et ce qui était acquis lors d’un premier voyage, ne l’est plus forcément pour la suite.
Et que peut-on dire de East India Companies ? Foncez ! L’essayer, c’est l’adopter. Alors oui le rythme du jeu est un peu haché par ce découpage et les parties peuvent apparaître un tout petit peu longues du fait de la répétition de ces séquences. Mais il faut passer par là pour arriver à pleinement optimiser les manches, à permettre une belle montée en puissance. Les mécaniques rendent le titre complexe et original avec au départ une gestion qui ne va pas de soi, où il faut savoir accepter que son cerveau soit mis en difficulté devant autant d’éléments à prendre en compte.
Et pourtant le jeu est clair, la règle encore plus, mais le titre impose des façons de réfléchir non-habituelles.
Il faut arriver à savoir tout faire : bon investissement, bonne zone, bonne ressource, bon choix de bateau, bon choix de vente, à condition que ce soit encore possible… Et il y aura de la tension et de la frustration … pour tout le monde mais pas au même moment en général.
Le manque de vision à long terme, par la présence du hasard plus ou moins contrôlable, pourrait s’avérer problématique. Eh bien finalement ce n’est pas le cas. Les fins calculateurs qui prévoient toute leur partie à l’avance ne laissant que les miettes aux autres pourront être contrecarrés par ce hasard contrôlable.
Enfin, la fluctuation des marchés d’achat et de vente provoque une vraie tension. Chaque sou est un sou et si les premières manches se font dans l’économie, les dernières permettent une jolie montée en puissance. Avec parfois des renversements de situation de dernière minutes qui en feront pâlir plus d’un.
East India Companies bouleverse nos habitudes, nous perd même légèrement dans le mélange de mécaniques qu’il propose. Mais pour notre plus grand bonheur ! Le matériel est en plus superbe même si le plateau de jeu est un chouia un peu fin et à tendance à se relever légèrement et une carte sur laquelle on un tout petit peu de mal à s’y retrouver. Mais absolument rien de rédhibitoire.
En tout cas East India Compagnies est un coup de cœur Undécent ! Un jeu que l’on a envie de rejouer pour continuer à apprécier ses subtiles mécaniques si bien imbriquées.
L'article complet : https://undecent.fr/2023/04/22/test-east-india-companies/