La première force de ARGH, c’est son côté cartoony, très agréablement thématisé. « Obtenir des cartes positives » devient « Recruter des alliés », « tomber sur des cartes négatives » « tomber sur les humains et leurs sbires », « inverser le signe d’une carte » « rencontrer des moustiques qui nous rendent fou » etc. C’est tout bête, mais on se prend vite au jeu en parlant de « meilleure équipe » plutôt que de « score le plus élevé » par exemple. Et le fait que chaque couleur ait ses spécificités et sa carte logiquement unique (il n’y a de moustiques que dans le jardin, de scientifiques fous que dans le laboratoire, de hamsters que dans la maison, la pire menace pour les petits animaux est le débonnaire jardinier…) renforce une intuitivité presque immersive. Sa deuxième force, qui s’aide bien entendu de la première, c’est son insistance sur l’ambiance. Là où Port Royal ou Santo Domingo sont quand même laids (merci Klemens Franz…), où Matryoshka est très joli mais peut sembler un peu sec ou un peu long, ARGH assume sa modernité, son ouverture à un public large, le choix d’un plaisir immédiat, lié autant au jeu lui-même qu’aux gens avec qui on joue. Une très agréable découverte.
L'intégralité de ma critique est lisible sur le blog VonGuru : https://vonguru.fr/2019/02/14/argh-espionnage-et-bluff-dans-la-revolte-des-animaux-contre-les-hommes/