Aujourd’hui je vais vous présenter un jeu qui va répondre à une demande simple : Quel jeu pour jouer à deux qui change de 7 Wonders Duel, Schotten Totten, Above, La Marche du Crabe, Roméo et Juliette ou de la bataille (joke) ? Eh bien, pourquoi ne pas tenter le wargame dans une version accessible, asymétrique et didactique dans l’univers de l’épopée napoléonienne impériale ? J’ai trouvé pour vous Napoléon 1807. Et n’ayez pas peur, je ne suis pas un spécialiste du wargame, et là je peux vous assurer que l’on a à faire à une belle pépite tant au niveau de la mécanique de jeu que du matériel.
D’abord Napoléon 1807 1806, le wargame qui dépoussière le genre et le rend accessible !
Petit retour en arrière. En 2017, la rumeur circule lors du FIJ (festival International des jeux de Cannes), qu’un nouvel éditeur, Shakos, sort un jeu sur le Premier Empire visant un large public, un jeu à la portée de tous, sans plonger dans la minutie complexe des wargames ultra réalistes qui vous amènent à prévoir une pièce entière et le week-end complet pour faire la première campagne. Il s’agit de Napoléon 1806 de l’auteur Denis Sauvage, illustré par Nicolas Treil. Un jeu à deux qui fait s’affronter la Grande Armée de Napoléon à la Prusse – fidèle à l’ennemi russe de l’époque. C’est la campagne de Prusse de 1806.
Et verdict : un jeu effectivement abordable, qui, une fois le plateau déplié et les armées installées, donne déjà l’impression d’être un vrai général devant une belle carte d’Etat-Major. Un beau mélange des genres entre jeu de plateau – l’Eurogame, sans figurines, aux illustrations parfaitement dans le thème et au matériel bien fourni. Mais un jeu qui – d’après la plupart des joueurs – demandait tout de même de la maîtrise surtout avec son asymétrique un peu trop poussée (bon ne fallait-il pas coller à la réalité historique ?).
Stop. Pour ceux qui sont perdus … point histoire : le 1er octobre 1806, la Prusse, le Royaume-Uni, la Russie et la Suède se rassemblent dans ce qui sera nommée La Quatrième Coalition. Celle-ci refuse la nouvelle organisation de l’Allemagne imposée par Napoléon et se dresse devant la France qui lance ses troupes vers l’Est. La première campagne mène les troupes impériales en Saxe où elles défont la Prusse à Iéna, puis à Auerstaedt, le 14 octobre 1806. Voilà.
Rebelote avec Napoléon 1807 ? Oui mais la donne change …. en mieux !
Avec Napoléon 1807, toujours de Denis Sauvage, et toujours illustré par Nicolas Treil, la saga série (Conquerors) continue et le cœur du jeu reste le même mais en mieux ! Du beau matériel, le système de combat bien fait, l’impression de diriger de vraies batailles mais en plus équilibré et le tout optimisé, des scenarios à foison (13), un mode découverte de 30-45 minutes jouable avec des dés ou des cartes en mode simplifié. Donc après les batailles d’Auerstaedt ou de Iéna, place aux terribles combats de Pultusk, Eylau ou Friedland face aux troupes russes en Pologne. Königsberg ou Dantzig n’ont qu’à bien se tenir !
Napoléon a su faire capituler la Coalition, saurez-vous en faire de même ? Ou si vous jouer les Russes, arriverez-vous à contrecarrer les plans de l’ange noir de Corse ?
Napoléon 1807, un jeu à la frontière entre jeu de plateau et pur wargame. Nicolas Sauvage a réussi un difficile équilibre, une passerelle d’un genre à l’autre pour nous faire partagé le plaisir de l’histoire mêlé au jeu de plateau accessible et tendu.
On retrouve un certain nombre de codes du wargame : la dimension historique, la grande carte, le matériel à foison, certaines mécaniques de jeu (gestion de la fatigue, des points de force) et point de règles très riches mais bien calibrées (la notion de brouillard de guerre ou de vedettes de cavalerie (reconnaissance).
Mais le tout transformé, sublimé en un excellent jeu de plateau à deux bénéficiant d’une belle facilité d’approche. Certes des règles qui paraissent touffues à la 1ere lecture, mais qui – après le petit rodage et la partie découverte excellemment bien pensée – s’avère d’une grande fluidité et font de Napoléon 1807 un must have du jeu de stratégie guerrière. Pas besoin d’heures et d’heures de partie pour appréhender la substantifique moelle du jeu, l’apprivoisement est rapide. De plus, la dimension historique est bien là, sublimée elle aussi par le matériel époustouflant de qualité ; mais là l’Histoire n’est pas figée, rigide comme beaucoup de wargames qui ont un peu la vocation unique de reconstitution historique. En effet la dose de hasard liée au tirage de cartes tout en permettant un contrôle dans la partie amène rejouabilité et imprévisibilité lors de vos scénarios (on en tire trois en main). Les cartes revêtent un caractère essentiel dans Napoléon 1807 car elles sont utiles pour tout : déterminer l’initiative, effectuer vos déplacements et combats, contrer l’adversaire, jouer des événements. Cette gestion calculatoire de votre main sera l’élément déterminant de l’issue de votre partie pour jouer chaque carte au meilleur moment et de la façon la plus opportune. Ajoutons à cela les asymétries bien équilibrées, les temps de parties et complexités de scénarios variés, vous avez un jeu de plateau des plus réussi. Et, cerise sur le gâteau, si vous préférez jouer avec des dés, vous pourrez remplacer les cartes par les dés car de toute façon la probabilité des résultats est identique (mais cela permet de faire tourner moins vite vos decks de cartes, au risque de voir passer des cartes essentielles).
Napoléon 1807 : une très belle découverte, un bijou pour les passionés d’histoire et d’épopée napoléonnienne, une magnifique entrée dans la maîtrise de la stratégie grâce à ses règles accessibles, évolutives et modulables. Napoléon 1807 : ce sont des combats épiques à la portée de tous sur les terres polonaises portés par un matériel de qualité. Vous l’aurez compris, Napoléon 1807 est un coup de coeur ! On attend avec impatience les futures sorties de chez Shakos : Saladin, Napoléon 1815 sont dans les cartons … A suivre !
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