Ce jeu a été joué et recommandé par Guillaume, voici son avis :
Pour ce second Shooter, Mister Frankenstein nous sort Rushmore un petit shoot d'amphet' déjanté savant mélange entre l'ambiance trasho-"hardgore" d'un Rob Zombie et un coups de hache dans la gueule d'un redneck radioactif dégénéré chère à Wes Craven.
Encore plus qu'Outer Space, Rushmore propose la trame d'une véritable campagne bac à sable (ou sandbox si on veut se la péter^^^) dans laquelle les joueurs incarneront la fratrie Rushmore, famille tout ce qu'il y a de plus normal dans le Texas profond : violente, amorale, vicieuse, gueularde, violente et amorale.
Oui parce que dans Rushmore on ne joue ni la victime ni le héros, mais le psychopathe, le tueur amorale, le hors la loi prêt à tout pour survivre. Et c'est assez jouissif. Jouissif car finalement les Rushmore sont des personnages très fun à jouer. Yno a construit ces personnages de façon à mettre en avant l'interprétation de ces frères et soeur haut en couleurs.
Les Rushmore ont tous un Tic et une vertu qui nous pousse gentiment dans une façon de l'interpréter. Pour pousser moins gentiment et offrir la possibilité de se faire quelques petits coups pendables, on va pouvoir dénoncer ses camarades s'ils ne respectent pas leurs Tics. De quoi créer la bonne humeur à la table.
Sous couverture d'un univers contemporain, Mister Frankenstein distille des relents fantastiques. Du fantastique étrange ou de l'étrange fantastique comme dans Americana, une ambiance toute particulière dans laquelle certaines choses non pas besoin d'explication,tandis qe d'autres ne demandent qu'à en donner. Exemple : Le 5ème frère des Rushmore, le petit dernier de la famille, est un bébé mort-né dans un bocal de formol qui communique de façon télépathique et cryptique avec ses frères et sœur. Oui, oui, on est d'accord, Yno est un type sans doute un peu perché. Mais ça tombe bien, moi aussi^^
Rushmore est fourni avec le système Corpus Mechanica (simple et efficace), une galerie de lieux et de personnages tous plus barrés les uns que les autres, donnant vie à cette étrange ville plombé par le soleil du Texas qu'est Desolation. Ces habitants, pas toujours très nets, alliés ou adversaires, sont détaillés par des mots clés, rapide à survoler et facilement introduit pendant la partie.
La dernière partie du livre est consacrée aux secrets du jeu et à l'intrigue principale de la campagne qui prend la forme d'accroche de scénario à base de post-it griffonnés par la mère des Ruhsmore avant sa mort. Ce système d'accroche, très libre, amène à se lancer dans des scénarios "bac à sable" où selon moi le jeu prends tout son sel.
Attention, Rushmore à beau être fun à jouer, c'est un jeu à ne pas mettre entre toutes les mains. L'ambiance peut être lourde et pesante, l'humour est souvent noir et s'adresse sans doute à un public habitué au cinéma de genre, en abordant des thèmes et conduisant parfois vers des choix moraux qui pourraient secouer les plus sensibles.
Bien sur ce dernier point reste à nuancer : c'est finalement le meneur de jeu et surtout les joueurs qui donneront la direction de la partie, et l'ambiance, quelle soit lourde ou plus légère, découlera naturellement de la table.
Car Rushmore, malgré ce que je viens de dire, ne pousse pas aux macabres et au dérangeant comme un Kult par exemple, il y a toujours un humour (noir) latent (ou pas) mis en avant par tous ces personnages. C'est sans doute pour ça qu'en faisant jouer Rushmore, ce sont des images de The Devil's Rejects ou de la série Preacher (et du comic originel) qui me vienne en premier.
Vous ne serez pas surpris, si je vous dis que j'ai aimé, vraiment, tant toute cette imagerie, ces thèmes, ces personnages résonnent avec mon imaginaire.
J'ai toujours été baigné dans le cinéma de genre, d'horreur, c'est donc naturellement que Rushmore répond à mes attentes.
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