Good Night

Le matériel comprend 18 petits sacs en tissu représentant des lits, 18 cartons faisant office de draps colorés, et 18 personnages ou animaux adorables. Le principe est simple : le personnage se glisse dans le drap, qui se glisse ensuite dans le lit. Avec ce charmant matériel, trois jeux différents nous sont proposés.

Le premier est un memory : on « fait » les lits et on « couche » les personnages en cachant leurs pyjamas avec le drap. Après avoir mélangé les lits, on les dispose comme dans un memory classique. Le jeu peut alors commencer : à tour de rôle, il faut sortir deux personnages de leur lit afin de retrouver les paires portant le même pyjama.

Cette variante nous a beaucoup amusées (je reste toujours impressionnée par la mémoire extraordinaire des enfants au memory). J’ai particulièrement apprécié l’originalité du thème du sommeil, le dodo étant un sujet omniprésent pour les parents et les enfants en bas âge. Ce jeu offre une belle occasion d’échanger autour de mots que les jeunes enfants maîtrisent rapidement : pyjama, doudou, oreiller, draps, dormir, réveiller… Le memory s’est parfois transformé en jeu symbolique où Loukoum imitait un parent qui borde, réveille, donne un doudou… « Good night » devient ainsi une manière idéale d’initier les tout-petits au memory tout en les laissant jouer librement, manipuler et inventer des histoires. Ce jeu peut même devenir un moyen ludique de dédramatiser cette phase du quotidien, parfois si délicate avec les petits enfants.

La difficulté est adaptable selon l’âge de l’enfant : trouver les 9 paires peut s’avérer trop complexe pour un jeune enfant, on peut donc commencer avec seulement 4 ou 5 paires. À l’inverse, avec des enfants plus expérimentés (qui auraient mémorisé quel visage correspond à quel pyjama), on peut corser le jeu en faisant « dormir les personnages sur le ventre ».

Le deuxième jeu proposé est un jeu de questions et de déductions : un joueur ou une joueuse cache secrètement une carte représentant un monstre dans un lit, et les autres doivent poser des questions fermées (auxquelles on répond par oui ou non) pour deviner quel lit est hanté.

Cette version s’est révélée trop difficile pour Loukoum, qui ne parvenait pas à cacher le monstre sans me révéler son emplacement. J’ai donc endossé le rôle de meneuse de jeu, mais même ainsi, il était trop complexe pour elle de poser des questions fermées autres que « C’est ce lit ? Non ? Alors c’est celui-ci ? Non… ». Formuler des hypothèses et faire des déductions sur plusieurs critères reste encore trop abstrait. Je suis curieuse de réessayer dans quelque temps, lorsque ces formes de raisonnement lui seront plus accessibles.

Le troisième jeu utilise des petites cartes représentant des maisons, où figurent une couleur de pyjama, un accessoire et/ou un personnage. L’objectif est d’identifier quel personnage correspond à la carte piochée selon ses caractéristiques. En cas de réussite, on conserve la carte. Au verso, une version plus complexe demande de retrouver plusieurs personnages différents en un seul tour. Nous avons expérimenté la version simple, déjà assez exigeante en termes de concentration pour Loukoum, qui a néanmoins réussi à identifier les personnages de quelques cartes. Un petit bémol concernant cette version : les couleurs sur les cartes maison, bien que proches, ne sont pas parfaitement identiques à celles des pyjamas des personnages, ce qui peut créer une confusion, notamment lorsqu’on cherche un pyjama supposément orange qui apparaît plutôt rouge.

En résumé, nous avons beaucoup apprécié le matériel, l’originalité du thème et la façon dont « Good night » s’approche du jeu symbolique. Nous regrettons simplement de ne pas pouvoir encore profiter de la deuxième version, trop complexe pour Loukoum à 3 ans. Cela reflète probablement la volonté de Londji de proposer des jeux évolutifs. L’éditeur met d’ailleurs en avant son engagement en faveur de jeux éthiques et durables, et c’est une excellente initiative d’inclure plusieurs niveaux de difficulté dans une même boîte, permettant de la conserver plus longtemps dans nos ludothèques.