Tower Up nous laisse avec un sentiment mitigé. Comme ces gratte-ciels dont la silhouette impressionne mais dont l’âme peine à émerger.
Certes, les mécaniques du jeu sont bien ripolinées. La structure de tour est élégante, les règles sont limpides, et tout s’emboîte parfaitement – comme ces petits blocs de plastique qui s’empilent. Le jeu fait son taf, indéniablement. On reconnait la patte du trio d’auteurs suisses, reconnus pour leurs mécaniques efficaces.
Mais voilà, c’est peut-être là que le bât(iment) blesse : il fait son taf, sans plus. Les parties s’enchaînent de manière propre, efficace, mais sans provoquer cette étincelle qui vous fait dire « Allez, on en refait une ! »
Les raisons sont multiples :
Une sensation de « déjà-vu » qui s’installe rapidement
Des objectifs qui finissent par se ressembler
Un opportunisme qui peut lasser
Une tension qui peine à monter (malgré la hauteur des tours)
C’est un peu comme ces restaurants plutôt bien notés sur TripAdvisor : la cuisine est bonne, le service impeccable, mais quelque chose manque pour en faire une expérience mémorable. Tower Up est un jeu compétent, mais pas ouf.
Après plusieurs parties, on se surprend à regarder sa ludothèque en se demandant si on ne préférerait pas ressortir un bon vieux Manhattan, ou même tenter une énième partie des Aventuriers du Rail. C’est peut-être ça le véritable test : quand vient le moment de choisir un jeu pour la soirée, Tower Up reste-t-il souvent sur l’étagère ?
Au final, Tower Up est comme ces buildings modernes : impressionnant de prime abord, fonctionnel dans son exécution, mais un peu froid une fois qu’on y vit. Il manque ce je-ne-sais-quoi qui transforme un bon jeu en un classique intemporel.
Alors oui, il mérite sa place dans la ludothèque d’un ou d’une fan de jeux de construction ou d’un ou d’une fan de mécaniques bien huilées. Mais contrairement à ses tours qui ne cessent de grimper, l’enthousiasme qu’il suscite a tendance à plafonner assez vite.
Sympathique, sans plus. Une mécanique bien huilée qui manque finalement d’un étage : celui qui transforme un bon jeu en un grand jeu.