Theme(s) | Industry, Construction, Trade | |
Language(s) | French | |
Mechanism(s) | Development, Commerce | |
Author(s) | Benjamin Teuber, Klaus Teuber | |
Overall score | 4.2 | |
Country of origin | Germany | |
Editor | Kosmos | |
EAN | 3558380119562 |
Ce jeu est conseillé par 1 de nos Bloggers
Ce jeu a été joué et recommandé par Gus & Co, voici son avis :
Catan, c’est d’abord une histoire de tuiles hexagonales, de ressources variées (bois, blé, mouton, minerai, brique), de routes qu’on trace et de villes qu’on érige. Un jeu simple à apprendre, difficile à maîtriser, qui a séduit plus de 45 millions de joueurs et de joueuses. Mais le monde a changé. Aujourd’hui, l’île de Catan doit affronter de nouveaux défis : la population augmente, les besoins énergétiques explosent, et la question climatique plane comme une ombre. Catan : Énergies prend ce contexte à bras-la-tuile-hexagonale.
Plus question de se limiter aux ressources agraires et minières. Ici, vous devrez produire et gérer de l’énergie, choisir entre centrales fossiles ou renouvelables, et faire face aux conséquences environnementales de vos actes.
Mais ne vous y trompez pas, ce nouvel opus n’est pas exempt de reproches. D’abord, l’augmentation de la complexité et de la durée n’est pas au goût de tout le monde. Les parties s’étirent, la mise en place se rallonge (il faut trier plus de composants, gérer des jetons en bois, du carton, des cartes Science, etc.). La recommandation de 12 ans et plus et l’absence d’une version pour deux joueurs (toujours 3 à 4 joueurs) limitent la flexibilité et pourraient décevoir celles et ceux qui jouent souvent en couple ou en duo.
Ensuite, les événements négatifs s’abattent parfois sans pitié. Les tuiles brunes liées aux énergies fossiles déclenchent inondations, blocages et autres joyeusetés, forçant les joueureuses à gaspiller leurs ressources non pas pour progresser, mais pour réparer les dégâts. Frustrant !
Sans parler de la représentation des coûts des énergies renouvelables, plus chers dans le jeu, alors que la réalité actuelle, dans de nombreux pays, montre une baisse des prix des éoliennes et du solaire. Le réalisme s’incline devant la jouabilité, ce qui peut décevoir les plus… pointilleux. Mais bon, c’est un détail de pertinence.
Il y a aussi la question du livret de règles et des références sur le plateau. Tout n’est pas parfaitement résumé, nous obligeant à replonger régulièrement dans le livret, ralentissant le rythme. Sur un plan purement logistique, l’absence de plastique et l’utilisation de cartons écoresponsables est louable, mais complique un peu la manutention.
Enfin, et c’est selon moi le très grand, le plus grand reproche que l’on peut faire au jeu, 30 ans après sa sortie. Le sempiternel et vieux reproche à Catan persiste ici : vous restez à la merci des dés. Si vos nombres fétiches (= terrains près desquels vous avez village ou ville) ne sortent pas, vous risquez de stagner, attendant désespérément la bonne combinaison. Cette impression d’impuissance peut faire retomber la tension et vous donner envie que quelqu’un, n’importe qui, finisse le jeu, vite ! Preuve que le jeu n’est pas top-top. Catan a connu son heure de gloire dans les années 90. Aujourd’hui, 30 ans plus tard, le tout fait très poussif. C’est mon avis perso. On a beau rajouter ici une couche écolo-complexe, le coeur du jeu reste le même. Jette deux deux, et prie pour que la somme t’avantage. Sinon, tu attends. Et parfois pendant plusieurs tours, sans pouvoir faire grand-chose d’autre qu’affiner ta prière.
En revanche, sur le plan matériel, il y a une vraie cohérence : finies les pièces en plastique, place au bois certifié, au carton, à un emballage responsable. C’est plus cher, certes, mais quel clin d’œil thématique ! Vous payez plus pour une boîte plus verte, comme vous payez plus en ressources pour vos centrales renouvelables. Le jeu vous met face à une mini-version de ce dilemme : investir dans un avenir plus propre est-il acceptable, même si cela vous coûte plus de temps et de confort ?
Aujourd’hui plus que jamais, Catan : Énergies illustre la façon dont le jeu de société peut évoluer avec son temps. C’est un pas en avant, un geste fort, mais peut-être pas encore la version la plus aboutie de ce que pourrait être un jeu profondément ancré dans la problématique climatique. Néanmoins, ce titre demeure une expérience originale, ambitieuse, et offre une réflexion ludique sur des enjeux majeurs de notre époque.
Au bout du compte, si vous aimez l’univers de Catan, si vous êtes prêts à vous confronter à une plus grande complexité et à intégrer une dimension écologique, cette version saura vous motiver. Elle est imparfaite, elle n’échappe pas à certaines frustrations, mais elle prouve que le jeu de société n’est plus cantonné à un simple divertissement déconnecté des réalités contemporaines.
Mais.
Mais ce Catan : Énergies ne parvient toutefois pas à se défaire de ses « casseroles » ludiques qu’il traîne (c’est le cas de le dire) pour un jeu qui traîne, souvent, la patte.
Entre éoliennes et charbon, Catan : Énergies vous laisse le choix : sauver l’île… ou la regarder sombrer avec un petit sourire en coin.
Sympathique. Mais peut s’avérer long et poussif. Quand on espère que quelqu’un (d’autre) gagne, et vite, c’est qu’il y a comme un charbon dans la centrale solaire.
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