Vers le Ragnarök

Le bon, la brute et le truand !

Le bon : l’ergonomie du livre est excellente, le graphisme et la mise en page donnent un livre très agréable à feuilleter.
Le premier chapitre du voyage vers le Ragnarok (chapitre 4 du livre : Midgardr) est fort plaisant : Les intrigues et relations entre les différents clans promettent des aventures cocasses et hautes en couleurs, on pourrait même rejouer cette partie plusieurs fois avec des clans différents…
Les clans, excellents, nous donnent une impression de qualité sans concession. On est tout de suite transporté dans l’ambiance nordique et ses intrigues politiques brutales. Chaque clan nous donne envie d’y faire évoluer un personnage…

La brute : la suite de la campagne (chapitre 5 à 13, soit la moitié du bouquin)
Un gros rail nous entraine sur chaque monde du mythe avec un scénario de l’épaisseur d’une feuille à cigarette, une grosse excuse pour tabasser du gros monstre à tours de bras, très décevant après l’excellente première partie. On voit là la faiblesse d’un livre écrit par plusieurs auteurs.

Le truand : lorsque l’on appâte le chaland avec l’Edda poétique (à peu près l’équivalent de l’Odyssée d’Homère pour les nordiques), la prophétie de la volva, des « r » rajoutés à la fin de Midgardr, Asgardr, Vanaheimr… et des mots imprononçables pour faire vieux Norrois, on a pas le droit de lâcher des mages alors qu’il n’ y a pas de langue écrite, des druides issus du monde celtique, des bardes même pas skalds et des « parcours monastiques » chez les nordiques ? C’est comme trouver des fautes d’orthographe dans un dictionnaire ou de la mayonnaise dans une pâtisserie, ça donne une grosse impression de gâchis !
Les personnages sont définis par 3 couches de création : le clan, la classe et l’historique, les 2 dernières ne sont clairement pas à la hauteur de la première. Pire encore, aucune indication n’est donnée pour garantir un peu de cohérence, il est ainsi possible de créer un mage, Jarl (chef) du clan de l’ours (les fameux berserkir). Franchement, c’est ou dans l’Edda, ça ?
L’absence de pdf. Aujourd’hui lorsque l’on achète un ouvrage à 55 euros, on devrait avoir le pdf automatiquement. Certains éditeurs le font, c’est possible.
Cerise sur le gâteau : la transition entre l’excellent chapitre 4 (première partie de la campagne) et la suite… en fait il n’y en a pas de transition ! Après leurs aventures sur Midgard nos héros s’endorment tranquillement… et sont téléportés dans leur sommeil dans le Nilfheim ! Il y avait tellement d’autres choses à proposer… A la place de l’auteur de la première partie je demanderais des dommages et intérêts pour voir ainsi mon boulot gâcher.

En conclusion, je déconseille fortement cet ouvrage, malgré ses qualités, au MD débutant, trop de travail pour égaliser l’ensemble. Le MD expérimenté pourra sans doute s’en accommoder.
Pour ma part, je vais essayer de faire jouer plusieurs fois la superbe première partie pour rentabiliser mes 55 euros. C’est aussi pour ça que je regrette l’absence de pdf : j’aurais imprimer le chapitre 4 et les clans, et oublier le reste au fond du grenier...