Lorsqu’on ouvre la boîte de jeu, la première chose qui frappe est l’originalité des cartes Montagne, toutes différentes dans leurs tailles, qui sont du plus bel effet lorsqu’on construit bout à bout les lignes de crête. Les couleurs vives associées peuvent laisser des avis plutôt tranchés. Personnellement, je trouve ce jeu esthétiquement joli et les illustrations collent bien avec l’originalité du gameplay ainsi que l’implication forte du thème d’un voyage en Amérique du Sud. On y retrouve vraiment la création des montagnes, faites par l’illustratrice sur la route avec les moyens du bord, en déchirant des morceaux de papier colorés pour faire apparaître des sommets lumineux.
Par ses différents modes de jeu (solo, campagne, par équipe, compétitif et coopératif), Sierra est presque plus à appréhender comme plusieurs jeux, tant dans les émotions, la réflexion et les rythmes différents qu’ils génèrent chacun.
Cette diversité, ajoutée au nombre important de cartes Montagne, d’objectifs et de destinations, en fait un jeu au renouvellement très important.
J’ai commencé par tester le jeu en mode coopératif, à 2, qui au final est le mode qui nous a le moins séduits. Heureusement, nous n’en sommes pas restés là et c’est vraiment en jouant en mode par équipe que le déclic s’est produit avec le fort plaisir associé.
Le mode de jeu en équipe est pour moi le plus abouti et intéressant car il requiert à la fois une fine coopération entre les personnes d’une même équipe, une attention particulière à ses propres objectifs individuels tout en laissant traîner un œil vigilant sur les objectifs des adversaires pour ne pas trop les favoriser au moment du passage de cartes. Il révèle ainsi tout son potentiel : un jeu rapide, malin, vif et intensif ! C’est sous ce mode qu’il favorise le plus les échanges, discussions et négociations pour trouver les meilleurs compromis « gagnant-gagnant ».
Le mode compétitif est celui qui fait griller le plus de neurones et qui m’a fait le plus parler toute seule ! Avec les premiers objectifs, on arrive encore à y voir clair mais dès le 6ème, le renoncement et les choix stratégiques deviennent cornéliens et génèrent une bonne dose de tension jouissive. Dans ce mode, chacun est totalement centré sur sa création et les échanges se réduisent au grognement de ne pas avoir reçu les bonnes cartes de son voisin ou en un bref remerciement.
Les modes solo et en campagne de 1 à 3 se jouent de manière moins frénétique mais mettent le plus en immersion de voyage, par le partage narratif des expériences des créateurs. C’est un défi plus personnel d’obtenir les soleils requis pour progresser.
En somme, Sierra est un jeu tout en diversité et en subtilité, qui sous ses airs relativement simples est très impliquant stratégiquement par la nécessité de trouver un bon équilibre de gains entre personnel et en équipe pour espérer remporter une double victoire.
Le fait que tout le monde joue en simultané permet de garder une implication constante de chacune des joueuses et joueurs et en fait un jeu rapide mais en plus grand nombre (jusqu’à 8), facile à sortir pour quelques parties avec plusieurs configurations adaptables dès 4 joueureuses.
Sierra, verdict :
Sierra est un jeu unique et original tant dans son graphisme que dans son gameplay, avec de vrais modes de jeu différents et variés. Un jeu vif, rapide, stratégique et impliquant qui nous a beaucoup plu.