Paleo est un jeu d’aventure coopératif qui se déroule à l’âge de pierre, un jeu dans lequel vous essayez, tant bien que mal, à garder votre groupe d’êtres humains en vie. Vous allez les envoyer en mission pour aller récupérer de la nourriture bien sûr, de la pierre, du bois, tout ça.
Votre but ultime : peindre une fresque rupestre dans votre caverne. Oui parce que la culture, à l’ère du paléolithique, ce n’est pas non essentiel. Bien au contraire. Paleo, bim, comme un pied de nez à nos politiques et à leur gestion de la pandémie…
Évidemment, la mort vous attend à tous les coins de forêts : des animaux sauvages, des chutes de pierre, la liste est aussi longue qu’une journée sans mammouth laineux.
Vous commencez le jeu avec deux humains, qui ont chacun une compétence et un certain nombre de points de vie. à votre tour, et c’est toute la mécanique, simplissime, épurée, fluide, belle, du jeu, vous allez choisir où vous rendre. Comment ? Où ? En prenant votre deck personnel, un deck général préparé en amont de la partie, avec des cartes communes de base additionnées par des cartes spécifiques au scénario retenu, puis divisé de manière équitable entre chaque personne.
À votre tour, donc, vous allez piocher les trois première cartes et en choisir une, sans regarder son verso, juste en choisissant parmi leur dos, selon l’illustration, qui affiche forêt, montagne, rêve, campement, etc. Et parfois, parfois seulement, le dos indique l’un ou l’autre élément pour vous aider à faire votre choix. Les deux autres non choisies sont remises sur le paquet, elles seront piochées au prochain tour, avec une carte supplémentaire pour compléter à 3. Une mécanique fluide, simplissime, et pourtant extrêmement efficace !
Une fois que tout le monde a épuisé sa réserve de cartes, on passe à la phase Nuit pendant laquelle on doit nourrir son groupe et remplir quelques conditions selon le scénario retenu.
Si vos humains meurent, et ça arrive, bien trop souvent, si vous n’êtes pas capable de gérer votre stock de nourriture et/ou que vous vous prenez des animaux sauvages et autres dangers dans les gencives, vous rajoutez un crâne sur le plateau. Dès que vous en avez accumulés 5, la partie est pliée. Et c’est souvent le cas, « rassurez-vous » !
Au début de chaque partie, vous choisirez les decks de modules à affronter. Il existe sept niveaux prédéfinis qui combinent deux ou trois des 10 modules. Mais évidemment, vous pouvez également créer le vôtre. Tous les modules sont uniques, vous offrant différents types de tâches et de rencontres. La plupart des cartes de module sont ajoutées au paquet principal, qui est mélangé et distribué. Chaque module a également une carte Mission qui vous donne des objectifs à accomplir à chaque tour.
Les manches ont donc une structure jour / nuit très simple. À chaque tour de la journée, vous piochez simultanément trois cartes de votre deck, vous observez le dos de ces cartes, vous en choisissez une à révéler, puis vous effectuez l’une des actions de la carte choisie. Oui, parce que chaque carte, en gros, propose 2 voire 3 actions possibles : construire un objet, recruter de nouvelles personnes pour votre groupe, etc. Une fois que tout le monde a parcouru ses decks, vous devez nourrir votre peuple et résoudre les actions indiquées sur les cartes Mission (ressources payantes, etc.).
Après cela, les cartes des piles de défausse sont remaniées, redistribuées et vous commencez un nouveau tour. Sachant que certaines cartes seront défaussées « pour de bon », dans le meilleur des cas, si vous y parvenez, et d’autres reviennent. Aïe !
Lorsque vous piochez vos trois cartes, le dos de ces cartes vous donnera une idée de ce à quoi vous allez faire face, mais vous ne pouvez jamais être sûr. Par exemple, vous savez qu’il y a de bonnes chances que vous trouviez du bois et de la nourriture lorsque vous choisissez une carte forêt, mais vous ne le saurez pas avec certitude tant que vous ne l’aurez pas révélée. Les cartes de danger à dos rouge sont à peu près toujours mauvaises, ce qui entraîne souvent un… drame.
Et comme Paleo est un jeu coopératif, il est crucial de s’accorder sur la carte à choisir parmi les 3. Toi tu vas en forêt, parce que ton groupe possède plutôt des compétences de chasse, moi je pars au campement avec mon groupe qui est plutôt doué en… bricolage, artisanat.
Alors oui, dans Paleo il y a beaucoup, beaucoup de hasard. On ne sait jamais ce qui vous allez trouver derrière la carte choisie. Et parfois, mais c’est plutôt rare, vous allez devoir lancer un dé pour obtenir des trucs, des bidules. Ce qui pourrait refroidir certaines personnes.
Oui, mais.
Si trop de hasard tue le hasard, même s’il y en a beaucoup dans Paleo, il représente bien les aléas de la vie à l’époque : rencontres, dangers, trouvailles, etc. Il faut, comme à l’époque, pouvoir le gérer, l’accepter, et faire au mieux. Pas facile. Ce qui entraîne une tension constante : prendre cette carte, allez ici plutôt que là, et faire quelle action ensuite. On a un brin de pouvoir décisionnel, de capacité à juguler, réduire, jongler avec ce hasard, mais il va falloir accepter que parfois, souvent, on va se prendre des trucs dans les dents. Et ça va faire mal !
À noter également que dans Paleo, comme dit plus haut, la coopération est puissante. Il va vraiment falloir discuter pour choisir, pour réussir. Jouez sans communiquer, et comme dans la vraie vie, c’est la recette pour un désastre.
Un jeu coopératif épuré et pourtant passionnant et immersif. L’aventure, au paléolithique, avec un grand A.