Esthétiquement, le triptyque Les Chants de Loss est un très bel objet. La direction artistique est parfaitement maitrisée, l’œuvre est un vrai plaisir pour les yeux. Les illustrations sont superbes et nombreuses. Pour ce qui est de l’univers, il saute aux yeux que les auteures ont mis tout leur cœur dans sa construction. Un vrai taf de passionnées. Le monde de Loss, c’est un terrain de jeu vaste, très riche, fortement décrit, apte à satisfaire tous les gouts et les couleurs – à la condition d’aimer les environnements hybrides qui marient fantasy, uchronie et science-fiction.
Pour donner vie à cet univers, les auteurs ont opté pour une appropriation et une personnalisation assez futée d’un ensemble de mécaniques éprouvées (cela emprunte autant à D&D, qu’à GURPS, à Savage World ou au Basic Role Playing) qui amène, grâce au système des Exploits, un aspect héroïque bienvenu. Doté d’un tel moteur, le jeu tourne bien, et l’immersion en est facilitée.
Pour conclure, je dirais que Loss est un univers tellement riche et décrit avec tant de précision qu’il m’a été très facile de passer outre certaines expositions théoriques aussi indigestes qu’inutiles à mes yeux. Cela apparait comme des petits détails aux conséquences finalement minimes. Quant à la fameuse étiquette de militantisme féminisme et LGBT que se trimballent l’œuvre et ses autrices, cela n’a absolument pas gêné le total indifférent à cette cause que je suis, tant cet aspect est introduit naturellement dans l’ensemble (pas de point médian, youpi). Tant et si bien que j’ai trouvé les avertissements d’introduction superflus. Mais cela n’engage que moi, bien entendu.
Un bon jeu, doté d’un univers fouillé comme je les aime. Loss se positionne dans une gamme de jeux de rôle planet opera à fort potentiel, qui va de Glorantha à Talislanta, en passant par Shaan et autres Tschaï.
La critique dans sa totalité:
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