Créer des rêves, un taf de rêve ? C’est désormais possible dans Nicodemus.
De nombreux jeux de société se déroulent dans des villes à bâtir, souvent antiques ou médiévales. Certains jeux, parfois, cherchent à infuser un thème original, différent, cocasse. C’est le cas ici avec Nicodemus, dans lequel vous allez vous retrouver à créer des… rêves.
Arrivé à l’aube de ses 475 ans, un âge respectable, soyons honnêtes, Nicodemus Gideon, bricoleur de génie à la manufacture des rêves, s’est enfin décidé à prendre sa retraite. Enfin. Mais avant de revêtir son short à palmiers et sa chemise à fleurs pour partir sous les Bermudes les doigts de pieds en éventail à siroter un mojito, il va falloir lui trouver un successeur. Il a insisté pour que ce soit un de ses deux meilleurs assistants. Aka, vous !
Vous allez devoir vous départager par un duel de bricolage à l’issue duquel le vainqueur sera sacré digne successeur de Nicodemus. Au boulot !
Nicodemus est bien le digne descendant d’Imaginarium, sorti en 2018 par la même équipe : même éditeur, Bombyx, mêmes auteurs, Bruno Cathala et Florian Sirieix et même illustrateur, Felideus Bubastis. On y retrouve le même univers décalé et féérique, avec des fées qui sentent le cambouis, et des machines hallucinantes pour un jeu vif et créatif.
Mais ne nous y trompons pas. Il ne s’agit pas là d’une extension, qui existe par ailleurs déjà pour Imaginarium, Chimera, mais bien d’un jeu indépendant avec cette fois un affrontement à 2 uniquement.
À coup de réparations, de paiements en cubes de bois, cuivre ou cristal ou de déplacements de cartes avec le précieux charbonium, la personne qui remporte la partie est celle qui accumule 20 points en premier.
L’affrontement a lieu sur le plateau du « bric à brac » qui va accueillir les nombreuses machines à réparer.
La mécanique, très fluide, est facile à comprendre. À tour de rôle, chaque personne aura deux choix :
- Jouer une carte machine de sa main pour :gagner du charbonium qui permet de se déplacer pour acquérir une carte sur le plateau
- Produire une ressource/charbonium de la zone de production pour la placer dans son atelier
- Appliquer l’effet de la machine
Réparer une machine et la placer dans son atelier en gagnant les points correspondants. Il convient alors de vérifier si celle-ci permet de valider une tuile projet et ainsi, en mode combo, de gagner des points supplémentaires.
Pour finir, on complète sa main afin d’avoir toujours 5 cartes.
Limpide ! Facile ! Pas tant que ça. Car il va falloir être stratège pour constamment prévoir des réparations qui finalement vous échappent, garder un œil attentif à votre adversaire qui va passer son temps à : vous voler vos ressources, prendre les machines convoiter, faire disparaitre des cartes intéressantes, etc…. en un mot : à vous chercher les poux boulons dans la tête.
Vous l’aurez compris, le piment de ce jeu est bien dans l’interaction forte avec votre partenaire de jeu, où votre capacité à réagir vite et oser changer de choix de production/réparation fera la différence.
Le temps annoncé est de 45 min. de jeu. En réalité, pris dans l’affrontement, le jeu s’accélère et l’on arrive très vite à des parties déchaînées de 20/30 min, que l’on peut alors volontiers enchainer…pour se refaire !
Nicodemus est un jeu rapidement pris en main avec des règles claires.
La seule difficulté peut éventuellement résider dans la compréhension de l’effet unique des machines. Les premières parties se font règles du jeu ouvertes, ce qui peut paraître plutôt fastidieux, mais l’on s’en passe assez vite par la suite.
Un léger déséquilibre en fonction que vous soyez ou non premier joueur reste à étudier. Promis, on vous confirmera cela après notre 50ème partie.
Très bonne découverte pour un petit jeu qui n’en est pas un, de petit. Avec un univers bien décalé et un matériel très immersif, pour une boîte à la taille ramassée et un budget tout à fait correct. Un jeu de rêve, somme toute.
Un très bon jeu à deux.