Archeos Society est un jeu de société captivant conçu par Paolo Mori, édité par Space Cowboys et sorti fin juin 2023.
Il s’agit d’un jeu de collection d’ensembles avec une particularité : les joueuses et joueurs piochent des cartes dans la réserve, un marché de cartes, pour constituer les meilleures équipes d’explorateurs. Les joueurs et joueuses peuvent jouer un set et marquer des points en fonction de sa taille, de son rôle et de sa couleur.
Mais. Et c’est là que réside tout le sel du jeu. Toutes les cartes restantes dans sa main sont placées dans le marché pour que les autres puissent les prendre. Un tour se termine lorsque les trois singes d’or ont été piochés, et après plusieurs manches, le ou la joueuse qui a le plus de points gagne.
Archeos Society, est une refonte du jeu de société Ethnos sorti en 2017. Cette nouvelle version abandonne les elfes et les orcs pour s’aventurer dans le monde fascinant de l’archéologie.
Archeos Society n’est pas seulement un simple remaniement d’Ethnos. Avec la tension d’une fin de saison toujours imminente à chaque carte Singe piochée et une multitude de personnages aux capacités spéciales diverses à explorer, le jeu offre une grande rejouabilité.
On peut s’attendre à des choix stratégiques et à une grande variété de stratégies potentielles grâce aux différents personnages et leurs pouvoirs uniques. Car il faut savoir que le type de carte, de personnage qui « ouvre » la série verra sa capacité spéciale activée. De quoi bénéficier d’un avantage, souvent juteux.
Le jeu propose plusieurs familles. Et à chaque partie, on n’en utilise que six. De quoi générer des combos et des sensations différentes en fonction des cartes, des personnages utilisés. On peut jouer, et rejouer, et re-re-rejouer, et tenter, et ressentir diverses expériences de jeu.
Mais les personnages ne sont pas les seuls éléments à apporter une énorme rejouabilité à Archeos Society. Les plateaux également. On les utilise tous, les six. Ces plateaux représentent des lieux de fouille, différents continents, sur lesquels on progresse avec son pion, de quoi marquer des points à chaque fin de saison (2 à 2-3, 3 à plus).
Oui, mais. Chacun de ces plateaux présente deux faces, à chaque fois différente. On peut donc les disposer à sa guise, de quoi jouer à chaque fois différemment.
Alors oui, on joue toujours de la même manière, pioche, pose, mais chaque partie sera différente, et pas seulement en fonction de la pioche de cartes.
À noter que le livret de règles propose plusieurs scénarios, avec des configurations cartes+faces de plateau à utiliser. Mais on peut très bien s’en affranchir et tenter ses propres mélanges.
Et coté interaction ?
Il faut l’admettre, l’interaction est très distante. On joue dans son coin de fouilles, sans vraiment se soucier des autres, sans pouvoir les freiner. On pioche des cartes, on pose des cartes.
L’essentiel de l’interaction se cristallise par les avancées sur les pistes/continents, et sur la piste des points. Alors certes, certains pouvoirs de personnages peuvent impliquer plus ou moins d’interaction, mais Archeos Society lorgne du côté de cette tendance qui se généralise depuis la crise sanitaire des jeux Solo-Multi. On joue ensemble, à plusieurs, mais en vrai, en solo.
Soyons honnêtes, la mécanique de redonner ses cartes non-jouées ne change pas fondamentalement la donne concernant l’interaction.
Et quel est le public visé ?
Archeos Society est conseillé dès 12 ans. Car si le cœur de mécanique est simple et fluide, pioche, pose, encore faut-il maîtriser les différents pouvoirs des personnages, ce qui peut paraître un poil complexe pour de jeunes enfants.
Selon moi, Archeos Society est véritablement destiné à un public Familial+ / ++. Ce qui ne veut, fondamentalement, pas dire grand-chose. Il s’agit d’un jeu fluide, qu’on pourrait penser léger, mais qui cache bien son jeu (c’est le cas de le dire !).
Archeos Society, verdict :
Un thème contre-plaqué, une interaction distante, un cœur de mécanique qui se résume à piocher dans un marché et à jouer des familles de cartes semblables (dit comme ça, on dirait Les Aventuriers du Rail), est-ce une proposition ludique… suffisante ?
Oui, clairement oui.
Alors oui, tout au long de la partie on subit le hasard, du marché, de la pioche, des cartes. Et parfois, souvent, les tours patinent quand le marché est vide et qu’on ne fait que piocher au hasard. Sans trouver ce que l’on recherche. Le jeu perd alors de sa prestance, de son intérêt.
Mais justement, son intérêt est ailleurs.
Si oui, clairement oui, on subit le hasard des cartes, on peut, on doit effectuer de multiples choix, cruciaux. Quelles cartes, quelles familles jouer, et quelles cartes redonner aux autres. Et surtout, sur quelles pistes, quels continents avancer. Et vaut-il mieux jouer peu de cartes pour avancer vite, ou beaucoup de cartes dans la même famille pour rafler plus de points ? Tout l’intérêt du jeu se situe ici : trouver l’équilibre optimal entre vitesse et points.