Dorfromantik – Sakura

Du point de vue du gameplay, il n’y a pas de révolution dans Dorfromantik Sakura, celui-ci reste classique pour la gamme. Des tuiles à placer, des tâches à remplir, les joueurs et joueuses habitué(e)s seront ici en terrain connu. Mais Dorfromantik Sakura n’est pas un simple lifting à la sauce teriyaki de Dorfromantik. Il y a de vraies nouveautés, avec des tuiles et des tâches différentes de Dorfromantik ou Dorfromantik Duel, et quelques mécanismes supplémentaires, comme les temples ou les possibilités offertes par certaines cartes de modifier la difficulté d’une tâche.

Le jeu introduit également un nouveau concept avec les fleurs de cerisiers, qui sont gagnables au cours de la partie (en parallèle des points normaux), et permettent d’avancer sur un autre chemin au cours de la campagne. Ce chemin débloque des capacités et des cartes différentes, et il faudra le compléter pour débloquer les dernières tuiles de la campagne, en plus du chemin normal. Il faudra donc jouer sur deux tableaux : celui des points, pour compléter la partie « classique » de la campagne qui permet d’ouvrir des enveloppes et boîtes et de récupérer de nouvelles tuiles, et la partie « Sakura », avec les fleurs de cerisiers.

Cela ajoute une certaine complexité et de nouvelles occasions de discuter de la meilleure stratégie. Par ailleurs, certaines cartes débloquables sur le chemin sakura sont à usage unique, et il faudra les racheter à la fin de la partie pour les utiliser dans la partie suivante. L’achat se fait en… fleurs de cerisiers. Il va donc falloir choisir entre avancer dans la campagne ou racheter les cartes, bien utiles pour se sortir d’un mauvais pas…

Dorfromantik Sakura est, à mon avis, un peu plus difficile que Dorfromantik ou Dorfromantik Duel. Il y a plus d’éléments à gérer et à ne pas oublier, au risque de ne pas gagner tout ce à quoi on a droit. Il est facile d’oublier de prendre les jetons cerisiers, ou de ne pas penser à la tuile « gratuite » offerte par les temples. Le nombre important de possibilités offertes par le jeu sera clairement apprécié par les joueurs ou joueuses expérimenté(e)s, mais peut, selon moi, créer un sentiment de surcharge pour les novices. Il ne faudra sans doute pas commencer par Dorfromantik Sakura, ou alors avec un accompagnement. Il serait dommage de se dégoûter d’un concept si passionnant.

Une autre raison de ne pas commencer par Dorfromantik Sakura se trouve au niveau des règles et explications. Certains raccourcis sont pris, qui peuvent dérouter les personnes ne maîtrisant pas les règles de base, et peuvent également causer quelques nœuds au cerveau des plus chevronné(e)s. Je pense par exemple à la condition de déblocage de la carte « Bathing monkeys », qui n’est pas vraiment claire comme de l’eau de roche à la première lecture… C’est un peu dommage, cela donne une impression de relâchement de la part des auteurs.

Mais cela ne suffit pas à diminuer l’intérêt de Dorfromantik Sakura. Jeu familial, il trouvera grâce auprès de tous types de public, pour des parties plus ou moins longues, avec un mode campagne fortement addictif. Attention quand même au niveau de difficulté : à conseiller aux personnes connaissant déjà Dorfromantik, ou à jouer avec une table mixte.

Toujours aussi bon, avec une esthétique encore plus réussie qu’avant ! Dorfromantik Sakura est comme un jardin zen : plus vous y consacrez du temps, plus il révèle sa beauté. Et contrairement à un vrai jardin japonais, pas besoin de ratisser le gravier !